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TURKMÉNISTAN

Nom officiel

Turkménistan (TM)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Serdar Berdymoukhamedov (depuis le 19 mars 2022)

      Capitale

      Achgabat

        Langue officielle

        Turkmène

          Unité monétaire

          Manat du Turkménistan (TMT)

            Population (estim.) 6 516 000 (2023)
              Superficie 491 210 km²

                Histoire

                On peut suivre le développement d'habitats humains dans le sud du Turkménistan de la période paléolithique à nos jours. Certaines des plus anciennes traces d'agriculture en Asie centrale furent découvertes à une trentaine de kilomètres au nord d'Achkhabad (aujourd'hui Achgabat) et appartiennent à la culture néolithique de Djeitun, qu'on peut dater du ve millénaire avant notre ère. La culture de Djeitun fut suivie d'une série d'autres cultures néolithiques, et le sud du Turkménistan connut une unification culturelle au début de l'âge du bronze (2 500-2 000 av. J.-C.). Au cours du demi-millénaire suivant, des centres urbains furent créés : les ruines de Namazga Depe s'étendent sur près de 60 hectares. Du milieu du iiie siècle avant notre ère environ à la conquête sassanide au ive siècle de notre ère, le Turkménistan était une partie de l'Empire parthe.

                C'est dans ce pays qu'arrivèrent, probablement au xie siècle, les Turkmènes, de nouveaux venus sans lien avec aucune des civilisations antérieures de la région. Les historiens contemporains ne les ont pas distingués des Oghouz, une confédération lâche de tribus turques présente dans la région depuis le ixe siècle. Les Turkmènes tombèrent sous la coupe de la dynastie seldjoukide (1038-1194) issue d'une tribu oghouz, et ils résistèrent plutôt bien au choc des invasions mongoles (xiiie s.) : les tribus méridionales intégrèrent l'Empire īlkhānide, tandis que les tribus septentrionales s'agrégèrent à la Horde d'or. Une des principales activités des Turkmènes après le déclin du pouvoir mongol fut de dévaliser les caravanes de passage.

                Les Turkmènes ne connurent jamais d'unité politique, même nominale, avant 1924. Leur organisation était exclusivement tribale, et les tribus étaient soit nomades et indépendantes, soit soumises à la Perse voisine ou encore aux khānats de Khiva et de Boukhara. Aux xvie etxviie siècles, le groupe des Tchaudor dirigea une puissante union de tribus dans le Nord, tandis que celui des Salor dominait dans le Sud. Aux xviie etxviiie siècles, l'ascendant passa aux Yomud, Tekke, Ersari et Saryq, qui commencèrent à quitter le désert pour les oasis du Khorezm et les rivières Atrak, Tejen et Murgab, adoptant un mode de vie sédentaire. Il existait d'amères rivalités entre les tribus, en particulier entre les Tekke et les Yomud, tandis que les Göklen, qui occupaient une partie de l'oasis de Khiva, s'opposaient aux deux. Par conséquent, comme les Tekke furent les principaux opposants à l'invasion russe des années 1860-1870, les autres tribus s'abstinrent de les soutenir, ou aidèrent les Russes.

                La première expédition russe notable, sous la conduite du prince Aleksandr Bekovitch-Tcherkasski en 1717, déboucha sur un échec. Toutefois, en 1869, une force militaire russe aborda sur la côte est de la mer Caspienne et fonda le port de Krasnovodsk (aujourd'hui Turkmenbashy). En 1874, un district militaire transcaspien fut établi et, en 1881, celui-ci devint la Province transcaspienne, qui fut incorporée au gouvernement général du Turkestan en 1899. Une résistance farouche s'opposa à la mainmise russe, mais elle fut finalement brisée par le général Mikhaïl Dimitrievitch Skobelev à la bataille de Geok Tepe (aujourd'hui Göktepe). Les Turkmènes prirent une part active à la révolte de 1916 contre le pouvoir russe, en particulier dans la ville de Tejen, où de nombreux colons et fonctionnaires russes furent tués.

                Après la révolution russe, pendant la guerre civile (1918-1920), le Turkménistan fut le théâtre de luttes sporadiques entre le gouvernement provincial social-révolutionnaire transcaspien et les troupes bolcheviques qui essayaient d'entrer dans le pays à partir de Tachkent. Les sociaux-révolutionnaires furent pendant[...]

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                Écrit par

                • : docteure en histoire, chargée de recherche au CNRS
                • : anthropologue, chercheur à l'Institut français d'études sur l'Asie centrale
                • : professeur émérite d'études ouraliennes et altaïques, professeur d'histoire à l'université d'Indiana, Bloomington
                • : docteur en géographie, chargé de recherche au C.N.R.S., membre de l'U.M.R. 7528 Monde iranien et indien (C.N.R.S., Sorbonne nouvelle, EPHE, INALCO)
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Universalis, Isabelle OHAYON, Arnaud RUFFIER, Denis SINOR et Julien THOREZ. TURKMÉNISTAN [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Turkménistan : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Turkménistan : carte physique

                Turkménistan : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Turkménistan : drapeau

                Gazoduc au Turkménistan - crédits : Stringer/ AFP

                Gazoduc au Turkménistan

                Autres références

                • TURKMÉNISTAN, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • ACHGABAT, anc. ACHKHABAD

                  • Écrit par Julien THOREZ
                  • 489 mots
                  • 1 média

                  Achgabat (ex-Achkhabad, de l'arabe achk, « amour », et du persan abad, « ville, lieu prospère ») est la capitale du Turkménistan, république d'Asie centrale ayant accédé à l'indépendance en 1991. Localisée sur le piémont septentrional du Kopet Dag et bordée au nord par le désert...

                • AMOU-DARIA

                  • Écrit par Pierre CARRIÈRE
                  • 1 051 mots

                  L'Amou-Daria draine la plus étendue des cuvettes hydrologiques de l'Asie moyenne ex-soviétique ; son bassin d'alimentation proprement dit s'étend en territoire fortement montagneux sur 227 800 kilomètres carrés, ce qui vaut au fleuve de rouler annuellement à son entrée dans la plaine 79 kilomètres...

                • ASIE CENTRALE

                  • Écrit par Henri-Paul FRANCFORT, Frantz GRENET
                  • 9 700 mots
                  • 4 médias
                  En Turkménie, Djeitun est le site éponyme d'une culture néolithique (de 6500 à 5000 environ avant notre ère) qui s'étend sur la bande de piémont nord du Kopet Dag. Les sites de cette culture sont des villages qui couvrent moins d'un hectare de surface. Celui de Djeitun même comptait...
                • CASPIENNE, géopolitique

                  • Écrit par Garik GALSTYAN
                  • 7 458 mots
                  Malgré la similitude du système clanique de gouvernance avec son voisin kazakh, le Turkménistan n'a pas échappé à l'instauration d'un culte de la personnalité. À la fin des années 1990, le conflit avec le monopole russe Gazprom lié au volume et au prix du transit du combustible bleu...
                • Afficher les 15 références

                Voir aussi