Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

NILSSON BIRGIT (1918-2005)

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

Violence et douceur

Birgit Nilsson - crédits : Steve Wood/ Evening Standard/ Hulton Archive/ Getty Images

Birgit Nilsson

Birgit Nilsson a su gérer sa carrière pour lui conférer la longévité et préserver toutes ses facultés. Elle était réputée pour la clarté de ses attaques, son aisance dans l'aigu, ses pianissimos et ses demi-teintes. Véritable phénomène vocal, elle possédait une puissance d'émission rare et sa voix lui permettait par exemple de chanter dans la même soirée les deux rôles d'Elisabeth et de Vénus (Tannhäuser). Sans être une actrice consommée, elle focalisait l'attention sur elle dès son entrée en scène : son charisme était lié avant tout à ses qualités vocales, mais aussi à une caractérisation très accentuée des personnages qui contrastait avec l'image donnée avant elle par Flagstad. Elle a régné sur le festival de Bayreuth durant plus d'une décennie, chantant notamment Isolde au côté de Wolfgang Windgassen entre 1957 et 1970. Elle fut aussi protagoniste des grands enregistrements wagnériens et straussiens réalisés pour Decca avec l'Orchestre philharmonique de Vienne sous la direction de Georg Solti (Tristan et Isolde, enregistré en 1960 ; La Walkyrie, Siegfried et Le Crépuscule des dieux, enregistrés en 1965, 1962 et 1964 ; Salomé et Elektra, enregistrés en 1961 et 1966-1967) ; il faut encore citer l'enregistrement de Tristan et Isolde réalisé en 1966 au festival de Bayreuth sous la direction de Karl Böhm. Son sens de l'humour était légendaire, comme en témoigne cette réplique : « Pour bien chanter Isolde, il faut d'abord des chaussures confortables. » Mais ses facilités vocales ne faisaient pas toujours le bonheur de ses partenaires, comme le ténorFranco Corelli qui, irrité de ne pouvoir tenir aussi longtemps qu'elle le fameux contre-ut du deuxième acte de Turandot, se vengea en lui donnant un coup sur la nuque au lieu de l'embrasser dans le duo d'amour à l'acte suivant.

Birgit Nilsson a publié une première version de ses souvenirs, Mina minnesbilder, en 1977, suivie en 1995 de La Nilsson.

— Alain PÂRIS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

Classification

Pour citer cet article

Alain PÂRIS. NILSSON BIRGIT (1918-2005) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/03/2009

Média

Birgit Nilsson - crédits : Steve Wood/ Evening Standard/ Hulton Archive/ Getty Images

Birgit Nilsson