ÉMERAUDE
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Les imitations et les émeraudes synthétiques
En raison de sa valeur, l'émeraude fait l'objet de nombreuses imitations réalisées avec des matériaux divers, à commencer par le verre. En général, ce sont des doublets dont la couronne est taillée dans un minéral clair – cristal de roche, béryl incolore ou émeraude claire de moindre qualité – et la culasse faite d'une pâte vert émeraude ou d'un verre. D'autres doublets sont constitués de deux lames de cristal de roche collées par un ciment vert, la lame de quartz inférieure pouvant présenter des givres afin d'imiter le jardin de l'émeraude. Il existe aussi des doublets aigue-marine claire – ciment vert – tourmaline givreuse, que les marchands colombiens proposent aux touristes sous l'appellation d'« émeraudes semi-précieuses ». Tous ces types de doublets sont parfois difficiles à reconnaître, surtout s'ils sont déjà montés et sertis.
Les premières émeraudes synthétiques furent produites en 1848, par le Français Jacques Joseph Ebelmen alors directeur de la Manufacture de Sèvres, en utilisant le procédé de dissolution anhydre : cristallisation à la pression normale d'une solution de silicates dissous par attaque basique et saturée par les éléments nécessaires à la constitution des émeraudes. Les cristaux obtenus par Ebelmen étaient petits ; l'amélioration du procédé au début du xxe siècle permit la synthèse de pierres de taille centimétrique, mais il fallut attendre le début des années 1950 pour que l'émeraude synthétique connaisse un réel essor industriel, grâce aux travaux de Caroll chathman, qui améliora la méthode d'Ebelmen à partir d'un sel alcalin fondu à sec. Au début des années 1960, la société leichleitner réussit à fabriquer des émeraudes par le procédé de cristallisation par dissolution hydrothermale, déjà utilisé pour le quartz et le rubis. Cette méthode consiste à enrober un noyau d'aigue-marine ou de béryl synthétique d'une solution hydrothermale, enrichie des éléments adéquats, qui cristallise l'émeraude.
Aujourd'hui, les émeraudes synthétiques sont issues de ces deux techniques, la fabrication par dissolution anhydre étant la plus utilisée. Elles trouvent une destination commerciale vers la joaillerie car elles présentent des défauts, un « jardin », comme les pierres naturelles ; elles se distinguent en cela des rubis et des saphirs synthétiques, dont la pureté les trahit et les destine plutôt à des usages industriels. Les émeraudes synthétiques se distinguent toutefois des pierres naturelles par une densité légèrement plus faible (de 2,65 à 2,71) et des indices de réfraction moindres.
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Écrit par :
- Yves GAUTIER : docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015
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BÉRYL
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BÉRYLLIUM
Dans le chapitre « Les béryls gemmes » : […] Toutes les variétés limpides sont utilisées en joaillerie. La goshenite incolore, la morganite rose, l' héliodore jaune sont assez appréciés, ainsi que certains béryls vert pâle. L' aigue-marine , d'un bleu-vert assez clair, provient de nombreux gisements, mais surtout du Brésil et de Madagascar, qui fournit des pierres d'un bleu plus soutenu. L' émeraude , également connue depuis l'Antiquité, at […] Lire la suite
CHRYSOBÉRYL
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COULEUR DES MINÉRAUX
Dans le chapitre « Quelques exemples » : […] Voyons maintenant quelques exemples qui montrent l'importance des impuretés. Commençons par le diamant, une des gemmes les plus prestigieuses, qui est du carbone pur. En l'absence d'atomes étrangers, il est incolore. La présence de bore, à la concentration de quelques millionièmes, lui confère une délicate teinte bleue qui peut aller jusqu'au bleu-noir pour des concentrations de l'ordre du millièm […] Lire la suite
CRISTAUX - Synthèse des cristaux
Dans le chapitre « L'émeraude et les autres béryls » : […] Le béryl, silicate d'aluminium et de béryllium Al 2 Be 3 (Si 6 O 18 ), comporte de nombreuses variétés dont les principales gemmes sont l'émeraude (verte et limpide), l'aigue-marine (bleu-vert et transparente) , la morganite (rose) et l'héliodore (jaune). La croissance en dissolution anhydre a toujours été la méthode privilégiée pour l'obtention de ces cristaux. Les premières synthèses avérées de […] Lire la suite
GEMMES
Dans le chapitre « Émeraude » : […] L'émeraude est une variété de béryl vert foncé (silicate d'aluminium et de bérylium ; H = 7,5 ; cassure conchoïdale). Les belles pierres sont celles qui possèdent une grande transparence et une intense couleur verte. Les pierres limpides d'une certaine grosseur sont rares et atteignent des prix très élevés. L'émeraude cristallise lors de venues ou intrusions acides au contact de roches basiques po […] Lire la suite
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30 mars 1994 France. Accident à bord d'un sous-marin nucléaire
) Émeraude au large de Toulon (Var), une défaillance dans le compartiment des turbo-alternateurs, à la suite d'une voie d'eau, provoque la mort de dix membres d'équipage, dont celle du commandant du S.N.A. L'accident ne met pas en cause le système de propulsion nucléaire du submersible qui regagne sa base. Les S.N.A. de même type sont rappelés pour vérifications. […] Lire la suite
Pour citer l’article
Yves GAUTIER, « ÉMERAUDE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 19 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/emeraude/