BASIDIOMYCÈTES
Les Phragmobasidiomycètes
Les Phragmobasidiomycètes sont des champignons aux fructifications diffuses ou agrégées, et alors gélatineuses, cireuses ou coriaces. La baside (phragmobaside) est divisée par des cloisons « primaires » dont l'édification est contemporaine de la division méiotique ; chaque loge ainsi isolée émet un stérigmate allongé ou réduit, mais l'émission des basidiospores est souvent répétitive. Les basides se montrent plus ou moins cylindriques, avec des cloisons transversales ( Auriculariales) qui délimitent typiquement quatre loges alignées comme chez la plupart des Téliobasidiomycètes, ou de formes plus variées, globuleuses à claviformes et divisées en quatre loges par des cloisons longitudinales ou obliques souvent disposées en croix (Trémellales). Leur cycle est simple, avec une dicaryophase prédominante ; la reproduction asexuée par conidies est rare.
Les Auriculariales
L'ordre des Auriculariales rassemble surtout des espèces saprophytes et des parasites de plantes. Le genre Septobasidium, dont les représentants mènent une vie mi-parasitaire mi-symbiotique avec des cochenilles, en est parfois séparé pour constituer, à lui seul, l'ordre des Septobasidiales, défini par cette seule biologie particulière, mais qui ne diffère pas, par ailleurs, des Auriculariales.
La baside peut-être un promycélium issu de la germination in situ d'une probaside qui n'est jamais libérée sous forme de propagule ; cette différenciation préalable d'une probaside est, le plus souvent, associée au mode de vie parasitaire, alors que la transformation directe de l'apex hyphal en vraie baside s'observe plutôt chez les saprophytes.
La paroi des probasides peut s'épaissir comme chez les Téliobasidiomycètes (Cystobasidium, certains Septobasidium) ou, au contraire, elle peut demeurer mince : la probaside est alors déjetée latéralement lors de l'émission du promycélium (Helicogloea, Saccoblastia) ou se flétrit après l'avoir émis (Helicobasidium, dont le promycélium se recourbe en crosse). Lorsque la probaside n'existe pas (Auricularia, certains Septobasidium), la méiose et le cloisonnement transversal qui l'accompagne surviennent dans l'apex hyphal lui-même, qui se différencie alors en une vraie baside cloisonnée dont la morphologie reste toutefois comparable à celle d'un promycélium.
Le basidiocarpe peut être quasi inexistant (parasites internes) ou diffus, avec des basides disséminées sur un voile plus ou moins arachnoïde (Helicobasidium). Le plus souvent, il est bien différencié, résupiné ou en tubercule (Platygloea), claviforme (Eocronartium), à large piléus résupiné (Auricularia) ou même stipité (Phleogena). Les Septobasidium édifient des basidiocarpes en croûtes qui incluent les cochenilles auxquelles ils sont associés.
Les Trémellales
Les Trémellales sont des champignons qui ne forment pas de probasides germant en un promycélium. Tout au plus, avant de subir les processus de caryogamie et de méiose, l'apex hyphal acquiert-il une forme plus ou moins globuleuse ou pyriforme, mais il se transforme lui-même en baside (d'où le terme abusif de « probaside non persistante »). Cet élargissement de l'article apical abolit les contraintes qui maintiennent longitudinalement les fuseaux méiotiques dans le promycélium ou la phragmobaside cylindrique : les divisions se réalisent alors transversalement (ou obliquement, en particulier dans la baside fusoïde du genre Patouillardina qui évoque alors celle des Auriculariales) et le cloisonnement associé à la méiose, toujours perpendiculaire à l'axe des divisions, devient plus ou moins longitudinal. La baside mûre comporte ainsi quatre loges en rosette surmontées chacune par un stérigmate.
En règle générale, seul l'article apical évolue en baside, alors solitaire. La seule exception est constituée par[...]
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Écrit par
- Patrick JOLY : directeur de recherche au C.N.R.S.
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