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SILVER HORACE (1928-2014)

Pianiste et compositeur américain de jazz, né le 2 septembre 1928 à Norwalk (Connecticut) et mort le 19 juin 2014 à la Nouvelle-Rochelle (État de New York), Horace Silver est l'une des figures majeures du courant musical des années 1950-1960 qui allait être appelé hard-bop. Ce courant, dérivé du be-bop, incorporait des éléments de rhythm and blues, de gospel et de musique latino-américaine. Au lieu de pratiquer, comme dans le be-bop, des improvisations libres sur des suites d'accords de quelques standards comme I Got Rhythm, Indiana ou What Is This Thing Called Love ?, le hard-bop fut marqué par un intérêt accru pour la composition de musiques originales aux structures inhabituelles.

Au milieu des années 1950, Horace Silver enregistre avec Stan Getz, Miles Davis et Art Blakey, et fonde avec ce dernier les Jazz Messengers, le groupe de hard-bop le plus caractéristique de cette décennie. Puis Horace Silver forme d'excellents quintettes. Au lieu que l'ensemble développe le thème uniquement au début et à la fin d'un morceau, laissant, au milieu, libre cours à des solos d'improvisation, Horace Silver écrit des passages d'ensemble positionnés entre les solos improvisés et à l'intérieur de ceux-ci. Mieux encore, il organise sa musique en utilisant des motifs d'accompagnements répétitifs plutôt que le classique comping (salve d'accords sporadiques et syncopés qui répondent de façon souple aux directives du soliste qui improvise). Il écrit aussi des lignes de basse pour accompagner ses figures de la main gauche au piano. Les harmonies qu'il compose pour saxophone et pour trompette, souvent des quartes et des quintes, donnent beaucoup plus d'ampleur sonore à ses quintettes qu'à la plupart des autres quintettes de be-bop. Ses solos au piano sont exceptionnellement clairs et mélodiques et il n'a pas pour habitude d'improviser de longues et complexes lignes de huit notes, comme le voulait la tradition instaurée par celui qui fut sa première influence, Bud Powell.

Son quintette le plus connu, et celui qui dure le plus longtemps (1958-1964), comprend le trompettiste Blue Mitchell et le saxophone ténor Junior Cook ; mais au fil des ans, Horace Silver fera appel à nombre d'autres musiciens exceptionnels, comme les saxophones ténors Joe Henderson et Michael Brecker, les trompettistes Art Farmer et Randy Brecker, et les batteurs Roy Brooks et Al Foster. Parmi les compositions les plus célèbres d'Horace Silver, citons Doodlin', The Preacher, Señor Blues, Song for My Father, Sister Sadie, Nica's Dream et Filthy McNasty. Son jeu, incorporant de nombreux éléments du blues, exercera une profonde influence sur de nombreux pianistes et organistes de jazz.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. SILVER HORACE (1928-2014) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • HARD BOP

    • Écrit par Eugène LLEDO
    • 466 mots

    À la fin des années 1950, le développement du cool et du West Coast signe, selon certains musiciens, un affadissement du jazz. De plus, la crainte de voir le be-bop récupéré et prendre une forme policé les convainc de revivifier le jazz par le blues et le gospel.

    Dans les années 1950, des musiciens...

  • HENDERSON JOE (1937-2001)

    • Écrit par Pierre BRETON
    • 735 mots

    Le saxophoniste ténor et compositeur américain Joe Henderson ne s'affirmera que très progressivement et la célébrité ne viendra fêter que bien tard un musicien plus préoccupé de vivre son art que de rechercher la gloire. Maître de l'improvisation, Henderson parviendra cependant à faire entendre une...

Voir aussi