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DEUTSCHE OPER, Berlin

<it>Œdipus</it>, W. Rihm - crédits : H. Maack/ AKG-images

Œdipus, W. Rihm

La capitale allemande possède trois théâtres lyriques dont deux, le Staatsoper et le Komische Oper, se trouvaient à Berlin-Est du temps de la R.D.A. La chute du Mur et la réunification de l’Allemagne rendit à ces deux lieux leur identité nationale intrinsèque, dont le Deutsche Oper, du fait de sa situation dans la zone ouest, n'avait jamais eu à se départir.

Dû à l'architecte Fritz Bornemann, le Deutsche Oper, inauguré en 1961, fut érigé sur l'emplacement du Deutsches Opernhaus, détruit par les bombes durant la Seconde Guerre mondiale. Le Deutsches Opernhaus avait lui-même été construit à 1'initiative des bourgeois de la ville de Charlottenburg, alors cité autonome, et rebaptisé Städtische Oper (Opéra municipal) quand Charlottenburg fut intégrée en 1925 dans le grand Berlin. Le gouvernement du Troisième Reich lui restitua en 1933 son nom de Deutsches Opernhaus et ce n'est qu'après sa reconstruction qu'il se vit attribuer son nom actuel de Deutsche Oper.

Durant la période d'extraordinaire essor artistique que connut Berlin à partir des années 1920, des personnalités aujourd'hui légendaires présidèrent aux destinées de l'institution. Heinz Tietjen, dans la double fonction d'intendant et de chef d'orchestre, et Bruno Walter, dans celle de Generalmusikdirektor y cultivèrent avec prédilection les répertoires classique et romantique. Ils engagèrent de jeunes chanteurs talentueux, comme Maria Ivogün et Carl-Martin Oehman. Lotte Lehmann et Lauritz Melchior s'y produisirent et y revinrent en artistes invités une fois passés au Staatsoper. Des chefs d'orchestre comme Paul Dessau, Georges Sébastian et Fritz Stiedry firent au pupitre des apparitions qui élargirent la palette stylistique, essentiellement germanique.

L'enrichissement du répertoire se manifesta avec les premières représentations berlinoises de Die Brautwahl de Ferruccio Busoni et de Kátia Kabanová de Leoš Janáček. Parmi les intendants qui succédèrent à Tietjen, Carl Ebert (1954-l961), Gustav Rudolf Sellner (1961-1972) et Götz Friedrich (1981-2000) contribuèrent plus particulièrement à l'internationalisation des productions et à la création lyrique, politique dont les compositeurs Hans Werner Henze et Aribert Reimann furent les bénéficiaires les plus notables. Avec Dietrich Fischer-Dieskau, Elisabeth Grümmer, Pilar Lorengar, Erika Köth et Donald Grobe – qui figuraient dans la distribution du Don Giovanni de Mozart donné pour l’inauguration du théâtre actuel le 24 septembre 1961 –, Lisa Otto, Evelyn Lear, Thomas Stewart, Josef Greindl, Ernst Haefliger, James King, Leonie Rysanek et d'autres encore assurèrent le prestigieux niveau vocal des représentations du Deutsche Oper. Au pupitre se tenaient Heinrich Hollreiser, Karl Böhm, Eugen Jochum, ainsi que Lorin Maazel, qui devint Generalmusikdirektor en 1965. Lui succéderont Jesús López Cobos (1981-1990), Rafael Frühbeck de Burgos (1992-1997), Christian Thielemann (1997-2004), Renato Palumbo (2006-2007) et Donald Runnicles (à partir de 2009).

— Jacques FOURNIER

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Écrit par

  • : critique musical et traducteur, collaborateur d'Opéra international

Classification

Pour citer cet article

Jacques FOURNIER. DEUTSCHE OPER, Berlin [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • STAATSOPER DE BERLIN

    • Écrit par Jacques FOURNIER
    • 952 mots

    La capitale allemande possède trois théâtres lyriques dont deux, le Staatsoper et le Komische Oper, se trouvaient à Berlin-Est du temps de la R.D.A. La chute du Mur et la réunification des deux Allemagnes rendit à ces deux lieux leur identité nationale intrinsèque.

    Si le Deutsche Oper dut son...

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