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ENSEIGNEMENT DE L'ART

L'enseignement de l'art à l'étranger

Les rapports publiés par la Direction du développement culturel (1982), par le Département des études et de la prospective (1989) et, plus récemment, par le Conseil de l'Europe (1996) montrent l'intérêt que les autorités de tutelle accordent au rôle de l'enseignement de l'art dans la formation des adolescents. La dernière enquête en date, intitulée « Culture, créativité et les jeunes », se propose d'examiner la place occupée par les disciplines artistiques (musique et arts plastiques) dans les différents systèmes éducatifs. Ces rapports sont complémentaires parce qu'ils ne visent pas tout à fait la même cible. Celui de Brigitte Peskine s'intéressait aux étudiants en arts visuels (beaux-arts, métiers d'arts et arts appliqués) dans onze pays étrangers, au début des années 1980. L'étude de Jean-Jacques Passera concerne « les enseignements artistiques supérieurs en Europe », l'ouvrage de Ken Robinson rend compte des dispositions prises en la matière pour la tranche d'âge de quatre à dix-huit ans. L'auteur de ce rapport rappelle les défis auxquels tous les pays ont actuellement à faire face : défis politiques, avec le double mouvement d'unification européenne et de revendication d'identités nationales ; défis économiques et culturels, qui obligent les États à réformer leurs systèmes éducatifs s'ils veulent préparer les jeunes à la concurrence mondiale, à l'innovation technologique et à la diversité des cultures.

L'étude permet de comparer – terme à terme – vingt-deux pays à partir des données suivantes : âge de la population scolaire, programme général, disciplines artistiques à l'école, objectifs pédagogiques et relations entretenues avec les artistes professionnels. Une typologie des thèmes récurrents se dessine. Le rôle de l'enseignement de l'art est d'abord de faire exprimer la créativité de l'enfant (à travers ses aspects les plus ludiques), puis de l'aider à développer ses idées et ses sentiments, à affirmer une identité esthétique personnelle, à comprendre le monde visuel et la culture artistique, à maîtriser les techniques d'exécution. Les objectifs d'acquisition principaux sont ainsi résumés par les réformateurs anglais : s'informer et réaliser, savoir et comprendre. Si un certain nivellement apparaît dans tous ces programmes, des particularités demeurent cependant, notamment dans les États qui maintiennent l'artisanat (travaux de textile, bois, métaux) aux côtés des arts plastiques : il s'agit de certains pays nordiques (Suède, Finlande) et pays de l'Est (Lituanie, Bulgarie). D'autres pays s'attachent à transmettre le patrimoine culturel par des cours d'histoire de l'art obligatoires (Italie). Les artistes professionnels sont de plus en plus sollicités pour travailler avec les adolescents, épisodiquement ou d'une manière permanente (ateliers et rencontres ou artistes en résidence). Quelques exemples servent à illustrer le passage d'une formation générale à l'enseignement spécialisé.

L'auto-apprentissage allemand

L'Allemagne bénéficie d'une structure administrative décentralisée, qui lui permet de consacrer un budget relativement important aux dépenses culturelles. Un marché dynamique aide les artistes, eux-mêmes regroupés en associations représentatives. Les arts plastiques sont pratiqués à raison de trois à quatre heures par semaine dans le primaire et le secondaire et – au niveau supérieur du Gymnasium – dans des cours de base d'éducation artistique de deux à trois heures ou dans des « cours avancés » de cinq à six heures, avec pour objectif « de donner aux élèves une éducation esthétique, de développer l'habileté créative visuelle et tactile et de[...]

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Pour citer cet article

Annie VERGER. ENSEIGNEMENT DE L'ART [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ACADÉMIE DE FRANCE À ROME

    • Écrit par Robert FOHR
    • 3 052 mots
    • 2 médias

    Suscitée par Colbert et par Charles Le Brun, « premier peintre » de Louis XIV, la fondation de l'Académie de France à Rome (1666) découlait d'idées simples et fortes mais qui n'ont plus cours aujourd'hui. Pour les hommes du xviie siècle, les vestiges de l'Antiquité, les...

  • ACADÉMISME

    • Écrit par Gerald M. ACKERMAN
    • 3 543 mots
    • 2 médias

    Le terme « académisme » se rapporte aux attitudes et principes enseignés dans des écoles d'art dûment organisées, habituellement appelées académies de peinture, ainsi qu'aux œuvres d'art et jugements critiques, produits conformément à ces principes par des académiciens, c'est-à-dire...

  • ATELIER, art

    • Écrit par Marie-José MONDZAIN-BAUDINET
    • 5 946 mots
    • 9 médias
    ...l'apprentissage payant, le travail collectif et de plus en plus spécialisé ; d'autre part, l'Académie ouverte depuis 1655 aux graveurs, maîtres du dessin : on y enseigne le dessin, l'anatomie, on y obtient les prix et les pensions. Certes rien de plus différent que l'atmosphère d'atelier chez Le Bas et chez...
  • CONSTRUCTIVISME

    • Écrit par Andréi NAKOV
    • 3 373 mots
    • 2 médias
    ...Vhutemas de Moscou où enseignaient Kandinsky, Vesnine, Pevsner et Malevitch. L'introduction des méthodes psychotechniques marque une nouvelle époque dans l' enseignement de l'art. Suivant les principes scientifiques du constructivisme, on étudie les sensations esthétiques et les qualités psychologiques...
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Voir aussi