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LAPLACE PIERRE SIMON DE (1749-1827)

« Théorie du mouvement et de la figure elliptique des planètes »

Le premier grand ouvrage de Laplace, intitulé Théorie du mouvement et de la figure elliptique des planètes (1784), utilise le fruit de recherches antérieures sur l'intégration des systèmes d'équations différentielles et la théorie des séries. Ces recherches préparaient bien leur auteur à s'intéresser au problème des trois corps reconnu par Leonhard Euler, Alexis Clairaut et Jean d'Alembert comme la pierre d'achoppement d'une théorie correcte du mouvement des planètes. On sait que la solution exprimée par les lois de Kepler ne convient qu'à un système de deux corps s'attirant mutuellement ; dès qu'il faut tenir compte de la présence d'un tiers, il y a diverses perturbations qui ne sont accessibles au calcul que par la voie d'approximations successives. C'est à ce sujet que Laplace introduisit une méthode nouvelle et se trouva en mesure d'améliorer considérablement les résultats de ses devanciers.

En ce qui concerne le mouvement de la Lune, Laplace sut exprimer les perturbations théoriques provenant de la non-sphéricité de la Terre d'après les hypothèses émises par d'Alembert pour rendre compte des deux phénomènes de la précession des équinoxes et de la nutation, et il en déduisit à l'inverse un moyen de déterminer l'aplatissement de notre globe par l'analyse des perturbations observées dans le mouvement du satellite. Il étudia la relation entre les variations de la vitesse angulaire relative de la Lune et celles de l'excentricité de l'ellipse képlérienne, trajectoire de la Terre autour du Soleil.

Mais c'est à propos de Jupiter et de Saturne que Laplace obtint un succès spectaculaire. Les mouvements de ces deux planètes supérieures paraissaient l'un accéléré, l'autre retardé par rapport aux observations de la fin du xvie siècle, telles que Tycho Brahe les avaient léguées ; Laplace sut trouver l'explication de ce phénomène singulier en montrant que l'un des termes de la série des perturbations avait été jusque-là mal estimé et indûment négligé, alors que sa valeur était importante, et que, de plus, la demi-période de ses variations était précisément égale aux deux siècles écoulés depuis les observations de Tycho Brahe.

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études

Classification

Pour citer cet article

Pierre COSTABEL. LAPLACE PIERRE SIMON DE (1749-1827) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Le complexe des anneaux de Saturne vu par Voyager-1  - crédits : Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory

Le complexe des anneaux de Saturne vu par Voyager-1 

Autres références

  • THÉORIE ANALYTIQUE DES PROBABILITÉS (P. S. de Laplace)

    • Écrit par Pierre COSTABEL, Universalis
    • 359 mots

    La Théorie analytique des probabilités, commencé en 1795, publié en 1812 et réédité deux fois du vivant de l'auteur, Pierre Simon de Laplace (1749-1827), représente la pierre angulaire de l'œuvre de celui-ci.

    Ce traité répond parfaitement à son titre. Il définit de manière précise...

  • ASYMPTOTIQUES CALCULS

    • Écrit par Jean-Louis OVAERT, Jean-Luc VERLEY
    • 6 250 mots
    • 1 média
    ...un nombre arbitrairement grand de termes, cela n'entraîne nullement que la série correspondante converge, comme le montre l'exemple suivant, étudié par Laplace. Considérons la fonction :
    (à une constante près, c'est la fonction « exponentielle-intégrale ») ; par intégration successive par parties, on...
  • DELAMBRE JEAN-BAPTISTE (1749-1822)

    • Écrit par Jean-Eudes ARLOT
    • 1 054 mots
    • 1 média
    À partir de 1791, il utilise le travail théorique de Pierre Simon de Laplace (1749-1827) pour publier les éphémérides du Soleil (jusqu’en 1862), de Jupiter et de Saturne (jusqu’en 1832) dans la Connaissance des temps, édition officielle des éphémérides françaises établie par le Bureau des...
  • DESCRIPTION ET EXPLICATION

    • Écrit par Jean LARGEAULT
    • 9 388 mots
    • 1 média
    ...problème de l'origine de l'ordre ne se pose pas. Les penseurs qui veulent éviter de recourir à un architecte divin ne peuvent éviter de poser le problème. Laplace, qui estime que l'univers globalement est semblable à la petite partie que nous en apercevons, se borne à considérer la formation du système...
  • DÉTERMINISME

    • Écrit par Étienne BALIBAR, Pierre MACHEREY
    • 9 713 mots
    Cette propriété avait déjà trouvé chez Laplace une formulation célèbre, bien que Laplace, strictement newtonien dans sa philosophie naturelle, n'emploie pas, et pour cause à cette date, le terme de déterminisme : « Nous devons envisager l'état présent de l'univers comme l'effet de son état antérieur...
  • Afficher les 16 références

Voir aussi