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VUILLARD ÉDOUARD (1868-1940)

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La charnière des deux siècles

<it>Femmes au jardin</it>, C. Monet - crédits : Hulton Fine Art Collection/ Getty Images

Femmes au jardin, C. Monet

Enrichi par son incursion dans l'univers irréaliste des nabis, rompu à toutes les difficultés techniques, Vuillard peut enfin retourner à sa vocation de « peintre de la réalité ». Des changements importants interviennent dans sa vie. Les amis de La Revue blanche se dispersent (elle cesse d'exister en 1903) ; les anciens nabis travaillent désormais chacun pour soi. Sous l'influence de Mme Hessel, la femme d'un marchand de tableaux, qu'il a rencontrée en 1900, Vuillard pénètre dans un milieu riche et matérialiste. Le clair-obscur évocateur des brumes symbolistes fait place, dans ses tableaux, à un monde bien réel, où l'espace s'approfondit, où la lumière pénètre franchement. Le chatoiement des touches évoque l'impressionnisme (Femme en bleu à son secrétaire, coll. Grandjean-Hessel). Vuillard s'inspirait déjà du Monet des Femmes au jardin dans les Jardins publics de 1894, mais alors il prenait soin d'éteindre les reflets, de synthétiser les effets de nature. Après 1900, il assimile pleinement les leçons de l'impressionnisme : celles de Monet, mais aussi celles de Renoir, peintre de L'Après-midi des enfants à Wargemont (cf. Mesdames Bernheim-Jeune et leurs fils, 1905).

Désormais, Vuillard poursuit sa recherche du réel, élargissant le cercle étroit de ses premières intimités. Il peint des gens de théâtre, des gens du monde. Les préoccupations décoratives de la période précédente ne dirigent plus autant l'organisation du tableau : le réalisme l'emporte.

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Pour citer cet article

Pierre GEORGEL. VUILLARD ÉDOUARD (1868-1940) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Jardins publics, É. Vuillard - crédits : Universal History Archive/ Universal Images Group/ Getty Images

Jardins publics, É. Vuillard

<it>Femmes au jardin</it>, C. Monet - crédits : Hulton Fine Art Collection/ Getty Images

Femmes au jardin, C. Monet

Autres références

  • ÉDOUARD VUILLARD, PEINTRE DÉCORATEUR - (repères chronologiques)

    • Écrit par
    • 717 mots

    1892 Vuillard exécute sa première commande de panneaux décoratifs à Paris, six dessus-de-porte pour Paul Desmarais, un cousin de Thadée Natanson, directeur de la Revue blanche. L'année suivante, il réalise, pour le même commanditaire, un paravent, Les Couturières, où il emploie pour...

  • JARDINS PUBLICS (É. Vuillard)

    • Écrit par
    • 213 mots
    • 1 média

    La série de neuf panneaux qu'Édouard Vuillard (1868-1940) exécute en 1894 sur le thème des Jardins publics est son premier grand ensemble décoratif. Vuillard y met en pratique l'expérience accumulée tant dans son activité liée au théâtre (décors pour le théâtre de l'Œuvre fondé par Lugné-Poe)...

  • NABIS

    • Écrit par
    • 3 183 mots
    • 5 médias
    Par Lugné-Poe aussi qui partagea un moment un atelier avec Bonnard, Vuillard et Maurice Denis, les nabis étaient entrés en contact avec Paul Fort qui, en 1890, à dix-huit ans, venait de fonder le Théâtre d'art, destiné, selon les termes de Pierre Louÿs, à « contredire par une rivalité active et...
  • PONT-AVEN ÉCOLE DE

    • Écrit par
    • 1 006 mots
    • 1 média

    En mai 1886, à Paris, eut lieu la huitième et dernière exposition des impressionnistes : douze années s'étaient écoulées depuis leur première manifestation chez Nadar. Au sein du groupe, des divisions s'étaient opérées. Les uns, comme Monet, demeuraient attachés à une analyse fidèle de...

  • ROUSSEL KERR-XAVIER (1867-1944)

    • Écrit par
    • 323 mots

    Au moment où il faisait ses études à Paris au lycée Condorcet, Roussel a connu Vuillard, Maurice Denis et Lugné-Poe. Après un passage à l'école des Beaux-Arts, il fréquente l'académie Julian où il retrouve les futurs nabis. Il participe tout naturellement à leur première exposition...