ZAMBIE
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Nom officiel | République de Zambie (ZM) |
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Chef de l'État et du gouvernement | Hakainde Hichilema (depuis le 24 août 2021) |
Capitale | Lusaka |
Langue officielle | anglais |
Unité monétaire | kwacha (ZMK) |
Population | 18 403 000 (estim. 2021) |
Superficie (km2) | 752 614 |
Histoire et vie politique
La lutte coloniale
L'évolution des structures politiques a été liée à celle de la Rhodésie et du Malawi (ex-Nyassaland). Façonnée par morceaux à partir de concessions accordées par « traités » entre des chefs indigènes et la B.S.A., l'unité politique de la Rhodésie du Nord apparaît seulement en 1911. Jusqu'en 1924, l'autorité nominale appartient à la B.S.A. qui, par charte, détient les droits miniers. Érigé alors en protectorat britannique, le territoire connaît la domination de fait des sociétés financières et minières. S'appuyant sur les syndicats de mineurs, la minorité blanche, en partie de souche afrikaner, s'efforce de conquérir la suprématie politique sans parvenir à l'imposer vraiment. La création en 1949, avec le soutien de Londres, d'un puissant syndicat de mineurs africains contrebalance l'influence des minoritaires européens, au moment où se crée la Fédération des Rhodésies et du Nyassaland, dont la colonie suivra les avatars de 1953 à 1963. C'est l'époque où Kenneth Kaunda, disciple de Gandhi, apparaît sur la scène politique, alors dominée par le Congrès national africain (A.N.C., African National Congress), parti modéré.
Aux élections de janvier 1964, dans le cadre de l'autonomie interne, le parti de Kaunda (Parti uni de l'indépendance nationale : U.N.I.P., United National Independence Party) enlève 55 des 85 sièges de l'Assemblée sur le thème « un collège, un peuple, un pays ». La voie lui est ouverte pour négocier l'indépendance et en assumer les responsabilités.
La république de Zambie
La Constitution de 1973 qui instaura le parti unique ne modifia pas en profondeur le système adopté dans la première Constitution de 1964. Le régime politique, inspiré du système présidentiel américain et du parlementarisme britannique, s'est révélé stable dans la durée. La nouvelle Constitution de 1991, révisée en 1996, a néanmoins apporté quelques évolutions : si la réalité du pouvoir appartient toujours au président de la République, élu pour cinq ans au suffrage universel direct, celui-ci, depuis 1996, ne peut plus effectuer que deux mandats, alors qu'il était jusque-là rééligible indéfiniment (cette mesure visait en fait à empêcher Kenneth Kaunda de se représenter). Le Premier ministre (autrefois vice-président) et les ministres nommés sont politiquement responsables devant une Assemblée élue pour cinq ans au scrutin majoritaire uninominal à un tour. Cette Assemblée, qui comptait à l'origine 125 députés élus et 10 membres nommés, a vu son assiette élargie par la nouvelle Constitution : elle est aujourd'hui composée de 150 députés élus et de huit membres désignés par le président. Une dissolution anticipée de l'Assemblée entraîne automatiquement la démission du président et de nouvelles élections. Le référendum est possible en certaines matières, les droits des minorités sont garantis par la Constitution ainsi que l'indépendance du pouvoir judiciaire qu'incarne au sommet une Cour suprême. Le pouvoir a réuni en décembre 2007 une conférence nationale afin de mener une réflexion sur une réforme de la Constitution. Bien que boycottée par une partie de la principale force d'opposition, la conférence dispose d'une année pour élaborer un projet de nouvelle Constitution qui sera soumis à référendum.
Le pays est divisé en neuf provinces (la neuvième a été créée en 1976) subdivisées en districts, chacune d'elles étant placée sous la responsabilité d'un ministre délégué nommé qui exerce les fonctions de gouverneur. Il existe aussi une Chambre des chefs à pouvoir consultatif dans certaines matières de droit privé. Ses vingt-sept membres représentent quelque deux cent trente chefs de tribus. Dans un pays où la tradition détermine toujours les comportements et où l'appartenance ethnique est un élément important – ainsi que l'ont montré les troubles surgis dans les années 1970 –, le rôle de cette seconde Chambre n'est pas négligeable.
Dans le cadre de ce présidentialisme africain, la Zambie a évolué, comme beaucoup d'États d'Afrique anglophone et francophone, du pluralisme politique au parti unique. Dans la période 1964-1970, quatre partis principaux étaient en concurrence, le parti gouvernemental U.N.I.P. détenant une nette majorité à l'Assemblée. Mais les adversaires politiques du chef de l'État, et particulièrement à cette époque Ha [...]
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Écrit par :
- Charles CADOUX : professeur agrégé à l'université d'Aix-Marseille-III, ancien doyen de la faculté de droit et des sciences économiques de l'université de Madagascar
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Pour citer l’article
Charles CADOUX, « ZAMBIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 20 juin 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/zambie/