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DJIBOUTI

Nom officiel

République de Djibouti (DJ)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Ismaël Omar Guelleh (depuis le 8 mai 1999). Premier ministre : Abdoulkader Kamil Mohamed (depuis le 1er avril 2013)

      Capitale

      Djibouti

        Langues officielles

        Arabe, français

          Unité monétaire

          Franc de Djibouti (DJF)

            Population (estim.) 1 035 000 (2023)
              Superficie 23 000 km²

                La période coloniale

                L'intérêt français pour la mer Rouge se réveille dans les années 1840-1860, au moment où elle paraît devoir devenir la grande route de l'Europe vers l'océan Indien et l'Extrême-Orient et que s'ouvrent les marchés du Haut Nil et d'Abyssinie.

                En possession, dès 1862, du territoire d'Obock, acheté au sultan de Tadjourah, la France ne l'occupe qu'en 1884, au moment des occupations italienne de Massaouah et anglaise de Zeyla qui préludent à la formation de l' Érythrée italienne et de la Somalie anglaise. Entre ces deux territoires, la mer Rouge et l'Abyssinie, les Français, ayant transféré le centre administratif de leur possession à Djibouti, constituent, en 1896, la colonie de la Côte française des Somalis.

                Djibouti n'avait de valeur que comme débouché de l' Éthiopie et comme port d'escale sur la route de l'Indochine.

                La première fonction fut remplie avec la construction du chemin de fer reliant Addis-Abeba aux rives de la mer Rouge. Prévue dès 1894, la construction, commencée en 1897, ralentie par de nombreuses difficultés politiques et matérielles, s'accéléra après la signature d'une nouvelle convention avec l'Éthiopie en 1908 et le vote par le Parlement français de la garantie de l'État en avril 1909, pour s'achever en 1917.

                La voie ferrée, longue de 784 kilomètres, contribua à l'essor du port. Escale des Messageries maritimes, il fut régulièrement amélioré (construction des premiers réservoirs à mazout en 1938). L'occupation de l'intérieur du pays ne donna lieu qu'à quelques combats.

                L'épreuve vint des conditions internationales. L'Italie revendiqua le territoire, obtint par l'accord de 1935 une participation au chemin de fer. La guerre d'Éthiopie, les sanctions économiques en novembre 1935, la prise d'Addis-Abeba par les troupes italiennes en mai 1936 et la constitution de l'Afrique orientale italienne ralentirent les activités commerciales. Le refus de reconnaître la France libre fit peser un sévère blocus sur la colonie jusqu'à son ralliement en décembre 1942.

                Fabricants de paniers à Djibouti - crédits : General Photographic Agency/ Hulton Archive/ Getty Images

                Fabricants de paniers à Djibouti

                Le territoire sortait exsangue en 1945 d'une décennie de difficultés. La reprise allait être rapide. L'après-guerre apporte des transformations administratives importantes, un nouvel élan économique, une foudroyante reprise de la démographie.

                La Côte française des Somalis devient, en 1946, territoire d'outre-mer. Les habitants accèdent au statut de citoyen français, élisent une assemblée territoriale et envoient un représentant à chacune des assemblées métropolitaines. Dix ans plus tard, la loi-cadre de 1956 fait franchir une nouvelle étape en créant, auprès du gouvernement général, un conseil de gouvernement de huit ministres.

                L'évolution économique est marquée par la restitution à la France du contrôle du chemin de fer, par la transformation en port franc de Djibouti et, corrélativement, le rattachement au dollar du nouveau franc de Djibouti (1949).

                Trafic ferroviaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Trafic ferroviaire

                Le chemin de fer ne retrouve que lentement son rôle d'avant 1936. Aux difficultés de renouvellement d'un matériel usé s'ajoute la concurrence des autres exutoires ouverts par l'Abyssinie avec ses ports de Massaouah et Assab en Érythrée. En 1948, le chemin de fer de Djibouti assurait encore 82 p. 100 des importations d'Abyssinie, en 1958 il n'en contrôle plus que 60 p. 100.

                Aussi bien est-ce en faveur du port que se concentrent les efforts. Il est considérablement amélioré entre 1950 et 1960 : approfondissement, allongement des quais, extension des installations, agrandissement des dépôts de charbon et des stocks de mazout. Son activité profite du mouvement entraîné par la guerre d'Indochine.

                La poussée démographique, l'urbanisation rapide entraînent des difficultés sociales qu'accroissent les rivalités[...]

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                Écrit par

                • : professeur des Universités
                • : professeur des Universités, Institut français de géopolitique de l'université de Paris-VIII, membre du Centre d'études africaines, C.N.R.S., École des hautes études en sciences sociales, chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales
                • : professeur émérite d'histoire à l'université de Provence
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Colette DUBOIS, Universalis, Alain GASCON et Jean-Louis MIÈGE. DJIBOUTI [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Djibouti : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Djibouti : carte physique

                Djibouti : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Djibouti : drapeau

                Le golfe d'Aden - crédits : Fox Photos/ Hulton Archive/ Getty Images

                Le golfe d'Aden

                Autres références

                • DJIBOUTI, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AFAR

                  • Écrit par Universalis
                  • 324 mots

                  Installés au nord de la ligne de chemin de fer Djibouti - Addis-Abeba, les Danakil ou Afar constituent à peu près 35 p. 100 de la population de la république de Djibouti. Mais la majorité d'entre eux sont installés en Éthiopie et en Érythrée. Ils sont, au total, quelques centaines...

                • BĀB AL-MANDAB DÉTROIT DE

                  • Écrit par Jean-Marc PROST-TOURNIER
                  • 184 mots
                  • 1 média

                  Situé entre la mer Rouge et le golfe d'Aden, le détroit de Bāb al-Mandab (Bab el-Mendeb), ou « Porte des lamentations », est divisé par l'île de Périm en deux parties : le petit détroit, large de 3 kilomètres entre Périm et la côte du Yémen, et le grand détroit, large...

                • DÉTROITS ET ISTHMES

                  • Écrit par Nathalie FAU
                  • 6 042 mots
                  • 5 médias
                  ...canal de Suez et les détroits d’Ormuz et de Bab el-Mandeb, abrite la plus forte concentration de bases militaires étrangères au monde. L’économie de la République de Djibouti, située entre la mer Rouge et le golfe d’Aden, au niveau du détroit de Bal el-Mandeb, repose même presque exclusivement sur les...
                • DJIBOUTI, ville

                  • Écrit par Alain GASCON
                  • 374 mots
                  • 2 médias

                  Djibouti-Ville abrite, au début du xxie siècle, 650 000 habitants, soit 75 p. 100 de la population du territoire. La capitale regroupe la majorité des cent mille étrangers « non déclarés » installés dans la république de Djibouti. La France prit possession, en 1862, de la rive nord...

                • Afficher les 8 références

                Voir aussi