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ALUMINIUM

Historique

L'alun, déjà décrit par Pline l'Ancien, est le plus anciennement connu des composés d'aluminium. Au xviiie siècle, Guyton de Morveau nomme « alumine » la base particulière contenue dans l'alun. En 1807, après avoir, sans succès, cherché à isoler le métal correspondant, il le baptise « alumium » ; ce terme devient ensuite « aluminum », encore employé aux États-Unis, puis l'usage impose « aluminium ».

Friedrich Wöhler - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Friedrich Wöhler

Hans Christian Oersted essaie, en 1824, de faire réagir l'amalgame de potassium sur le chlorure d'aluminium et isole probablement le métal. Friedrich Wöhler approfondit les travaux d'Oersted et obtient incontestablement, en 1827, une poudre grise d'aluminium.

En 1854, Henri Sainte-Claire Deville présente à l'Académie des sciences le premier lingot d'aluminium obtenu à l'état fondu. Le procédé, mis en application en 1854 dans une usine de Javel, consiste à décomposer le chlorure double d'aluminium et de sodium par le sodium, en présence d'un fondant, d'abord le spath fluor, puis la cryolithe. En 1859, la fabrication est confiée à Henry Merle, fondateur de l'usine de Salindres (Gard), berceau de l'actuelle société Aluminium Pechiney.

Cette première fabrication chimique de l'aluminium se poursuit, à Salindres, jusqu'en 1889.

En 1886, Héroult en France et Hall aux États-Unis déposent, indépendamment, leurs brevets sur la production de l'aluminium par électrolyse ignée de l'alumine dissoute dans la cryolithe fondue. C'est le procédé de base, le seul utilisé industriellement. Héroult monte sa première usine, en 1887, à Neuhausen en Suisse, berceau de la société L'Aluminium suisse.

Héroult monte en 1889 une usine à Froges (Isère) et en 1893 une autre à la Praz (Savoie). Hall monte en 1888 une usine pour la Pittsburgh Reduction Co., qui deviendra en 1907 l'Aluminum Company of America.

L'aluminium est entré dans sa phase industrielle : en 1900, plus de 1 000 tonnes sont déjà fabriquées en France et près de 7 000 tonnes dans le monde.

Il est employé d'abord à l'état pur, pour sa légèreté et son inaltérabilité, mais c'est la mise au point des alliages, d'une résistance mécanique plus grande, qui va être déterminante.

Conrad Claessen trouve, en 1905, la possibilité de durcir certains alliages d'aluminium par traitements thermiques. Alfred Wilm met au point industriellement le « Duralumin » (aluminium de Düren), qui durcit par une trempe à 500 0C suivie d'une maturation à température ordinaire.

Parmi les précurseurs, citons encore Aladar Pacz qui imagine en 1920 l'affinage au sodium de l'alliage « alpax » et Odam qui trouve, en 1903, les flux permettant le soudage autogène de l'aluminium.

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Écrit par

  • : ingénieur de l'Institut électrotechnique de Grenoble, directeur honoraire de la compagnie Pechiney
  • : ingénieur à l'École centrale de Lyon, chef de service à Cégédur Péchiney

Classification

Médias

Aluminium primaire : production mondiale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Aluminium primaire : production mondiale

Aluminium : production en 2005 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Aluminium : production en 2005

Aluminium primaire : pays producteurs - crédits : Encyclopædia Universalis France

Aluminium primaire : pays producteurs

Autres références

  • PROCÉDÉ INDUSTRIEL DE FABRICATION DE L'ALUMINIUM

    • Écrit par
    • 188 mots

    Le Français Henri Sainte-Claire Deville (1818-1881) inventa en 1854 le premier procédé industriel de fabrication de l'aluminium. Celui-ci consiste à décomposer le chlorure double NaCl-AlCl3 par le sodium en présence d'un fondant. L'alumine nécessaire à la préparation de ce chlorure était...

  • ACIER - Technologie

    • Écrit par , , et
    • 14 176 mots
    • 10 médias
    L'aluminium est avant tout un puissant désoxydant. Il se rencontre plus rarement comme élément d'alliage dans des cas particuliers où il intervient dans certains processus de durcissement.
  • AIMANTS

    • Écrit par
    • 6 273 mots
    • 13 médias
    La découverte en 1931 par Mishima d'un alliage de fer, de nickel et d'aluminium (30 p. 100 Ni, 12 p. 100 Al, 58 p. 100 Fe) présentant des propriétés d'aimant permanent intéressantes (Br = 0,95 T, Hc = 34 220 A ( m-1) ouvre la voie à une nouvelle classe de matériaux...
  • ALLIAGES

    • Écrit par
    • 7 362 mots
    • 5 médias
    ...la procédure qui permet de conserver la dureté souhaitable tout en maintenant la fragilité à un niveau acceptable. Dans le cas du duralumin, alliage d' aluminium et de cuivre, le réseau cristallin de l'aluminium est capable, à 550 0C, de s'accommoder de la présence de 2 p. 100 d'atomes de cuivre...
  • ALUNS

    • Écrit par
    • 1 633 mots

    On appelle communément alun le sulfate double de potassium et d' aluminium hydraté [K2SO4, Al2(SO4)3, 24 H2O], qui reçoit souvent les noms usuels d'alun de potasse ou alun de roche, son appellation minéralogique étant kalinite. De nombreux composés semblables sont connus et, par extension,...

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