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CHIBCHA ou MUISCA

Symboles et rites religieux

La religion chibcha ne constitue pas un ensemble conceptuel bien défini et formel. Le créateur Chiminagagua, dieu solaire, et Bachue (ou Chía), déesse de la Lune, forment un couple divin à côté duquel apparaissent de nombreuses autres personnifications comme le héros civilisateur Bochica, le dieu de l'Eau, le dieu de l'Arc-en-ciel et d'autres encore. Les prêtres, après les longues années d'apprentissage auxquelles ils étaient assujettis, officiaient dans des temples et rendaient un culte aux lacs, aux rochers et aux grottes où l'on trouvait parfois des idoles de pierre, de bois ou d'or. Certaines drogues hallucinogènes (Datura, Piptadenia) jouaient un rôle très important dans la religion. On offrait relativement souvent des sacrifices humains en honneur du Soleil. L'une des principales cérémonies était célébrée annuellement au lac sacré de Guatavita, où le cacique se couvrait le corps d'or en poudre et s'immergeait dans les eaux ; ce rituel est à l'origine de la légende d'El Dorado. Cependant, les cérémonies collectives ne semblent pas avoir été fréquentes et la religion chibcha se distingue plutôt par la complexité des rites personnels et des offrandes individuelles.

En ce qui concerne les coutumes funéraires, on pratiquait la momification, avec extraction des viscères et application de résines, suivie parfois du fumage des cadavres. On pliait le corps dans la position fœtale et on l'enveloppait dans plusieurs couches de coton, pour le déposer ensuite dans une grotte. On a aussi découvert des sépultures où le cadavre gisait allongé sur le dos dans une tombe formée de plusieurs lames de pierre. On trouve fréquemment à côté du squelette un mobilier funéraire constitué de vaisselle, de grains de collier, de navettes de fuseau et de petits objets d'or. Il était d'usage à la mort d'un cacique qu'on enterrât avec lui quelques-unes de ses femmes et quelques-uns de ses serviteurs, en enivrant au préalable les victimes avec le jus de certaines plantes narcotiques.

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Classification

Pour citer cet article

Gérard REICHEL-DOLMATOFF. CHIBCHA ou MUISCA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • COLOMBIE

    • Écrit par Universalis, Marcel NIEDERGANG, Olivier PISSOAT, Clément THIBAUD
    • 13 648 mots
    • 5 médias
    ...Karibes sur la côte atlantique et son arrière-pays ; les Arawaks – petits groupes épars proches de l'autarcie – dans les Llanos et en Amazonie ; et les Chibchas, dans la Sierra Nevada de Santa Marta, la cordillère orientale et le sud de la cordillère centrale. Les principales concentrations de population...
  • ELDORADO

    • Écrit par Jean-Pierre BERTHE
    • 1 684 mots
    ...fut guère plus heureux : après deux ans d'efforts, il franchit les Andes et arriva sur le haut plateau de Bogota (1537-1539) ; mais les riches royaumes chibcha étaient déjà occupés par Gonzalo Jiménez de Quesada, qui, venu de Santa Marta par le río Magdalena, avait soumis le pays et y avait ramassé...
  • GUAYMÍ

    • Écrit par Agnès LEHUEN
    • 306 mots

    Indiens d'Amérique centrale (au nombre de 200 000 environ en 2005) établis dans la partie occidentale de l'État de Panamá, les Guaymí parlent une langue chibcha. Établis en forêt tropicale, les Guaymí du nord du Panamá forment un groupe distinct ; leur environnement naturel fait qu'ils...

  • NICARAGUA

    • Écrit par Marie-Chantal BARRE, Universalis, David GARIBAY, Lucile MÉDINA-NICOLAS, Alain VIEILLARD-BARON
    • 8 833 mots
    • 6 médias
    À l'arrivée des Européens, deux grands groupes linguistiques dominaient le Nicaragua : l'un, le plus important, d'origine náhualt, l'autre d'origine macrochibcha.

Voir aussi