Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

KING JAMES (1925-2005)

Avec son compatriote Jess Thomas, l'Américain James King fut le principal Heldentenor de la génération qui a suivi celle de Wolfgang Windgassen, s'emparant des grands rôles wagnériens, jusqu'alors détenus par des chanteurs allemands et scandinaves.

James Ambros King naît dans une famille modeste à Dodge City (Kansas) le 22 mai 1925, d'un père irlandais et d'une mère d'ascendance allemande. À l'université de Kansas City, il travaille le chant avec Dallas Draper, qui l'incite à apprendre les langues étrangères. Il débute comme baryton mais réalise, en 1956, qu'il est ténor et part se perfectionner à New York auprès de Martial Singher et Max Lorenz. En 1960, il remporte l'American Opera Auditions à Cincinnati. En mai 1961 à l'Opéra de San Francisco, il triomphe dans Don José au côté de Marilyn Horne dans le rôle-titre de Carmen. L'été de la même année, il incarne Bacchus (Ariane à Naxos de Richard Strauss) à Cincinnati et fait ses débuts européens au Teatro alla Pergola de Florence (Cavaradossi dans Tosca de Puccini). De 1962 à 1965, il est membre de la Deutsche Oper de Berlin, où il chante les rôles italiens et français. En 1962, il débute au festival de Salzbourg, dans Achille d'Iphigénie en Aulide de Gluck ; il y chante aussi Aegisth (Elektra de R. Strauss), Florestan (Fidelio de Beethoven), l'Empereur (La Femme sans ombre de R. Strauss), Bacchus. En 1963, il débute à l'Opéra de Vienne (Bacchus) et y chante son premier rôle wagnérien, Lohengrin. Sur cette scène, il participera jusqu'en 1992 à 366 représentations dans 23 rôles différents. En 1964, à l'occasion de l'année du centenaire de Richard Strauss, il fait ses débuts à l'Opéra de Munich, dans Bacchus ; il y restera jusqu'à la fin de sa carrière. De 1965 à 1975, il chante Siegmund, Lohengrin et Parsifal au festival de Bayreuth, dont il devient l'un des piliers ; il participe notamment à la fameuse Tétralogie dirigée par Karl Böhm (1965-1967). Il se produit au Metropolitan Opera de New York à partir de 1966 : il y donnera 113 représentations en presque trente ans. On le retrouve à la Scala de Milan (à partir de 1968) et à l'Opéra de Paris (à partir de 1972), où il est l'Empereur dans la célèbre production de La Femme sans ombre dirigée par Böhm en 1972, Calaf dans Turandot de Puccini, Parsifal, Manrico du Trouvère de Verdi. Il fait ses adieux à la scène à Wiesbaden en 1995 dans Otello. Il meurt à Naples (Floride) le 20 novembre 2005.

Son répertoire comportait la trentaine de rôles fondamentaux des grands ouvrages de Wagner, Richard Strauss, Verdi et Puccini, ainsi que Canio (Paillasse de Leoncavallo) ou le Tambour-major (Wozzeck de Berg). Mais il a aussi chanté des ouvrages moins connus, comme Palestrina de Pfitzner (rôle-titre), Die Tote Stadt de Korngold (rôle de Paul, Berlin, 1983), Anacréon de Cherubini (rôle-titre, Scala, 1983) ou Billy Budd de Britten (rôle du capitaine Vere, San Francisco, 1985). James King possédait un aigu particulièrement sûr et brillant qui lui a permis d'aborder en toute quiétude des rôles comme celui de l'Empereur (La Femme sans ombre) ou d'Apollo dans Daphne de Richard Strauss. Dans le répertoire italien ses plus grandes réussites ont été Calaf, Manrico et le rôle-titre de Don Carlo de Verdi. Sa voix, puissante, au timbre chaleureux, serait difficile à trouver aujourd'hui : James King a su mener avec sagesse sa carrière, sans aborder trop tôt certains rôles difficiles, sans s'aventurer hors de sa tessiture ni solliciter à l'excès ses cordes vocales par un trop grand nombre de représentations.

— Alain PÂRIS

Discographie sélective

L. van Beethoven, Fidelio, rôle de Florestan, avec Gwyneth Jones, Theo Adam, Staatskapelle de Dresde, dir. Karl Böhm, (enregistré en 1969)

P. Hindemith[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

Classification

Pour citer cet article

Alain PÂRIS. KING JAMES (1925-2005) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )