Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BACON FRANCIS (1909-1992)

L'influence du post-cubisme

C'est à la suite d'une exposition de Picasso en 1926 à Paris que Bacon s'adonnera à la peinture. Ce sont les recherches de structuration néo-cubiste des formes d'artistes tels que Moore, Ben Nicolson ou Bacon qui attestent l'influence de Picasso.

Dans ce sens, les œuvres de Bacon offrent un cas précoce de réévaluation des modèles stylistiques fournis par Picasso. La Crucifixion de 1932 en est un exemple, exhibant un déploiement grandiose et puissant de formes dépouillées de tout élément anecdotique et émotif.

Au demeurant, Picasso ne fournit pas à Bacon un modèle culturel précis ; il intervient dans son œuvre au gré de liaisons subtiles et complexes dont l'effet est sensible dans une œuvre comme la Crucifixion de 1933 (Londres, collection Colin Anderson). Le motif essentiel se trouve transporté dans un climat d'indétermination et d'allusion. « Je veux que mon image soit très ordonnée, mais que ce soit à la faveur d'un hasard », déclarait Bacon : d'où le rapport ambigu et parfois inquiétant entre la « présence » de l'image précise, clairement formulée, et un automatisme qui intervient particulièrement dans la relation figure-milieu.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : maître de conférences à l'université de Paris-VIII

Classification

Pour citer cet article

Laura MALVANO. BACON FRANCIS (1909-1992) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Nurse hurlante, extrait du Cuirassé Potemkine - crédits : Films sans frontières, Paris

Nurse hurlante, extrait du Cuirassé Potemkine

Autres références

  • ENTRETIENS AVEC FRANCIS BACON, David Sylvester - Fiche de lecture

    • Écrit par Hervé VANEL
    • 1 071 mots

    L'image tourmentée de Francis Bacon (1909-1992), sa passion du jeu et son alcoolisme sont probablement aussi célèbres que son art. Outre cette figure sur-médiatisée, le peintre soignait aussi celle de l'artiste solitaire, unique, sans origine, sans ancêtres et sans postérité. Insistant sans cesse...

  • FRANCIS BACON (exposition)

    • Écrit par Jacinto LAGEIRA
    • 1 448 mots

    La plus grande rétrospective consacrée à Francis Bacon – depuis celles de Lugano et de la biennale de Venise, toutes deux présentées en 1993, un an après la mort du peintre (1909-1992) – rassemblait en 1996 au Musée national d'art moderne quatre-vingt-huit œuvres datées de 1933 à 1990. Elle eut...

  • FRANCIS BACON : GENÈSE D'UNE ŒUVRE FRAGMENTAIRE - (repères chronologiques)

    • Écrit par Hervé VANEL
    • 394 mots

    1941-1944 Déclaré inapte au service militaire, Francis Bacon est recruté comme ambulancier dans le corps de défense civile de l'armée britannique. Au cours de ces années, il détruit la plupart de ses œuvres antérieures.

    1943-1944 La lecture des Euménides d'Eschyle (vers 458 av. J.-C.),...

  • TROIS ÉTUDES POUR DES FIGURES AU PIED D'UNE CRUCIFIXION (F. Bacon)

    • Écrit par Hervé VANEL
    • 250 mots

    Toute sa vie, Francis Bacon (1909-1992) considéra le triptyque Trois Études pour des figures au pied d'une crucifixion (Tate Modern, Londres) comme son premier tableau. Historiquement, rien n'est moins vrai : quelques-unes des œuvres qu'il réalisa dans les années 1930 subsistent et ont été exposées,...

  • ANGLAIS (ART ET CULTURE) - Peinture

    • Écrit par Jacques CARRÉ, Barthélémy JOBERT
    • 8 176 mots
    • 12 médias
    ...(1922-2011) peint des portraits de ses proches d'une précision et d'une luminosité quelque peu morbides (Jeune Fille aux roses, 1947, British Council, Londres). Bacon (1909-1992) est fasciné par la mobilité des corps et des visages qu'il enferme souvent dans des espaces carcéraux. Il rejoint curieusement le « grand...
  • FIGURES PEINTES. ESSAIS SUR LA PEINTURE (J.-L. Schefer) - Fiche de lecture

    • Écrit par Hervé VANEL
    • 1 107 mots

    Jean Louis Schefer n'est pas de ces intellectuels médiatiques et, sans doute, sa démarche atypique menace-t-elle une léthargie dominante de la pensée que dissimule mal l'hystérie généralisée des discours. C'est ainsi à distance du spectacle culturel français que l'auteur a récemment retracé son parcours...

  • ANTIQUITÉ

    • Écrit par Pierre JUDET DE LA COMBE
    • 1 983 mots
    ...serait-ce que parce qu'elle a su se libérer des défauts de l'Antiquité (en matière de science, de religion et d'organisation politique). Ainsi, selon Francis Bacon, le mot Antiquité même est impropre, puisque, du point de vue de l'histoire du monde, les Anciens sont « jeunes » et encore « mineurs » (...
  • SUR LA PEINTURE (G. Deleuze) - Fiche de lecture

    • Écrit par François DOSSE
    • 975 mots
    Préparé durant ce cours, l’essai de Gilles Deleuze surBacon est le point de départ de toute une réflexion d’ordre esthétique, celle de l’accès au « pur figural » par extraction et isolation : « La peinture doit arracher la Figure au figuratif. » Il voit Bacon comme le peintre qui défait les...

Voir aussi