SHORTER WAYNE (1933- )

Saxophoniste de jazz et compositeur afro-américain, né le 25 août 1933, à Newark, dans le New Jersey, Wayne Shorter est l'un des musiciens les plus influents du hard bop et du jazz modal ainsi que l'un des pionniers de la fusion jazz-rock.

Wayne Shorter étudie la musique à l'université de New York, dont il sort diplômé en 1956, puis sert pendant deux ans dans l'armée américaine. Il joue brièvement au sein du quintette d'Horace Silver en 1956 et intègre en 1958 le big band de Maynard Ferguson, avant de travailler, de 1959 à 1963, dans sa première grande formation, d'influence hard bop, les Jazz Messengers de Art Blakey (The Big Beat, 1960 ; The Witch Doctor, 1961 ; Caravan, 1962 ; Free for All, 1964). En 1964, Wayne Shorter rejoint le quintette de Miles Davis en tant que saxophoniste ténor. Il est ainsi le témoin des premières expériences de fusion du trompettiste. Passé au saxophone soprano, il quitte cette formation en 1970. Il aura participé aux albums E.S.P. (1965), Miles Smiles (1966), Sorcerer (1967), Nefertiti (1967), In a Silent Way (1969), Bitches Brew (1969).

Durant les années 1970 et une grande partie de la décennie suivante, Wayne Shorter dirige Weather Report, qu'il a fondé avec le claviériste Joe Zawinul ; ce groupe de fusion se livre à de nombreuses expérimentations sur les couleurs sonores, souvent inhabituelles. Wayne Shorter revient fréquemment au saxophone ténor et, par la suite, il dirigera ses propres groupes de fusion. Après une pause dans ses activités musicales au début des années 1990 et un long silence discographique, Wayne Shorter enregistre High Life (1994), album orchestral ambitieux dont le succès auprès de la critique sera mitigé. Le saxophoniste reforme son groupe de jeunesse et est invité à jouer, dans les années 1990 et 2000, aux côtés de nombreux autres artistes.

Les improvisations de Wayne Shorter se caractérisent toujours par une grande sophistication harmonique et rythmique. Ses solos de jeunesse au saxophone ténor, inspirés par Sonny Rollins, révèlent une rare unité formelle reposant sur des techniques d'improvisation thématique, souvent teintée de notes dramatiques et humoristiques, comme dans les titres Afrique et High Modes. Son style, de plus en plus lyrique, évolue vers des formes plus diffuses au milieu des années 1960, suggérant souvent une interprétation personnelle du jeu de John Coltrane. Les premières œuvres de Wayne Shorter au saxophone soprano, comme l'album Super Nova (1969), se distinguent par leur fluidité mélodique. Compositeur prolifique, Wayne Shorter offrira nombre de ses plus belles compositions, comme Lester Left Town, Ping Pong, Children of the Night ou Footprints, aux ensembles de Art Blakey et de Miles Davis.

Dans sa discographie comme leader, on retiendra encore : Night Dreamer (1964), Juju (1964), Speak No Evil (1964), The All Seeing Eye (1965), Schizophrenia (1967), Odyssey of Iska (1970), Native Dancer (1974), Atlantis (1985). Avec Weather Report, on mentionnera : Weather Report (1971), Mysterious Traveller (1974), Tale Spinnin' (1975), Heavy Weather (1976), Mr. Gone (1978), Night Passage (1980), Sportin' Life (1984).

—  E.U.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • E.U. : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

E.U., « SHORTER WAYNE (1933- ) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Voir aussi