CESTODES
Les Cestodes, souvent improprement appelés vers solitaires, sont des Plathelminthes endoparasites de l'intestin de Vertébrés, dépourvus de système digestif à tous les stades de leur développement. Leur corps, en général aplati, rubané, présente un organe de fixation, le scolex, en arrière duquel une zone de croissance produit de façon continue des segments ou proglottis, formant ainsi une chaîne, le strobile. Chaque segment renferme un appareil reproducteur hermaphrodite dont la maturation se fait progressivement le long du strobile, d'avant en arrière. Les œufs renferment une larve hexacanthe ou oncosphère dont le cycle évolutif, hétéroxène, comporte des métamorphoses. Hautement spécialisés à la fois par leur morphologie et par leur physiologie, les Cestodes sont étroitement inféodés à leurs hôtes (spécificité parasitaire), fournissant ainsi des arguments quant à l'évolution et aux relations réciproques de ces derniers.
Anatomie
Les téguments, de structure syncytiale, absorbent les aliments dans le contenu intestinal de l'hôte ; le ver compense ainsi l'absence d'un intestin.
Le scolex, qui assure la fixation du ver, présente des types variés, qu'il est cependant possible de ramener à trois, correspondant à des catégories taxonomiques. Chez les pseudophyllidiens, le scolex est muni de deux fentes longitudinales peu profondes, les pseudobothridies, dont les bords libres se referment sur les villosités intestinales. Le type tétrarhynque est caractérisé par la présence de quatre trompes exsertiles garnies de crochets qui s'enfoncent dans la muqueuse intestinale de l'hôte (un Sélacien) ; elles sont pourvues de deux ou quatre pseudobothridies portées sur un pédoncule renfermant les organes propulseurs et rétracteurs des trompes. Le type tétracyclophyllidien possède toujours quatre ventouses ou quatre organes musculaires foliacés et très déformables, les bothridies, à surface parfois cloisonnée, avec ou sans ventouses accessoires. On observe fréquemment aussi des crochets ou des épines implantés, sur le sommet du scolex ou sur un rostre protractile.
Le corps des Caryophyllaeides, parasites de poissons, n'est pas segmenté ; il ne comporte qu'un seul appareil reproducteur, contrairement à ce que l'on observe, comme on l'a dit plus haut, chez les autres Cestodes qui sont segmentés, et dont chaque segment renferme un appareil reproducteur mâle et femelle.
L'appareil reproducteur mâle se compose de nombreux testicules et d'un appareil copulateur, la poche du cirre, à l'intérieur de laquelle se trouve l'organe copulateur éversible, le cirre, pourvu en général d'une vésicule séminale et de glandes prostatiques. La contraction de la paroi musculaire de cette poche provoque l'évagination du cirre. Le pore sexuel est le plus souvent latéral, plus rarement dans la région médiane, à la face ventrale du proglottis ; il s'ouvre dans un atrium génital dans lequel débouche également le vagin. Celui-ci, parfois dilaté en un réceptaculum séminal, rejoint l'oviducte qui se trouve, ainsi que l'ovaire, dans la partie postérieure du proglottis, là où aboutissent également les conduits des glandes vitellogènes. L'utérus est précédé d'un organe musculaire entouré de glandes, l'ootype, dans lequel sont formés les œufs. L'utérus des Pseudophyllidiens est tubulaire ; il débouche par un pore utérin dans le voisinage de l'atrium génital ; les glandes vitellogènes forment un manchon plus ou moins continu autour des glandes génitales. Chez les autres Cestodes de poissons, l'utérus sacciforme, disposé suivant l'axe longitudinal du proglottis, s'ouvre en général par déhiscence ; les glandes vitellogènes sont disposées en deux bandes latérales. L'utérus des Cyclophyllidiens se vide par rupture de sa paroi ; il est sacciforme, lobé ou réticulé. Parfois, la paroi de l'utérus disparaît et les œufs sont inclus dans des capsules ovifères.[...]
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Écrit par
- Jean Georges BAER : professeur à l'université de Neuchâtel, directeur de l'Institut de zoologie
Classification
Médias
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