Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ACTINOPTÉRYGIENS

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

actinoptérygiens fossiles

Pteronisculus - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pteronisculus

Les actinoptérygiens fossiles sont abondants depuis la fin du Dévonien (370 Ma) et souvent représentés par des individus complets. Ainsi, les données paléontologiques ont largement contribué à la connaissance de l'histoire évolutive et de la phylogénie du groupe.

Des écailles d'apparence ganoïde datant du Silurien supérieur (418 Ma) ont été attribuées à un actinoptérygien (Andreolepis) mais pourraient en fait provenir d'un ostéichthyen basal. Bien que généralement fragmentaires, les plus anciens actinoptérygiens certains datent du début du Dévonien (410 Ma). On les reconnaît généralement à leurs écailles ganoïdes, mais leurs dents ne présentent pas le capuchon d'acrodine caractéristique. Dialipina, du Dévonien inférieur, est une forme étrange, également attribuée aux actinoptérygiens en raison de ses écailles ganoïdes typiques, mais qui conserve deux nageoires dorsales, possède une nageoire caudale diphycerque (comme les cœlacanthes) et ne présente pas tous les os dermiques crâniens typiques des ostéichthyens. Dialipina pourrait illustrer la morphologie la plus primitive possible pour les actinoptérygiens, à moins qu'il ne s'agisse d'un ostéichthyen basal généralisé.

On a jadis rassemblé sous le nom de « paléonisciformes » un très grand nombre d'actinoptérygiens fossiles indubitables, partageant, outre des écailles ganoïdes, le capuchon d'acrodine et une unique nageoire dorsale, une morphologie commune, mais à l'évidence primitive pour les actinoptérygiens, comme un maxillaire très élevé postérieurement. Les « paléonisciformes » apparaissent au Dévonien, sont très abondants du Carbonifère au Trias (360-200 Ma), puis disparaissent au début du Crétacé (140 Ma). Il est clair que les « paléonisciformes » ne sont définis par aucun caractère précis et ne constituent pas un groupe monophylétique. On y a rassemblé des actinoptérygiens basaux, des actinoptères basaux et même des néoptérygiens basaux. La place des différents groupes de « paléonisciformes » dans la phylogénie des actinoptérygiens commence à être élucidée. La figure montre les relations de parenté entre quelques formes jadis attribuées aux « paléonisciformes » (Cheirolepis, Moythomasia, Birgeria, Australosomus) et les groupes plus évolués.

Actinoptérygiens actuels et fossiles - crédits : Encyclopædia Universalis France

Actinoptérygiens actuels et fossiles

Cheirolepis : nageoire pectorale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cheirolepis : nageoire pectorale

La phylogénie des actinoptérygiens actuels indique que les cladistiens ont divergé avant les actinoptères, dont les plus anciens fossiles (comme Moythomasia) sont du Dévonien moyen (380 Ma). Cependant, les plus anciens cladistiens connus (comme Serenoichthys) ne datent que du Crétacé inférieur (100 Ma). Les premières étapes de l'histoire des cladistiens, du Dévonien au Crétacé, nous restent donc inconnues.

Les plus anciens acipensériformes datent du Jurassique inférieur (190 Ma), mais le groupe fait partie d'un ensemble plus vaste, les chondrostéens, attestés dès le Trias (250 Ma), et certains, comme Chondrosteus, ressemblent déjà à des esturgeons.

L' aube des néoptérygiens se situe entre la fin du Permien et le début du Trias, il y a environ 250 Ma. Ils sont alors représentés par des formes aux écailles encore ganoïdes mais à la nageoire caudale très peu épicerque, comme Australosomus, les parasémionotidés et les sémionotidés.

Les ginglymodes n'apparaissent qu'au Crétacé inférieur, mais dérivent des sémionotidés, attestés depuis le début du Trias. Les amiidés (auxquels appartient Amia) sont connus depuis la fin du Jurassique (150 Ma), mais sont eux-mêmes apparentés aux caturidés et parasémionotidés, connus respectivement depuis le Jurassique et le Trias.

Enfin, les tout premiers téléostéens apparaissent à la fin du Trias et présentent leur première radiation au Jurassique, avec de petites formes aux écailles fines et arrondies, ressemblant superficiellement à des[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Philippe JANVIER. ACTINOPTÉRYGIENS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Cheirolepis - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cheirolepis

Actinoptérygiens : cladogramme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Actinoptérygiens : cladogramme

Polypterus - crédits : Encyclopædia Universalis France

Polypterus

Autres références

  • CHONDROSTÉENS

    • Écrit par
    • 1 308 mots
    • 2 médias
    Parmiles Actinoptérygiens, les Chondrostéens représentent un groupe monophylétique réunissant les deux familles actuelles et les Chondrostéidés fossiles. Les Paléonisciformes auxquels on les rattachait, en raison de certains caractères primitifs communs, sont eux-mêmes un groupe artificiel d'Actinoptérygiens...
  • CROSSOPTÉRYGIENS

    • Écrit par
    • 539 mots

    Le nom « crossoptérygidés » (Crossopterygidae) a été créé par le paléontologue britannique Thomas Henry Huxley (1825-1895) en 1861, pour désigner un ensemble de poissons comprenant les polyptères actuels (Polypterus) et divers poissons fossiles du Paléozoïque (ère primaire), dont des...

  • GNATHOSTOMES

    • Écrit par
    • 2 144 mots
    • 2 médias
    ...chondrichthyens (cf. chondrichthyens) sont représentés par les requins, raies et chimères. Les ostéichthyens (cf. ostéichthyens) comprennent les actinoptérygiens (cf. actinoptérygiens) et les sarcoptérygiens (cf. sarcoptérygiens), ces derniers incluant les tétrapodes ou vertébrés terrestres...
  • LAMPRIS GUTTATUS

    • Écrit par
    • 1 044 mots
    • 1 média
    ..., un terme sans valeur scientifique qui regroupe essentiellement les Chondrichtyens (chimères, raies et requins ; poissons dits cartilagineux) et les Actinoptérygiens (poissons à nageoires rayonnées qui comprennent la vaste majorité des poissons osseux), sont typiquement considérés comme des vertébrés...
  • Afficher les 7 références