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REIMS

Grand Est : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grand Est : carte administrative

Sous-préfecture du département de la Marne, située dans la région Grand Est, Reims compte 210 300 habitants dans l'agglomération pour 186 500 habitants dans la commune (2013).

Le site primitif de la ville, plaine crayeuse bordée au sud-ouest par la vallée marécageuse de la Vesle, a été occupé dès l'époque préhistorique, puis une cité gauloise de moyenne importance, Durocortorum, chef-lieu de la peuplade des Rèmes (les Remi), s'y est installée. Ayant accordé à César son appui lors de la conquête de la Gaule, la ville s'est développée à un carrefour de voies allant vers Boulogne, Bavay, Trèves, Metz, Toul et Langres. Métropole de la Belgique seconde au iiie siècle, elle a pris alors le nom de Reims (du nom des Remi) et s'est entourée d'une enceinte fortifiée ovale, dont la trace est bien visible dans le plan actuel de la ville. En 496 ou 498, le baptême de Clovis par l'évêque Remi jette les bases du royaume de France. L'archevêque Hincmar (845-882) affirme le droit pour ses successeurs de sacrer les rois et, de fait, Reims restera jusqu'au règne de Charles X la « ville des sacres », tandis que sa rivale Troyes était capitale des comtes de Champagne.

La ville médiévale, développée à partir de deux noyaux, la Cité où la nouvelle cathédrale gothique Notre-Dame est édifiée à partir de 1211, et le Bourg autour des abbayes Saint-Remi et Saint-Nicaise, est entourée d'une nouvelle muraille de 1295 à 1358. Pendant la guerre de Cent Ans, Jeanne d'Arc force les portes de la ville, alors aux mains des Bourguignons, pour y faire sacrer Charles VII en juillet 1429. Au xvie siècle, la Contre-Réforme y triomphe avec l'archevêque Charles de Lorraine qui obtient la création d'une université en 1548. À l'époque moderne, la population de Reims connaît de fortes fluctuations en fonction des crises et des variations de l'activité marchande (draps, vins).

Cathédrale de Reims, le portail - crédits :  Bridgeman Images

Cathédrale de Reims, le portail

Cathédrale de Reims, le chevet - crédits : Bridgeman Images

Cathédrale de Reims, le chevet

Puis le xixe siècle apporte une vigoureuse croissance fondée sur l'industrie de la laine, le champagne et, un peu plus tard, les magasins à succursales multiples. La population rémoise passe de 39 000 habitants en 1841 à 93 000 en 1881 et 115 000 en 1911. Les bombardements de la Première Guerre mondiale laissent Reims « ville-martyre » en ruines. La reconstruction suivant le plan Ford (1920) multiplie les bâtiments de style Arts Déco dans le centre, tandis que la ville s'entoure d'une dizaine de cités-jardins. La ville est peu affectée par la Seconde Guerre mondiale – qui s'y achève pourtant en Europe avec la signature de la capitulation de l'Allemagne nazie le 7 mai 1945 – et connaîtra une nouvelle période de forte croissance pendant les Trente Glorieuses. Si l'industrie lainière disparaît totalement, elle est relayée par des industries variées, souvent décentralisées de la région parisienne ou implantées par des sociétés étrangères, installées dans deux vastes zones industrielles au nord-ouest et au sud-est.

À partir de 1959, la municipalité de Jean Taittinger joue la carte de l'expansion, de concert avec l'urbaniste Maurice Rotival, qui propose un plan ambitieux, bientôt complété par l'arrivée de l'autoroute A4 qui joue le rôle de distributeur urbain. La population passe de 121 000 habitants dans la commune et près de 128 000 dans l'agglomération en 1954 à respectivement 177 000 et 199 000 habitants en 1982. C'est donc la ville-centre qui a absorbé l'essentiel de la croissance, grâce à ses trois organismes de logement social qui ont édifié de nombreux grands ensembles périphériques, le plus important, Croix-Rouge, au sud-ouest, dépassant les 9 000 logements. Si le développement industriel a marqué le pas depuis les années 1980, le secteur tertiaire continue à se renforcer. Le commerce se partage entre un hypercentre très localisé et les zones d'activités périphériques.[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Reims-Champagne-Ardenne

Classification

Pour citer cet article

Marcel BAZIN. REIMS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Grand Est : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

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Cathédrale de Reims, le portail

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Cathédrale de Reims, le chevet

Autres références

  • CHAMPAGNE-ARDENNE

    • Écrit par Marcel BAZIN
    • 2 732 mots
    • 2 médias
    ...l'agriculture et de l'industrie laisse au secteur tertiaire une part nettement inférieure à la moyenne nationale, 72,1 p. 100 contre 78,6 p. 100 en 2013. Pourtant, Reims et Troyes avaient joué, pendant le dernier tiers du xixe siècle, un rôle pionnier dans un secteur essentiel du tertiaire, le commerce...
  • GAULE

    • Écrit par Jean-Paul DEMOULE, Jean-Jacques HATT
    • 26 438 mots
    • 4 médias
    ...classicisme éclectique et au réalisme traditionnel des régions du Nord-Est. Le transfert des services d'administration et d'intendance militaire vers Reims, puis celui de la haute administration civile et de la cour vers Arles font de ces deux cités les principaux centres du renouveau artistique. À Reims,...
  • HÔTEL DE VILLE

    • Écrit par Pascal LIÉVAUX-SENEZ
    • 3 692 mots
    • 1 média
    ...bossages imaginé par Jacques Gabriel, fondateur de la célèbre dynastie d'architectes. L'hôtel de ville de Troyes, commencé en 1624, n'est jamais achevé. À Reims, Jean Bonhomme entreprend la construction d'un édifice très influencé par l'hôtel de ville parisien dont il reprend, en la modernisant, la disposition...
  • HUGUES Ier CAPET (940 env.-996) duc de France (956-987) roi de France (987-996)

    • Écrit par Michel SOT
    • 580 mots

    Issu de la famille des Robertiens qui domine la Francie (région entre Meuse et Loire) depuis un siècle, et qui a déjà donné deux rois (Eudes — 888-898, et Robert — 922-923), Hugues Capet est, à la veille de son élection à la royauté, le prince le mieux pourvu du royaume : duc de France, duc...

Voir aussi