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VERMEER DE DELFT (1632-1675)

Un artiste reconnu de son vivant

Vermeer est souvent cité en exemple lorsque l'on évoque les « génies méconnus ». Pourtant, le simple fait que ses œuvres aient été préservées dans leur quasi-totalité prouve déjà qu'elles furent toujours appréciées. Il les vendait d'ailleurs à un bon prix. Il fut élu à quatre reprises vice-doyen de la guilde des peintres. Dans sa Description de la ville de Delft de 1667, Van Bleyswyck cite également Vermeer dans une brève liste de « peintres encore vivants » dont il était le plus jeune. Pendant nombre de générations le Groote Schouburgh der Nederlantsche Konstschilders (1718-1721), d' Arnold Houbraken, demeura la seule source d'informations sur les peintres hollandais du xviie siècle. Mais cet auteur était fort mal renseigné au sujet des peintres de Delft ; et les données qu'il fournit sur Vermeer sont des plus sommaires. Le nom de Vermeer tomba ainsi dans l'oubli. Cependant, ses peintures se trouvaient au xviiie siècle dans les meilleures collections.

Dès la fin du xviiie siècle, on connaît des propos enthousiastes d'amateurs éclairés qui eurent fortuitement l'occasion de voir un Vermeer (Joshua Reynolds, J. B. P. Lebrun, C. Josi). En mai 1822 le Mauritshuis qui avait été inauguré à La Haye quelques mois auparavant acheta la Vue de Delft pour la somme, considérable à l'époque, de 2 900 florins. Des progrès dans la connaissance du peintre ne purent être faits qu'après l'installation en Hollande du démocrate radical français Théophile Thoré, exilé à cause de son rôle dans la révolution manquée de 1848. Thoré prit alors la peine de collecter pendant de longues années des indications relatives à Vermeer et de les compulser. En 1866, il publia sous le pseudonyme de William Bürger le fruit de ses travaux dans la Gazette des beaux-arts : une étude enthousiaste qui devait réhabiliter la renommée de grand maître de Vermeer. Il édifia ainsi une base solide à la reconstitution de l'œuvre réduite de Vermeer.

— Albert BLANKERT

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Pour citer cet article

Albert BLANKERT. VERMEER DE DELFT (1632-1675) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

<em>La Liseuse</em>, J. Vermeer - crédits : Gemaldegalerie, Dresden/ Content_DFY/ Aurimages

La Liseuse, J. Vermeer

L'Astronome, Vermeer de Delft - crédits : 	brandstaetter images/ Imagno/ Getty Images

L'Astronome, Vermeer de Delft

<it>Jeune Garçon apportant des grenades</it>, P. de Hooch - crédits :  Bridgeman Images

Jeune Garçon apportant des grenades, P. de Hooch

Autres références

  • JAN VAN DER MEER DE DELFT, Théophile Thoré-Bürger - Fiche de lecture

    • Écrit par Barthélémy JOBERT
    • 1 059 mots
    • 1 média

    Parmi les nombreux titres qui font de Théophile Thoré (1807-1869) l'un des critiques d'art français les plus importants de la monarchie de Juillet et du second Empire, l'ouvrage consacré à la redécouverte de Vermeer est l'un des plus célèbres. C'est en effet grâce à Thoré qu'un peintre du ...

  • VERMEER (exposition)

    • Écrit par Christian HECK
    • 1 162 mots
    • 1 média

    Les œuvres de Johannes Vermeer (Delft, 1632-1675) font tellement partie du paysage des chefs-d’œuvre de la peinture universelle que l’on oublie que cette place au panthéon de l’art est tardive – il s’agit d’une redécouverte du xixe siècle –, mais aussi que ces créations ne représentent...

  • ALLÉGORIE

    • Écrit par Frédéric ELSIG, Jean-François GROULIER, Jacqueline LICHTENSTEIN, Daniel POIRION, Daniel RUSSO, Gilles SAURON
    • 11 594 mots
    • 5 médias
    ...adopte dès lors un mode purement allusif qui en fait tout le piquant. Or elle marque parfois, non sans ironie, son écart par rapport au mode allégorique. Dans son Atelier (Vienne, Kunsthistorisches Museum), Johannes Vermeer met en scène vers 1666-1667 un modèle féminin déguisé en muse et qui, transfiguré...
  • ART (L'art et son objet) - Le faux en art

    • Écrit par Germain BAZIN
    • 6 715 mots
    Une œuvre portera toujours plus ou moins quelque marque du style de l'époque où elle a été faite. C'est ainsi que, parmi les contrefaçons de Vermeer, l'une d'elles, apparue sur le marché vers 1890-1900, évoque le style de Boldini, deux autres, probablement dues à un même auteur et qui n'ont été...
  • FABRITIUS CAREL (1622-1654)

    • Écrit par Jacques FOUCART
    • 842 mots
    • 1 média

    Fils d'un maître d'école dénommé Pieter Carelsz, Carel reçut sans doute une première formation de menuisier ou de charpentier si l'on en juge par le surnom de Fabritius (Faber) qui était déjà accolé à son prénom en 1641, date de son mariage et de son établissement à Amsterdam....

  • HOOCH PIETER DE (1629-1684)

    • Écrit par Françoise HEILBRUN
    • 1 493 mots
    • 2 médias

    Né à Rotterdam dans un milieu assez humble, mort à Amsterdam, Pieter De Hooch est, comme ses contemporains Vermeer et Gérard Ter Boch, le peintre de l'intimité bourgeoise. Selon Houbraken, il a été formé à Haarlem dans l'atelier de Berchem, avec lequel, à vrai dire, son œuvre a peu en commun....

Voir aussi