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POTASSIUM

Composés

Le sulfate K2SO4 provient de la cristallisation sélective des solutions de sels doubles et triples, ainsi que de la conversion du chlorure par la kiesérite MgSO4, H2O ou par l'acide sulfurique H2SO4. Il forme des sels doubles avec l'hydrogénosulfate KHSO4 dont la condensation vers 600 0C conduit au pyrosulfate K2S2O7.

Le nitrate KNO3 (nitre ou salpêtre) se forme naturellement par l'oxydation de dérivés ammoniacaux par les bactéries nitrifiantes en présence des sels potassiques (nitrières). Industriellement, il se prépare à partir du chlorure KCl par double décomposition avec le nitrate de sodium NaNO3 ou par action de l'acide nitrique.

Les phosphates, en général déliquescents, sont principalement KH2PO4 (orthophosphate diacide dit K.D.P., ferroélectrique avec TC = 123 K), K4P2O7,3H2O (pyrophosphate) et (KPO3)n (polymétaphosphate).

Le carbonate K2CO3, sel blanc fondant vers 900 0C, s'extrait des résidus d'origine organique déjà cités et se prépare surtout par carbonatation de la potasse caustique ou parfois du chlorure KCl en présence d'amine. La solution aqueuse est fortement alcaline par hydrolyse. Il existe plusieurs hydrates, un hydrogénocarbonate KHCO3, et un sesquicarbonate. Le carbonate commercial peut être un mélange impur de composition variable selon l'origine du sel.

Le potassium s'allie à de nombreux métaux : Na, Rb, Cs, Au, Be, Cd, Hg, Ga, Pb, Sn, etc. Certains alliages sont liquides à la température ordinaire ; par exemple, l'eutectique Na-K (à 77 p. 100 en poids ) fond à — 12,5 0C.

Avec le graphite, le potassium forme des composés d'insertion lamellaires dont C8K brun doré et C24K bleu, décomposés par la chaleur. Certains sulfures métalliques (TiS2, ZrS2, MoS2) à structure feuilletée permettent également des composés intercalaires KxMeS2. Il existe aussi des composés d'inclusion avec le bore et le silicium.

L'acétylène, vers 200 0C ou dans la solution K—NH3 liquide, donne le monoacétylure HC≡CK dont la thermolyse conduit au diacétylure ou carbure C2K2 ; ces deux composés incolores sont hydrolysables en KOH et C2H2.

Les organopotassiques, moins variés et moins utilisés que leurs homologues lithiques, présentent une tendance ionique RK+ et se répartissent en deux groupes :

– type I incolore dit de substitution (avec R=CH3... C6H5...) et les complexes dérivés tel K[Al(C2H5)4]ou K[Li (C6H5)2] ;

– type II coloré, dit de substitution (R=C(C6H5)3...) ou d'addition sur une liaison non saturée de molécule aliphatique ou aromatique.

La charge négative, plutôt localisée sur un carbone dans les composés I, tend à se délocaliser sur le radical R dans les dérivés II, moins réactifs et plus solubles dans l'éther. Ces organopotassiques, comme leurs homologues alcalins, permettent des synthèses organiques variées par addition ou échange.

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Écrit par

  • : docteur ingénieur, docteur ès sciences, professeur à l'École nationale supérieure de chimie de Mulhouse, université de Haute-Alsace
  • : ingénieur chimiste E.N.S.C., docteur ès sciences physiques, maître de recherche au C.N.R.S.

Classification

Pour citer cet article

André HATTERER et Henri KESSLER. POTASSIUM [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALUNS

    • Écrit par Jean PERROTEY
    • 1 633 mots

    On appelle communément alun le sulfate double de potassium et d' aluminium hydraté [K2SO4, Al2(SO4)3, 24 H2O], qui reçoit souvent les noms usuels d'alun de potasse ou alun de roche, son appellation minéralogique étant kalinite. De nombreux composés semblables sont connus et, par extension,...

  • ENGRAIS

    • Écrit par Albert DAUJAT, Philippe ÉVEILLARD, Jean HEBERT, Jean-Claude IGNAZI
    • 9 982 mots
    • 5 médias
    Les gisements de potasse exploités à travers le monde comportent soit les mêmes sels qu'à Stassfurt, soit de la sylvinite, mélange de chlorure de potassium et de chlorure de sodium. Le traitement industriel consiste, après extraction du minerai des gisements généralement profonds et tri des impuretés,...
  • MÉTAUX - Métaux alcalins

    • Écrit par Jean PERROTEY
    • 3 023 mots
    • 4 médias

    Les métaux alcalins – lithium, sodium, potassium, rubidium, césium et francium – constituent les éléments de la première colonne du tableau de classification périodique. Ils doivent leur nom à la propriété qu'ils ont de donner avec l'eau des bases fortes, ou « alcalis ». Cette famille...

  • RADIOACTIVITÉ

    • Écrit par Bernard SILVESTRE-BRAC
    • 5 420 mots
    • 2 médias
    ...essentiellement les trois familles de l'uranium 238 (4,5 × 109 ans), de l'uranium 235 (7,1 × 108 ans) et du thorium 232 (1,4 × 1 010 ans), ainsi que l'isotope 40 du potassium (1,3 × 109 ans, 0,012 p. 100 du potassium naturel), émetteur β, sans descendant radioactif. Incidemment, la...

Voir aussi