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ÉCHINODERMES

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Échinodermes fossiles

L'apparition des Échinodermes ne remonte avec certitude qu'à la base du Cambrien (530 millions d'années d'après les récentes estimations), c'est-à-dire à l'époque où les Métazoaires ont acquis un squelette minéralisé. À cette date, tous les indices nous amènent pratiquement à des anatomies voisines des Holothuries. En fait, cette classe, dont les caractères sont les plus primitifs, compte les Échinodermes les moins minéralisés. Les Holothuridesfossiles, rarement complets, qui jalonnent néanmoins les temps géologiques, ont des caractères peu différents de ceux des types actuels, qu'il s'agisse de la morphologie (très rarement conservée) ou des spicules. Les Élasipodes, par exemple, semblent avoir été très fréquents dans des milieux anciens plus ou moins profonds, et certains étaient déjà adaptés à la nage (Eldonia). Les Holothurides, groupe à caractères plésiomorphes, c'est-à-dire archaïques conservés, ont une organisation qui semble proche de celle des autres Échinodermes anciens. Ainsi, les Hélicoplacoïdes du Cambrien inférieur de Californie, qui semblent s'être déplacés en se vissant dans les sédiments, pourraient même ne se distinguer que par leur thèque (boîte), entièrement formée de plaques affectées d'une structure tourbillonnaire. Les Ophiocystioïdes, à structure surbaissée, caractérisés par 5 ambulacres pourvus de podias énormes et par un appareil masticateur, sont incontestablement des formes libres, des Éleuthérozoaires ; à cause de leurs sclérites de type holothurien, ils feraient donc partie de ce phylum ; ils ont duré plus de 100 millions d'années, entre le Trémadoc et la fin du Silurien, voire jusqu'au Carbonifère.

Une disposition archaïque des viscères cœlomiques

Cœlomes chez un crinoïde paléozoïque et aspect extérieur d'une forme apparentée - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cœlomes chez un crinoïde paléozoïque et aspect extérieur d'une forme apparentée

Au Cambrien et à l'Ordovicien, pratiquement tous les Échinodermes fossiles de type Pelmatozoaire montrent une disposition particulière des parois du corps, au niveau des interradius. Ces parois sont perforées par des pores qui traversent la thèque et plongent dans un espace cœlomique, nommé cœlome subdermique (Haugh et Bell, 1980). Cette disposition n'est pas sans ressembler au système sinusaire (du somatocœle), qui est associé aux papules traversant la thèque des Astérides et dont la fonction est respiratoire et excrétrice. Mais, chez les Échinodermes du Paléozoïque, le cœlome subdermique possède une limite, un plancher minéralisé, lui-même parcouru par des canaux en relation avec les pores thécaux ; cette minéralisation est constituée, comme la thèque, par des trabécules de calcite. Pores thécaux et canaux hypostégaux ont été décelés dans les Éocrinoïdes, les Stromatocystitoïdes, les Édrioastéroïdes, les Carpoïdes et les Cystoïdes, groupes dans lesquels le cœlome subdermique enveloppe presque complètement le corps : l'un des meilleurs exemples est celui des Cystoïdes Diploporites dont la thèque est perforée de différents types de pores.

La présence de cette structure ancienne est également prouvée chez les Crinoïdes Camerata. Dans tous ces cas, il s'agit d'un organe respiratoire et régulateur de pression. Au fur et à mesure que l'hydrocœle et les canaux ambulacraires qui en émanent se développent le long des rayons (radii), le cœlome subdermique peut avoir subi des réductions ou des aménagements. C'est ce qui apparaît dans les Cystoïdes Rhombifères, dans lesquels se produit l'enfoncement de pectinirhombes localisés qui se plissent en accordéon, ce qui en augmente la surface utile ; ils sont alors suspendus dans le cœlome subdermique et y conservent leurs capacités respiratoires et régulatrices de pression. Chez les Schizocystidés du Silurien, par exemple, les trois pectinirhombes restants occupent des positions suggérant qu'ils assument aussi une fonction équilibratoire.

Chez[...]

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Écrit par

  • : maître de recherche au C.N.R.S.
  • : professeur honoraire à la faculté des sciences de Paris
  • : membre de l'Académie nationale de Metz, directrice honoraire à l'École pratique des hautes études, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Geneviève TERMIER, Henri TERMIER et Andrée TÉTRY. ÉCHINODERMES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Ophiure - crédits : DeAgostini/ Getty Images

Ophiure

Étoiles de mer - crédits : Stephen Frink/ Stone/ Getty Images

Étoiles de mer

Formes larvaires - crédits : Encyclopædia Universalis France

Formes larvaires

Autres références

  • AGASSIZ LOUIS (1807-1873)

    • Écrit par
    • 1 396 mots
    • 1 média
    ...et fonctionnaliste proche de celle de Cuvier. Cette dualité apparaît notamment dans ses séries d’études extrêmement détaillées sur les poissons et les échinodermes actuels et fossiles publiées dans les années 1830 et 1840 et fondées sur un examen minutieux d’exemplaires qui, pour certains, ont été recueillis...
  • ANIMAUX MODES D'ALIMENTATION DES

    • Écrit par et
    • 4 312 mots
    Chezles Échinodermes, les oursins phytophages possèdent une structure typique, la lanterne d'Aristote, constituée de cinq mâchoires articulées, chacune portant une dent fortement minéralisée. L'étoile de mer, prédatrice, consomme des animaux fixés (éponges, madréporaires...) ou peu mobiles (lamellibranches)...
  • ASTÉRIDES

    • Écrit par
    • 2 638 mots
    • 6 médias

    Les Astérides, ou étoiles de mer, constituent l'une des cinq classes d'Échinodermes représentées actuellement dans la nature. C'est un groupe prospère (2 000 espèces modernes décrites), homogène, et bien représenté dans toutes les mers du globe, de la zone des marées aux plus grandes profondeurs....

  • EMBRYOLOGIE

    • Écrit par , , et
    • 13 279 mots
    • 19 médias
    D'autres invertébrés, tels les échinodermes, notamment l'oursin (cf. fig. 4) ont une gastrulation qui génère trois feuillets.
  • Afficher les 13 références