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NILSSON BIRGIT (1918-2005)

Considérée comme la plus grande soprano wagnérienne de la seconde moitié du xxe siècle, la Suédoise Birgit Nilsson a perpétué la tradition des grandes chanteuses wagnériennes scandinaves qui ont dominé ce répertoire pendant une centaine d'années. Son Isolde, rôle qu'elle a incarné plus de deux cents fois, restera dans l'histoire.

L'héritière de Flagstad

Née à Västra Karup, près de Malmö, le 17 mai 1918, Birgit Nilsson (de son véritable nom Märta Birgit Svennsson) commence à étudier le chant avec Ragnar Blennow à Båstad avant d'entrer à l'Académie royale de musique de Stockholm, où elle étudie avec Joseph Hislop et Arne Sunnegårdh. Elle fait ses débuts scéniques en 1946, dans Agathe (Le Freischütz de Weber), grâce à un remplacement de dernière minute à l'Opéra royal de Stockholm, où elle chante l'année suivante Lady Macbeth (Macbeth de Verdi) sous la direction de Fritz Busch. Menant sa carrière avec prudence, elle se limite pendant plusieurs années aux rôles de soprano lyrique.

En 1951, elle interprète Elettra (Idomeneo de Mozart) au festival de Glyndebourne, toujours avec Fritz Busch, et débute à la Staatsoper de Vienne en 1953, dans les rôles wagnériens de Sieglinde (La Walkyrie) et d'Elsa (Lohengrin). La même année, elle chante dans la Neuvième Symphonie de Beethoven au festival de Bayreuth avant d'y faire ses débuts scéniques l'année suivante, dans Elsa et Ortlinde (La Walkyrie). Elle reçoit alors le titre de Hovsångerska (chanteuse de la Cour de Suède). En 1954-1955, elle incarne Brünnhilde (Le Crépuscule des dieux) à Stockholm et le rôle-titre de Salomé de Richard Strauss à l'Opéra de Munich et est engagée à la Staatsoper de Vienne, où elle chante Elsa, Sieglinde, Elisabeth (Tannhäuser de Wagner) et le rôle-titre d'Aïda de Verdi. Elle est déjà considérée comme la grande soprano dramatique de sa génération.

Sa première incarnation d'Isolde à Bayreuth, en 1957, la consacre comme héritière de Kirsten Flagstad. Le 7 décembre de l'année suivante, elle a le privilège d'inaugurer la 370e saison de la Scala de Milan en chantant le rôle-titre de Turandot de Puccini. Sa carrière internationale se développe rapidement autour des grandes héroïnes wagnériennes, notamment Isolde et les trois Brünnhilde, qu'elle incarne dans les dernières mises en scène de Wieland Wagner. À Bayreuth, elle est Isolde en 1957 et 1958 – sous la baguette de Wolfgang Sawallisch –, de 1962 à 1964 puis en 1966 et de 1968 à 1970 – avec Karl Böhm ; en 1957, elle chante aussi la Troisième Norne (Le Crépuscule des dieux) ; elle triomphe dans Brünnhilde de 1960 à 1962 (sous la direction de Rudolf Kempe) et de 1965 à 1967 (avec Böhm et Otmar Suitner). Elle est invitée à Covent Garden (où elle débute dans Isolde en 1957), au Metropolitan Opera de New York (Isolde en 1959, puis un total de seize rôles différents dans plus de deux cents représentations jusqu'en 1980), à l'Opéra de Paris (Isolde en 1966, Turandot en 1968, rôle-titre d'Elektra de Richard Strauss en 1974), aux Chorégies d'Orange (Isolde en 1973)... Elle chante aussi Leonore (Fidelio de Beethoven), Donna Anna (Don Giovanni de Mozart), Amelia (Un bal masqué de Verdi), la Teinturière (La Femme sans ombre de Richard Strauss). En 1984, elle fait ses adieux à l'opéra et ne se produit plus que pour des récitals de lieder. Elle quitte la scène en 1986 pour se consacrer à l'enseignement. Elle meurt à Västra Karup le 25 décembre 2005.

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

Classification

Pour citer cet article

Alain PÂRIS. NILSSON BIRGIT (1918-2005) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Birgit Nilsson - crédits : Steve Wood/ Evening Standard/ Hulton Archive/ Getty Images

Birgit Nilsson

Voir aussi