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LAPLACE PIERRE SIMON DE (1749-1827)

Mécanique céleste

L'aide fournie aux astronomes par la méthode de Laplace est illustrée par les tables nouvelles dressées par Jean-Baptiste Joseph Delambre où les écarts avec les observations se trouvent bornés à trente secondes d'arc au lieu des quatre minutes couramment constatées jusque-là. Encouragé par le succès, Laplace s'applique à la théorie des satellites de Jupiter, pour laquelle Joseph Louis Lagrange avait obtenu le grand prix de l'Académie sans épuiser la question. Il découvrit entre les mouvements moyens et les longitudes des trois premiers satellites des relations simples très remarquables qui se trouvèrent confirmées par l'observation avec une exactitude surprenante, à quelques secondes près.

Le même degré d'exactitude s'affirma entre l'évaluation proposée par Laplace pour la durée de révolution de l'anneau de Saturne et le résultat de l'observation au télescope par William Herschel.

Enfin, Laplace résolut l'énigme de la comète de 1770 à laquelle le calcul donnait une période de cinq ans et demi et qui avait cependant échappé à l'observation lors d'un certain nombre de passages présumés. La méthode qu'il mit en œuvre à cette occasion pour tenir compte des perturbations susceptibles d'intervenir dans le mouvement des comètes et pour évaluer leurs masses conduisit à trouver ces astres si peu denses qu'ils peuvent traverser le système solaire sans en être affectés et sans produire aucun effet. C'est donc une véritable science nouvelle que Laplace greffait sur les principes de la gravitation universelle newtonienne. Mais en lui donnant, dès 1796, le nom de mécanique céleste, il ne faisait que la désigner d'après la nature des problèmes qui l'avaient tout d'abord retenu. Il ne tarda pas à y englober d'autres phénomènes, comme celui des marées et de la stabilité des mers, ou encore la constance de la rotation diurne de la Terre. En s'élargissant, l'application mathématique touchait non seulement à de nombreux domaines de la physique, comme celui des fluides et de la chaleur, mais encore à la question fondamentale et très générale du système du monde.

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études

Classification

Pour citer cet article

Pierre COSTABEL. LAPLACE PIERRE SIMON DE (1749-1827) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Le complexe des anneaux de Saturne vu par Voyager-1  - crédits : Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory

Le complexe des anneaux de Saturne vu par Voyager-1 

Autres références

  • THÉORIE ANALYTIQUE DES PROBABILITÉS (P. S. de Laplace)

    • Écrit par Pierre COSTABEL, Universalis
    • 359 mots

    La Théorie analytique des probabilités, commencé en 1795, publié en 1812 et réédité deux fois du vivant de l'auteur, Pierre Simon de Laplace (1749-1827), représente la pierre angulaire de l'œuvre de celui-ci.

    Ce traité répond parfaitement à son titre. Il définit de manière précise...

  • ASYMPTOTIQUES CALCULS

    • Écrit par Jean-Louis OVAERT, Jean-Luc VERLEY
    • 6 250 mots
    • 1 média
    ...un nombre arbitrairement grand de termes, cela n'entraîne nullement que la série correspondante converge, comme le montre l'exemple suivant, étudié par Laplace. Considérons la fonction :
    (à une constante près, c'est la fonction « exponentielle-intégrale ») ; par intégration successive par parties, on...
  • DELAMBRE JEAN-BAPTISTE (1749-1822)

    • Écrit par Jean-Eudes ARLOT
    • 1 054 mots
    • 1 média
    À partir de 1791, il utilise le travail théorique de Pierre Simon de Laplace (1749-1827) pour publier les éphémérides du Soleil (jusqu’en 1862), de Jupiter et de Saturne (jusqu’en 1832) dans la Connaissance des temps, édition officielle des éphémérides françaises établie par le Bureau des...
  • DESCRIPTION ET EXPLICATION

    • Écrit par Jean LARGEAULT
    • 9 388 mots
    • 1 média
    ...problème de l'origine de l'ordre ne se pose pas. Les penseurs qui veulent éviter de recourir à un architecte divin ne peuvent éviter de poser le problème. Laplace, qui estime que l'univers globalement est semblable à la petite partie que nous en apercevons, se borne à considérer la formation du système...
  • DÉTERMINISME

    • Écrit par Étienne BALIBAR, Pierre MACHEREY
    • 9 713 mots
    Cette propriété avait déjà trouvé chez Laplace une formulation célèbre, bien que Laplace, strictement newtonien dans sa philosophie naturelle, n'emploie pas, et pour cause à cette date, le terme de déterminisme : « Nous devons envisager l'état présent de l'univers comme l'effet de son état antérieur...
  • Afficher les 16 références

Voir aussi