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CŒUR Maladies cardio-vasculaires

Principales cardiopathies

Au cours des dernières décennies, marquées par de fantastiques progrès diagnostiques et thérapeutiques, la pathologie coronaire a pris de plus en plus d'importance alors que tendait à disparaître progressivement la pathologie dite rhumatismale.

Les cardiopathies congénitales

Ces maladies sont dues à un défaut du développement cardiaque, au cours de la vie in utero. Leur gravité varie depuis la bénignité totale – c'est le cas des formes mineures – jusqu'à la mort in utero pour les formes complexes. Il en existe plusieurs sortes, pratiquement toutes curables chirurgicalement.

Les communications anormales

Lorsqu' elles relient les cavités cardiaques droites assurant la circulation pulmonaire et les cavités gauches assurant la circulation systémique, ces communications permettent au sang de passer directement de l'un à l'autre des circuits circulatoires, ce qui réalise un shunt droit-gauche ou gauche-droit selon les types de cardiopathies.

Shunt gauche-droit

Le passage du sang se fait logiquement de la cavité où les pressions sont les plus fortes (c'est-à-dire à gauche) vers celles où elles sont les plus faibles (c'est-à-dire à droite).

– La communication interauriculaire en est une cause. Il s'agit d'une anomalie très fréquente (environ 1 personne sur 5 000), atteignant plus volontiers la femme. À l'auscultation, on perçoit un souffle systolique dû à l'augmentation du débit dans le cœur droit ainsi qu'un dédoublement fixe du deuxième bruit du cœur. L'électrocardiogramme montre une activation anormale du ventricule droit vue aux rayons X, les artères pulmonaires sont battantes, expansives, traduisant l'augmentation du débit pulmonaire. L'échocardiogramme avec doppler précise l'anomalie et estime l'importance du shunt gauche-droit.

– La communication interventriculaire est la malformation congénitale la plus fréquente, encore plus fréquente que la communication interauriculaire. À l'auscultation, on découvre un souffle systolique « en rayons de roue », souvent intense. L'échocardiogramme précise ici encore l'importance du shunt gauche-droit, et du retentissement sur les cavités cardiaques. Quand elles sont isolées, ces deux maladies sont, en règle, bien supportées et bénignes.

– La persistance du canal artériel est également responsable d'un shunt gauche-droit. Le canal artériel fait communiquer l'artère pulmonaire et l'aorte. Son existence est normale chez le fœtus car il n'y a pas de circulation pulmonaire fonctionnelle (cf. procréation humaine). À la naissance, ce canal disparaît progressivement. Dans certains cas, toutefois, il persiste, et une communication anormale s'établit alors entre les deux artères.

– La complication commune à ces shunts gauche-droit provient de l'augmentation chronique des pressions pulmonaires, qui soumet l'arbre artériel à un traumatisme hémodynamique, le détériorant progressivement, ce qui peut entraîner une hypertension artérielle pulmonaire irréversible même après la correction de l'anomalie causale. Dans ces cas de shunts gauche-droit importants, avec retentissement sur le cœur et les poumons, on peut observer des symptômes de mauvaise tolérance : essoufflement, retard du développement de l'enfant.

Shunt droit-gauche

Dans cette éventualité, il existe encore une communication entre les cavités, mais, à la faveur d'anomalies associées ou d'évolution particulière, le sang passe des cavités droites vers les cavités gauches. Cela court-circuite donc le poumon, et le sang se trouve globalement appauvri en oxygène et enrichi en gaz carbonique. Cela explique la cyanose de ces patients et l'expression «  maladie bleue » autrefois employée pour décrire cette affection. Cela explique le retard staturo-pondéral fréquemment[...]

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Écrit par

  • : praticien hospitalier universitaire
  • : médecin des Hôpitaux, chef du service de cardiologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière
  • : professeur de cardiologie expérimentale et des maladies vasculaires, chef du service de cardiologie à l'hôpital Saint-Eloi, Montpellier

Classification

Pour citer cet article

Jean-Yves ARTIGOU, Yves GROSGOGEAT et Paul PUECH. CŒUR - Maladies cardio-vasculaires [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Repères cardiologiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Repères cardiologiques

Activité cardiaque - crédits : Encyclopædia Universalis France

Activité cardiaque

Pacemaker - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Pacemaker

Autres références

  • ADRÉNALINE

    • Écrit par Jacques HANOUNE
    • 3 565 mots
    • 2 médias
    Effets cardiovasculaires. Les effets cardiovasculaires de l'adrénaline résultent d'un mélange d'effets α et β-adrénergiques. On peut les étudier séparément en utilisant des agonistes spécifiques. La phényléphrine, agoniste α presque pur, augmente la pression artérielle systolique et diastolique, elle...
  • ANGOR

    • Écrit par François BOURNÉRIAS
    • 224 mots

    Un angor pectoris, ou angine de poitrine, est une manifestation clinique qui traduit une anoxie transitoire du muscle cardiaque.

    Le diagnostic se fonde sur la nature des crises, que caractérisent des douleurs rétrosternales survenant typiquement à l'effort, brèves, constrictives....

  • ANTIANGOREUX

    • Écrit par Dominique BIDET, Jean-Cyr GAIGNAULT
    • 766 mots

    Les médicaments qui appartiennent à plusieurs classes chimiques concourant, par des mécanismes parfois multiples, à s'opposer à la crise d'angor, ou angine de poitrine ou coronarite, sont appelés antiangoreux. La coronarite résulte d'une anoxie brutale et transitoire...

  • ANTIARYTHMIQUES

    • Écrit par François LHOSTE
    • 368 mots

    Par définition, les médicaments antiarythmiques sont des substances susceptibles de prévenir ou de réduire un trouble du rythme cardiaque. Ces médicaments sont nombreux, leurs structures biochimiques très différentes, leurs classifications pharmacologiques diverses, mais tous se caractérisent...

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Voir aussi