VAUD CANTON DE

Situé au cœur de la Suisse romande, le canton de Vaud est le plus grand des cantons suisses entièrement francophones (3 212 kilomètres carrés). Il comptait 794 000 habitants en 2017 et son chef-lieu est Lausanne. Avec celui de Berne, il est le seul à s’étendre sur les trois régions principales du pays, le Jura, le Moyen Pays (ou Plateau suisse) et les Alpes.

Géologiquement, le secteur alpin du canton se compose de deux parties distinctes, les hautes Alpes calcaires et les Préalpes, séparées par une zone déprimée, dite des cols. Le Jura se présente sous la forme de plusieurs plis parallèles orientés nord-est/sud-ouest, coupés par des fractures transversales, à l’origine des principaux axes de circulation entre l’Ouest suisse et la France. Le large sillon qui court de Genève vers la Suisse alémanique, le Moyen Pays, passe par les lacs de Neuchâtel et de Morat. Au nord, le bassin du Rhin inclut la ville d’Yverdon-les-Bains, sur le lac de Neuchâtel. Le Moyen Pays appartient également en partie au bassin du Rhône, qui débouche dans le lac Léman au sortir du Chablais valdo-valaisan. L’arc lémanique comporte les principaux vignobles (Lavaux, la Côte) et une guirlande de villes : à l’est, Montreux, La Tour-de-Peilz et Vevey ; au centre, l’agglomération lausannoise ; puis Morges, Rolle et Nyon, jusqu’au Grand Genève.

Le climat du canton dépend des dépressions venant le plus souvent de l’Atlantique, tout en étant proche de celui des Alpes. Les températures et les précipitations sont contrastées entre les espaces situés entre 400 et 600 mètres d’altitude et ceux qui s’étagent vers les sommets – un peu moins de 1 700 mètres dans le Jura et plus de 3 000 mètres dans les Alpes.

Les plus anciennes traces d’occupation de la région par des nomades chasseurs-cueilleurs remontent à 13 500 avant J.C. L’habitat palafitte (les « lacustres ») se généralise vers 4000 avant J.C.

Rome s’impose définitivement aux Helvètes en 13 av. J.C. La région bénéficie alors de l’essor économique de l’Empire ; Aventicum (Avenches) devient capitale. Au haut Moyen Âge, le pays de Vaud fait partie du royaume de Bourgogne de 888 à 1032. L’évêque de Lausanne, exerçant une autorité seigneuriale, domine le cœur de la région ; il est peu à peu remplacé par la maison de Savoie ; de nombreux châteaux s’édifient à côté de quelques cités nouvelles. La contrée est entraînée dans les guerres de Bourgogne, pour être finalement annexée par Berne et Fribourg en 1536. La Réforme est imposée en octobre 1536 et la première académie protestante en langue française est instituée à Lausanne en 1537 pour former les pasteurs. Dès lors, la foi réformée marque profondément la société, les institutions et les idées vaudoises.

Le pouvoir central est entre les mains des baillis bernois, mais les nobles et les pouvoirs locaux conservent leurs privilèges. À la fin du xviii^e siècle, l’alphabétisation est presque complète. La société cultivée, imprégnée des Lumières, demande sans succès des réformes. L’arrivée des troupes françaises en janvier 1798 provoque l’effondrement de la domination bernoise. Après la tentative de création d’une République lémanique, le pays de Vaud est intégré durant cinq ans à la République helvétique sous le nom de canton du Léman, avant de devenir indépendant en tant que canton de Vaud en 1803, par l’acte de médiation imposé par Bonaparte.

Le mouvement libéral triomphe en 1831 puis, en 1845, la révolution radicale élargit les droits populaires. La vie politique vaudoise est marquée dès lors par les tensions entre radicaux et libéraux-conservateurs puis, dès les années 1860, par les mouvements sociaux, l’essor des syndicats (grève générale en 1907) et la création du Parti socialiste.

La Première Guerre mondiale affecte durement la société vaudoise : alimentation[...]