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CATHOLICISME Vue d'ensemble

Avec le protestantisme, l'anglicanisme et l'orthodoxie, le catholicisme est l'une des principales formes de la religion chrétienne. Son nom officiel, « Église catholique apostolique et romaine », résume ses principales caractéristiques. « Catholique » vient du grec katholikos, qui signifie « universel » : le catholicisme affirme sa vocation à convertir tous les hommes. « Apostolique » fait référence aux apôtres, les compagnons de Jésus-Christ : le catholicisme proclame l'ancienneté et l'authenticité de sa fondation. « Romaine », le catholicisme reconnaît l'autorité particulière de l'évêque de Rome, le pape.

La religion catholique confesse le credo commun aux religions chrétiennes : croyance en un Dieu tout-puissant qui se manifeste à l'homme sous trois personnes (Dieu le Père, le Fils [le Christ], l'Esprit saint) ; croyance à la mission de Jésus, Dieu fait homme dans le sein d'une jeune fille, Marie, et dont la mort sur la croix et la résurrection permet à tout homme de recevoir le pardon de Dieu (Grâce) et de triompher de la mort (Résurrection) ; croyance en l'action de la prière soutenue par la troisième personne de la Trinité (Saint Esprit) et en l'importance de l'Église pour obtenir le salut. Comme tous les chrétiens, les catholiques reconnaissent l'autorité de la Bible, regroupant les textes saints du judaïsme (Ancien Testament) et les textes propres aux chrétiens (Nouveau Testament).

L'une des formes du christianisme, le catholicisme naît de son histoire et de ses divisions. À l'origine, il regroupe les peuples les plus à l'ouest de la chrétienté, qui parlent latin et reconnaissent l'autorité du patriarche de Rome ; il s'oppose, au début de manière purement culturelle, aux chrétiens de la Méditerranée parlant grec (Église grecque reconnaissant le patriarche de Constantinople) et à ceux de l'Orient, parlant syriaque, copte, éthiopien, etc. (Églises orientales). Au cours de l'Antiquité tardive et du haut Moyen Âge, cette divergence culturelle s'accentua par des différends politiques entre l'empereur de Byzance et les successeurs de l'Empire romain d'Occident ; elle devint officielle avec le schisme de 1054.

Si l'Église catholique perpétue donc la tradition latine, c'est une sécession en son propre sein qui lui confère son visage actuel. Au xvie siècle, tant pour des motifs religieux (la volonté de réformer la théologie d'un Martin Luther) que politiques (la volonté d'indépendance des princes allemands), une partie des chrétiens ne reconnaissent plus l'autorité du pape. Préparé par plusieurs siècles de critique interne à l'Église, un mouvement de Contre-Réforme naît, en partie relayé par le concile de Trente (1545-1563), qui façonne de manière durable le christianisme latin et constitue l'acte de naissance du catholicisme.

Le catholicisme se constitue donc en réaction au mouvement réformateur : il réplique aux attaques protestantes, en particulier en ce qui concerne le rôle de l'Église dans le salut et l'importance des intermédiaires entre Dieu et les hommes.

Selon les travaux des commissions œcuméniques, la différence fondamentale entre catholiques et protestants concerne la conception de l'Église, l'ecclésiologie. Pour les catholiques, l'Église, corps mystique du Christ, joue un rôle médiateur dans le salut des hommes. La plupart des théologiens catholiques l'expliquent par trois arguments qui sont autant de traits définitoires du catholicisme.

Le premier touche au caractère central de l'Eucharistie. Lors de la messe, les offrandes présentées par le prêtre se transforment réellement en corps et en sang de Jésus : telle est la croyance centrale du catholicisme, souvent nommé présence réelle. En particulier l'hostie, tout en conservant[...]

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur agrégé à l'université de Paris-VIII

Classification

Pour citer cet article

Régis BURNET. CATHOLICISME - Vue d'ensemble [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ABBÉ PIERRE HENRI GROUÈS dit L' (1912-2007)

    • Écrit par Jean-Claude PETIT
    • 1 094 mots

    L'abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, voit le jour à Lyon le 5 août 1912. Il est le cinquième d'une famille de huit enfants qu'il qualifie lui-même de bourgeoise. Cette famille nombreuse lui vaudra d'avoir cent vingt-trois neveux et nièces, tous âges, tous degrés et toutes conditions confondus,...

  • ACTION CATHOLIQUE

    • Écrit par Charles BALADIER
    • 1 474 mots

    Trop multiforme et trop étendue pour constituer une véritable organisation, l'Action catholique est plutôt un ensemble de mouvements obéissant à une sorte d'idée-force ou de loi-cadre qui consiste, dans l'Église contemporaine, à faire participer les laïcs à l'apostolat dont...

  • AMÉRICANISME, catholicisme

    • Écrit par Émile POULAT
    • 375 mots

    Doctrine ou attitude condamnée en 1899 par Léon XIII dans sa lettre Testem benevolentiae. « Hérésie fantôme », diront ceux qui étaient ou se sentaient visés. Opinions nouvelles qui amalgament les vertus américaines avec de vieilles erreurs et font le jeu du protestantisme anglo-saxon, expliqueront...

  • AMÉRIQUE LATINE, économie et société

    • Écrit par Jacques BRASSEUL
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    L'Amérique latine est avant tout un continentcatholique : elle porte près de la moitié des fidèles de l'Église de Rome, un tiers de ses évêques. La population est chrétienne à 90 p. 100, et les protestants, en progression, en représentent 20 p. 100, essentiellement au sein des différentes...
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