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AVC (accident vasculaire cérébral)

Étapes du traitement

À la phase aiguë d'un AVC

Les mesures thérapeutiques à la phase aiguë d'un AVC comportent plusieurs volets : la prévention et le dépistage des complications, les traitements spécifiques, mais ensuite aussi la rééducation et la réadaptation fonctionnelle.

En ce qui concerne la prévention et le dépistage précoce des complications générales, celles-ci sont responsables de 35 à 50 p. 100 des décès à la phase aiguë des AVC, qu'il s'agisse d'infarctus ou d'hémorragies. Les complications les plus fréquentes sont les troubles de la déglutition qui exposent le patient aux pneumopathies d'inhalation, troisième cause de décès après AVC au cours du premier mois, les troubles urinaires (rétention aiguë ou infection urinaire), les complications thrombo-emboliques veineuses, et enfin les décompensations de comorbidités fréquemment associées, comme le diabète ou les pathologies cardio-vasculaires (coronaropathie, troubles du rythme), qu'il faut donc dépister systématiquement.

L'instauration de traitements spécifiques dépend du type et du mécanisme de l'AVC. En cas d'infarctus, une recanalisation artérielle ultra-précoce (moins de trois heures après le début des signes cliniques) par rt-PA intraveineux (thrombolyse), malgré une augmentation significative du nombre d'hémorragies cérébrales symptomatiques, augmente d'un tiers les chances de guérison sans séquelles. Conformément aux recommandations de la Société française neuro-vasculaire et de l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (A.N.A.E.S.), ce traitement ne doit être administré qu'au sein d'une UNV. Au-delà de trois heures, dans des centres disposant d'équipes de neuroradiologie interventionnelle, certains patients peuvent être traités par thrombolyse in situ ou désobstruction mécanique. La fenêtre maximale de trois heures pour recanaliser par thrombolyse intraveineuse pourra probablement être dépassée chez les patients qui présentent sur les clichés d'imagerie cérébrale en IRM diffusion-perfusion une large zone de pénombre, en mettant en œuvre des molécules telles que la desmoteplase, nouveau thrombolytique à l'étude pour la fenêtre de trois à neuf heures.

Dans les autres cas, l'aspirine est le seul antiplaquettaire qui ait fait la preuve de son efficacité pour prévenir la récidive ischémique précoce et améliorer le pronostic des infarctus cérébraux à la phase aiguë.

En cas d'hémorragie cérébrale spontanée, dont le pronostic est globalement plus mauvais que celui des infarctus cérébraux, c'est le facteur VII recombinant activé qui, administré moins de 4 heures après le début des symptômes, a, dans une étude pilote, significativement diminué l'expansion de l'hématome, diminué la mortalité et augmenté le taux d'évolution favorable.

Le recours à la chirurgie peut être nécessaire dans un petit nombre de cas : hématome ou infarctus cérébelleux compressif avec hydrocéphalie, hématomes corticaux superficiels, infarctus sylviens malins, et étude en cours sur la microchirurgie ultraprécoce des hématomes intracrâniens.

Suivi thérapeutique des AVC

La mise en place de la rééducation et de la réadaptation fonctionnelle, dont l'efficacité dépend en partie de la précocité, s'avère nécessaire dès les premiers jours. Cela implique l'intervention de kinésithérapeutes, orthophonistes, psychologues et assistantes sociales spécialisés, ainsi que l'organisation de réunions multidisciplinaires régulières avec les autres personnels soignants. Cette prise en charge initiale doit se poursuivre au sein d'une filière d'aval structurée permettant l'accueil dès la phase postaiguë des patients qui le nécessitent, soit en service de soins de suite et de réadaptation, soit en moyen séjour, selon leur capacité à effectuer une[...]

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Classification

Pour citer cet article

Katayoun VAHEDI. AVC (accident vasculaire cérébral) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALEXIES

    • Écrit par Marie-Pierre de PARTZ
    • 1 658 mots
    ...significations pour les mots (région temporale moyenne). Les observations faites en neuro-imagerie chez les patients dyslexiques qui viennent de subir un accident vasculaire (dans les 24 heures qui suivent la survenue de la lésion afin de limiter les phénomènes de réorganisation) confortent ces données....
  • HÉMORRAGIE CÉRÉBRALE

    • Écrit par François BOURNÉRIAS
    • 280 mots

    Effraction vasculaire entraînant au sein du parenchyme cérébral un épanchement sanguin qui le dilacère et le détruit. Il faut distinguer l'hémorragie circonscrite, sans communication avec les espaces méningés (ou hématome intracérébral), et l'hémorragie cérébro-méningée....

  • IMAGERIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE DE DIFFUSION (IRMD)

    • Écrit par Jean-Gaël BARBARA
    • 2 867 mots
    • 2 médias

    L'imagerie par résonance magnétique (IRM) de diffusion est une technique d’imagerie permettant la visualisation et l’étude, in vivosur des patients, de l’architecture des différents faisceaux d’axones du cerveau et de la composition neuronale de territoires du cortex. Combinées aux données...

  • MÉDECINE - Médecine préventive

    • Écrit par Maurice CLOAREC
    • 3 419 mots
    • 4 médias
    ... sanguin supérieur à 3 g/l, d'autre part. De même, on avait constaté l'association fréquente de l' hypertension artérielle avec les accidents vasculaires cérébraux, ainsi que l'association très fidèle entre l'excès de consommation de cigarettes et l'apparition d'une artérite (artériopathie...
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Voir aussi