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TROYES

Grand Est : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grand Est : carte administrative

Chef-lieu du département de l'Aube, Troyes comptait 61 200 habitants (et 133 200 dans l’agglomération) en 2013.

Les conquérants romains de la Gaule établirent à Augustobona le centre de la peuplade des Tricasses, dont la cité prit par la suite le nom. Les Tricasses, comme les Lingons (Langres), se trouvèrent rattachés à la Gaule celtique et, plus tard, à la Lyonnaise seconde sous Dioclétien puis à la Burgondie sous les Mérovingiens.

Troyes : la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul - crédits : Bildarchiv Monheim/ AKG-images

Troyes : la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul

L'époque médiévale vit la formation progressive du comté de Champagne à partir de la maison de Blois, et le développement des échanges qui entraîna l'implantation à Troyes d'une forte communauté juive, illustrée par l'enseignement du maître Rachi. Thibaud II (comte de 1125 à 1152) réunifia les domaines familiaux et réorganisa le grand commerce en privilégiant l'axe Lagny - Provins - Troyes - Bar-sur-Aube, jalonné par les célèbres foires de Champagne, dont deux avaient lieu à Troyes même chaque année. Son fils Henri le Libéral (1152-1180) fixa durablement à Troyes la capitale du comté de Champagne. Son épouse Marie de France, fille du roi Louis VII et d'Aliénor d'Aquitaine, accueillit les poètes à sa cour et proposa à Chrétien de Troyes le thème de Lancelot du Lac pour le premier de ses romans courtois. Le comté de Champagne perdit assez vite son autonomie, « tombant en quenouille » quand son héritière Jeanne de Navarre épousa, en 1284, le futur roi de France Philippe le Bel, et fut définitivement rattaché à la couronne de France en 1361. Mais l'affaiblissement politique de Troyes, accentué par l'échec de l'alliance bourguignonne pendant la guerre de Cent Ans, et son recul économique avec le déclin des foires au xive siècle ne mirent fin ni au rayonnement culturel troyen ni à la floraison de l'art gothique. Après la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul édifiée au xiiie siècle, la collégiale Saint-Urbain inaugura avec ses verrières une véritable école troyenne du vitrail, qui atteignit son apogée au début du xvie siècle (cathédrale, Saint-Nizier, Sainte-Madeleine).

Reléguée au second plan à l'époque moderne avec une production de toiles fluctuante, Troyes connut un nouvel essor avec la révolution industrielle, en concentrant l'essentiel de la bonneterie mécanique auboise, de loin la première de France. Une couronne de faubourgs industriels entoura alors le dense noyau urbain central, avant que les villages des alentours ne constituent une seconde couronne de banlieue.

Relativement épargnée par les deux guerres mondiales, Troyes a assis sa domination sur le département de l'Aube et fait figure de ville à la fois industrielle et tertiaire. La diversification de l'industrie a multiplié les implantations sur des zones industrielles périphériques (usines Michelin et Kléber-Colombes à La Chapelle-Saint-Luc...) et ainsi renforcé le poids relatif de la banlieue, qui réunit désormais la moitié de la population de l'agglomération. Quant à la bonneterie, secouée par une crise assez sérieuse au cours des années 1970, elle s'est adaptée au prix de restructurations importantes entraînant une forte baisse des effectifs employés, car les trois groupes locaux dominants (Devanlay, leader européen de la maille, Absorba-Poron et Valton-Petit-Bateau) et divers repreneurs extérieurs (Adidas, Benetton, Levi's) ont délocalisé ou confié à la sous-traitance les fabrications banales, tout en créant de nouvelles usines à la périphérie.

Parallèlement, Troyes a renforcé ses fonctions tertiaires. Ses commerces et ses services, dont ses deux quotidiens L'Est-Éclair et Libération-Champagne, rayonnent sur l'ensemble du département de l'Aube. Longtemps dépourvue d'établissements d'enseignement supérieur, la ville a accueilli une antenne de l'université de ReimsChampagne-Ardenne[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Reims-Champagne-Ardenne

Classification

Pour citer cet article

Marcel BAZIN. TROYES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

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Troyes : la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul - crédits : Bildarchiv Monheim/ AKG-images

Troyes : la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul

Autres références

  • CHAMPAGNE-ARDENNE

    • Écrit par Marcel BAZIN
    • 2 732 mots
    • 2 médias
    ...l'agriculture et de l'industrie laisse au secteur tertiaire une part nettement inférieure à la moyenne nationale, 72,1 p. 100 contre 78,6 p. 100 en 2013. Pourtant, Reims et Troyes avaient joué, pendant le dernier tiers du xixe siècle, un rôle pionnier dans un secteur essentiel du tertiaire, le commerce...
  • LANGLOIS JEAN (XIIIe s.)

    • Écrit par Alain ERLANDE-BRANDENBURG
    • 371 mots

    On s'est longtemps mépris sur le véritable rôle de Jean Langlois dans la construction de Saint-Urbain de Troyes. L'érudition moderne, qui n'avait pas compris la signification du titre qui lui était donné dans les textes, avait cru qu'il était comptable. En fait, il est bien l'architecte qui...

Voir aussi