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PICARD ÉMILE (1856-1941)

La méthode de Picard

On appelle souvent méthode de Picard la méthode des approximations successives, dont les applications sont nombreuses : aux équations aux dérivées partielles (dans le Journal de Liouville de 1890) ; aux équations différentielles (dans une note du 18 mars 1891 au Bulletin de la S.M.F.) ; aux équations intégrales (cf. équationsintégrales, chap. 2). Tout cela se tient : ainsi, pour appliquer la méthode à l'équation différentielle du premier ordre y′ = f (x, y), on remplace cette équation et la condition initiale y(a) = b par l'équation intégrale :

La méthode s'applique aussi à la recherche de fonctions implicites, à la résolution d'équations fonctionnelles, à l'inversion d'un élément voisin de l'unité dans une algèbre de Banach unitaire. Dans chaque problème, une hypothèse appropriée est nécessaire pour que la suite des approximations converge ; c'est pourquoi la méthode de Fredholm pour les équations intégrales (cf. équationsintégrales, chap. 3), celle d'Arzela pour les équations différentielles ont un champ d'application plus vaste. Cependant, lorsque l'hypothèse appropriée est satisfaite, elle permet souvent de montrer l'unicité de la solution du problème en même temps que son existence.

Parmi les nombreuses recherches de Picard sur les équations aux dérivées partielles, il faut encore signaler celles d'équations linéaires du second ordre, du type elliptique, dont les solutions ont les mêmes propriétés fondamentales que les fonctions harmoniques, solutions de l'équation de Laplace : analyticité, réponse unique au problème de Dirichlet, existence de solutions se comportant, au voisinage de l'origine, comme lg (x2 + y2), dans le cas de deux variables x, y. Les développements de ces recherches conduisirent d'une part à la théorie moderne du potentiel, d'autre part à l'étude générale des équations linéaires dont toutes les solutions sont analytiques, ou indéfiniment différentiables (cf. équations auxdérivées partielles, chap. 3).

— Michel HERVÉ

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Classification

Pour citer cet article

Michel HERVÉ. PICARD ÉMILE (1856-1941) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • FONCTIONS ANALYTIQUES - Fonctions d'une variable complexe

    • Écrit par Jean-Luc VERLEY
    • 12 743 mots
    • 9 médias
    ...≠ 0 ; on dit alors que a est un point singulier essentiel. Par exemple, la fonction :
    admet 0 pour point singulier essentiel. Un théorème dû à Émile Picard, précisant un théorème plus élémentaire de Weierstrass, décrit le comportement d'une fonction analytique autour d'un point singulier essentiel...
  • NUMÉRIQUE CALCUL

    • Écrit par Jean-Louis OVAERT
    • 5 567 mots
    La méthode des approximations successives, issue du calcul numérique, a été employée par Picard (1856-1941), pour la recherche des solutions des équations différentielles. Au cours du xxe siècle, son champ d'application est élargi à tous les secteurs de l'analyse : équations implicites, équations...
  • WEIERSTRASS KARL THEODOR WILHELM (1815-1897)

    • Écrit par Michel HERVÉ
    • 2 229 mots
    ...l'ensemble des valeurs prises est dense dans le plan. Vu la difficulté de la question, une amélioration du résultat par étapes n'eût pas été surprenante ; mais Émile Picard obtint, d'emblée, dès 1879, le résultat définitif : Si petit que soit le voisinage du point singulier, l'ensemble des valeurs prises en omet...

Voir aussi