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UKRAINE

Nom officiel

Ukraine (UA)

    Chef de l'État

    Volodymyr Zelensky (depuis le 20 mai 2019)

      Chef du gouvernement

      Denys Chmyhal (depuis le 4 mars 2020)

        Capitale

        Kiev

          Langue officielle

          Ukrainien

            Unité monétaire

            Hryvnia (UAH)

              Population (estim.) 42 787 000 (2024)
                Superficie 603 549 km²

                  L'Ukraine indépendante

                  L'indépendance de l'Ukraine est marquée dès sa proclamation, après le coup d'État d'août 1991, par une situation contradictoire : tandis qu'une partie des élites hésite à se rallier aux putschistes de Moscou, des mouvements issus de la perestroïka préparent depuis plusieurs années déjà l'émancipation de la république, posant les bases constitutionnelles, économiques et politiques d'un État de type nouveau.

                  Ce double mouvement, à la fois d'ouverture à la démocratie et de compromis avec l'ancien pouvoir, ponctue les premières années de la construction de l'État. Celui-ci se constitue le plus souvent sur la base d'un accord entre ces tendances, qui marque la vie politique d'avancées et reculs réguliers lui conférant une sorte de balancement.

                  Ce rythme est brisé à partir de 2014 par le conflit ouvert par la Russie, qui se transforme en 2022 en agression sur l’ensemble du territoire, même si la solidité de l’État permet à chaque fois d’y faire face.

                  Les débuts de la construction de l'État

                  Leonid Kravtchouk - crédits : Sergei Guneyev/ The LIFE Images Collection/ Getty Images

                  Leonid Kravtchouk

                  Le premier président d'Ukraine, Leonid Kravtchouk, est élu au suffrage universel en décembre 1991, dans la foulée d'un référendum approuvant massivement l'accession du pays à l'indépendance. Apparatchik converti aux idées démocratiques, il doit à la fois réaliser les promesses de la déclaration de souveraineté et régler les conflits avec la Russie liés à la question des frontières et au partage des « biens communs ». Principaux sujets de contestation : la flotte de la mer Noire, le statut de la Crimée – la souveraineté ukrainienne y est contestée – et la part du pays aux remboursements de la dette extérieure de l'ex-URSS.

                  Mémorandum de Budapest - crédits : David Brauchli/ Sygma/ Getty Images

                  Mémorandum de Budapest

                  Kravtchouk est par ailleurs confronté à un Parlement issu de l'Union soviétique majoritairement opposé aux réformes. Il parvient à imposer la dénucléarisation de l'État contre des garanties de sécurité, permettant la signature le 5 décembre 1994 du mémorandum de Budapest entre l’Ukraine, la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni ; celui-ci implique le respect de l’indépendance du pays et sa souveraineté dans les frontières existantes. Mais le président ne parvient pas à juguler l'inflation ni à faire face aux problèmes énergétiques, ce qui provoque le mécontentement de la population. Il est par ailleurs « lâché » par Moscou : des manifestations prorusses à Sébastopol par solidarité avec les mineurs grévistes du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, et une lettre ouverte signée par les hauts responsables de l'industrie lui signifient que son temps est révolu.

                  L'élection présidentielle de juillet 1994 va marquer une première alternance politique : Leonid Koutchma, ex-Premier ministre (1992-1993) issu de la classe soviétique des « directeurs rouges », est élu avec 52 % des suffrages sur la promesse de réformes économiques, d'un rapprochement avec Moscou et de l'établissement du russe comme langue officielle, l'ukrainien restant langue d'État.

                  Pourtant, le premier mandat de Koutchma (1994-1999) est moins unilatéral que l'énoncé de son programme. La confiance – même limitée – du Parlement, de la Russie et des institutions internationales lui permet de régler plusieurs conflits jusqu'alors en suspens : un accord est trouvé sur le partage de la flotte et la gestion de Sébastopol (loué, en 1997, pour vingt ans, contre des allègements concernant la dette pétrolière) ; la Crimée reçoit le statut de « république autonome » disposant de sa propre Constitution. Le FMI accorde à l'Ukraine son premier prêt pour réduire le déficit budgétaire et faire baisser l'inflation. Pourtant, les retards de salaires et l'endettement dans le domaine énergétique vont freiner ce qui s'annonçait comme un second départ. La mise en œuvre des privatisations attise[...]

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                  Écrit par

                  • : spécialiste de l’Europe centrale et orientale, ancienne correspondante à Moscou, puis conseillère culturelle à l’Ambassade de France à Kiev, collaboratrice à la revue Esprit
                  • : maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales
                  • : directeur adjoint, Ukrainian Research Institute, Harvard University
                  • : professeur de langues, littératures et civilisations slaves à l'université de Bordeaux-III
                  • : maître de conférences à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Annie DAUBENTON, Iryna DMYTRYCHYN, Universalis, Lubomyr A. HAJDA, Georges LUCIANI et Yann RICHARD. UKRAINE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Ukraine : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Ukraine : drapeau

                  Ukraine : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Ukraine : carte administrative

                  Ukraine : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Ukraine : carte physique

                  Autres références

                  • UKRAINE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ACIER - Économie

                    • Écrit par Franco MANNATO
                    • 10 178 mots
                    ...une reprise, a été principalement tirée par la consommation de la Russie. En 2006, la consommation d'acier de ces pays a atteint 44,6 millions de tonnes, dont 32,8 millions de tonnes pour la Russie, 6,6 millions de tonnes pour l'Ukraine et 5,2 millions de tonnes pour l'ensemble des autres États.
                  • ALLEMAGNE (Politique et économie depuis 1949) - L'Allemagne unie

                    • Écrit par Étienne DUBSLAFF, Universalis, Anne-Marie LE GLOANNEC
                    • 9 694 mots
                    • 4 médias
                    ...française peine à se satisfaire de l’engagement militaire a minima de l’Allemagne, notamment au Mali où la France est impliquée depuis 2013. Concernant les ambitions russes en Ukraine, la France et l’Allemagne agissent ensemble, dès 2015, pour négocier les accords de Minsk en vue de mettre fin aux affrontements...
                  • BIÉLORUSSIE

                    • Écrit par Olga BELOVA, Universalis, Yann RICHARD
                    • 10 818 mots
                    • 5 médias
                    ...aussi l’opportunité de renforcer sa coopération avec la Chine, en particulier dans le cadre du lancement des Nouvelles Routes de la soie, en 2013. Le président biélorusse parvient même à opérer un « retour en grâce » auprès des pays occidentaux en se posant en médiateur, en 2014 et 2015, lors de la crise...
                  • BLÉ

                    • Écrit par Jean-Paul CHARVET
                    • 2 394 mots
                    • 4 médias
                    ...traditionnels » de blé est devenue d’autant plus vive qu’un nouvel exportateur majeur est apparu depuis les années 2000 : l’ensemble formé par les « pays de la mer Noire » ( Russie, Ukraine, Kazakhstan), ensemble désormais capable d’exporter certaines années davantage de blé que les États-Unis.
                  • Afficher les 51 références

                  Voir aussi