Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE

Grand Est : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grand Est : carte administrative

Chef-lieu du département de la Marne, la ville perd son statut de capitale régionale de la Champagne-Ardenne lors de la fusion avec l’Alsace et la Lorraine dans la région Grand Est le 1er janvier 2016. Elle comptait 46 500 habitants (81 100 dans l'aire urbaine) en 2012, et s'appelait Châlons-sur-Marne jusqu'en 1995.

La ville tient son nom de la peuplade gauloise des Catalaunes, établie aux confins de la Belgique et de la Celtique, de part et d'autre de la vallée de la Marne, dont le chef-lieu fut déplacé par les conquérants romains de l'oppidum de Vieil-Châlons (La Cheppe) à l'emplacement actuel sur la rive nord de la Marne. Celui-ci offrait de meilleures facilités de communication, à la jonction des deux grands itinéraires reliant Lyon (Lugdunum) au nord de la Gaule, l'un par Dijon, Langres et Bar-sur-Aube et l'autre par Autun et Troyes. Cette cité de Durocatalaunum (Châlons) garda cependant une place modeste par rapport à sa puissante voisine Durocortorum (Reims). Dans la Gaule franque, après la victoire de l'armée romaine d'Aetius sur les Huns d'Attila en 451 à la bataille dite des champs Catalauniques, quelque part entre Châlons et Troyes, la cité appartenait, comme sa voisine Reims, à l'Austrasie.

À l'époque féodale, la seigneurie des évêques-comtes de Châlons, vassaux directs du roi de France, constitua une enclave « royale » au sein de la Champagne « comtale ». Les différentes époques de l'art religieux médiéval y sont représentées : la transition du roman au gothique au xiie siècle à Notre-Dame-en-Vaux, avec ses célèbres statues-colonnes, le gothique rayonnant du xiiie siècle à la cathédrale Saint-Étienne, le gothique flamboyant à l'église Saint-Loup et dans la basilique Notre-Dame-de-l'Épine, à proximité de la ville.

L'activité drapière développée au Moyen Âge s'est prolongée aux Temps modernes. Châlons, devenu le siège de la généralité de Champagne en 1542, est resté fidèle au pouvoir royal à travers les vicissitudes des guerres de Religion, de la Ligue et de la Fronde. Les intendants, d'abord en mission temporaire, y occupèrent des postes stables au xviiie siècle, avec de grands administrateurs comme Rouillé d'Orfeuil.

Ce rôle administratif s'est conservé jusqu'à nos jours. Après d'âpres débats, la Constituante consacra, en 1790, le découpage de la Champagne en quatre départements, et fit de Châlons-sur-Marne le chef-lieu du département de la Marne. Peu après, la ville s'illustra par la longévité politique exceptionnelle du préfet Bourgeois de Jessaint, en poste de 1800 à 1838. La fonction militaire s'y ajouta au cours du xixe siècle : à la veille du premier conflit mondial, Châlons abritait quatre régiments, deux brigades, l'état-major d'un corps d'armée et un hôpital militaire, et réunissait 7 000 hommes pour une population civile de 22 000 personnes. La ville fut bombardée à plusieurs reprises, mais fut beaucoup moins touchée par les guerres que Reims ou les Ardennes.

Après la Seconde Guerre mondiale, la ville a cherché à sortir de son rôle trop exclusif de ville administrative et de garnison. Comme Épernay et Reims, elle a accueilli sur des zones industrielles étendues des établissements variés, dépendant de sièges sociaux extérieurs à la région (Jaeger, mécanique de précision ; Essilor, lunetterie) voire étrangers (les allemands Demag, Henkel, Zehnder ; ou la Champenoise d'impression – papiers peints –, belge).

Si le rôle militaire tend désormais à se replier vers les grands camps qui entourent la ville (Mourmelon et Suippes au nord ou Mailly au sud), la fonction de capitale administrative de la ville, redevenue en 1995 Châlons-en-Champagne comme au temps des intendants, a été renforcée par la décentralisation. Mais Châlons partage en[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'université de Reims-Champagne-Ardenne

Classification

Pour citer cet article

Marcel BAZIN. CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Grand Est : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grand Est : carte administrative

Autres références

  • CHAMPAGNE-ARDENNE

    • Écrit par Marcel BAZIN
    • 2 732 mots
    • 2 médias
    Entre les deux cités principales, Châlons-sur-Marne (81 100 habitants pour 46 500 dans la ville-centre), redevenue en 1995 Châlons-en-Champagne comme au temps des intendants, exerce la fonction de capitale politique et administrative de la région, mais partage en fait les fonctions directionnelles à...

Voir aussi