Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

TRONC CÉRÉBRAL

Fonctions

La vision

Un des grands systèmes au sein duquel le tronc cérébral tient une place capitale est celui de la vision, non pas tellement en ce qui concerne la perception visuelle, la reconnaissance et l'analyse des formes, fonctions dans lesquelles les centres siégeant au niveau du diencéphale et du cortex visuel ont la principale responsabilité, mais par contre en tout ce qui touche à la motilité tant intrinsèque qu'extrinsèque des globes oculaires, ainsi qu'à l'intervention de cette motilité dans la réalisation des réflexes variés, tels les réflexes oculogyres, photomoteurs ou de l'accommodation. Pour ceux-ci, en effet, le F.L.M., les différents noyaux des nerfs crâniens oculo-moteurs (3e, 4e et 5e paire crânienne), les noyaux prétectaux et les T.Q.A. tiennent la place essentielle ; cette dernière structure joue en outre un rôle important, bien qu'encore assez mal connu, dans l'ensemble des activités motrices liées à la sensation visuelle (réflexes opto-moteurs) et demeure, au moins chez les Mammifères inférieurs, un centre d'analyse de certaines informations concernant la discrimination des intensités lumineuses. L'intervention du tronc cérébral dans toutes ces activités est bien mise en évidence par un certain nombre de syndromes neurologiques dont l'apparition est liée à des lésions diverses de ses différents étages et qui tous impliquent des paralysies qualitativement différentes, en fonction des centres oculo-moteurs les plus atteints : paralysie latérale du regard dit syndrome de Foville, paralysie verticale du regard, ou syndrome de Parinaud, syndrome alterne de Millard-Gubler dans lequel se trouvent associés à la paralysie du moteur oculaire externe (6e paire crânienne) divers autres signes, en particulier une paralysie contro-latérale des membres, une paralysie ipsilatérale de la musculature faciale, des troubles de la sensibilité des territoires innervés par le V sensitif et la paralysie des muscles commandés par le noyau moteur du V, tous ces symptômes signant l'atteinte de l'étage protubérantiel où résident les diverses structures en cause.

La motricité

La calotte du tronc cérébral, mais cette fois principalement à son niveau mésencéphalique, apparaît aussi comme le grand carrefour sous-télencéphalique où s'élabore le contrôle extra-pyramidal de la motricité et du tonus musculaire. Dans ces fonctions complexes, le noyau rouge, le locus niger, les noyaux vestibulaires, certains noyaux réticulaires tiennent une place de choix, soit qu'ils traitent un ensemble complexe d'informations leur parvenant de diverses structures diencéphaliques, télencéphaliques (noyaux de la base) ou du cervelet, soit qu'ils adressent eux-mêmes des messages ascendants à l'ensemble de ces formations ou descendants aux centres moteurs médullaires. Là encore, divers syndromes cliniques, dont les caractéristiques générales résident dans la désorganisation de la motricité involontaire, la présence de mouvements anormaux, les troubles du tonus, font bien ressortir la participation du tronc cérébral à l'organisation de la motricité. On peut rappeler à ce propos la véritable préparation expérimentale réalisée par la rigidité de décérébration, syndrome clinique grave qui reproduit chez l'homme la plus grande partie des signes observés sur l'animal, lorsque le tronc cérébral se trouve sectionné suivant un plan transversal passant entre les T.Q.A. et les T.Q.P.

La vigilance

Plus obscur, mais plus essentiel, apparaît le rôle du tronc cérébral dans l'organisation et le maintien de la vigilance, rôle où la formation réticulaire, surtout au niveau pontique et particulièrement mésencéphalique, tient une place fondamentale. Divers syndromes neurologiques la font clairement ressortir : c'est ainsi que les lésions de l'encéphalite léthargique, dont l'hypersomnie[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur de psychophysiologie à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Paul LAGET. TRONC CÉRÉBRAL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Tronc cérébral de l'Homme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Tronc cérébral de l'Homme

Mésencéphale de l'homme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mésencéphale de l'homme

Autres références

  • AUDITION - Acoustique physiologique

    • Écrit par Pierre BONFILS, Yves GALIFRET, Didier LAVERGNE
    • 14 809 mots
    • 17 médias
    Le noyau cochléaire est le premier relais auditif sur la voie auditive ascendante. Il est situé sur la face dorso-latérale du tronc cérébral. Les fibres du nerf auditif se divisent rapidement en deux branches en entrant dans le tronc cérébral : l'une antérieure ou ascendante, l'autre postérieure ou...
  • BULBE RACHIDIEN

    • Écrit par Paul LAGET
    • 4 096 mots
    • 5 médias
    ...oblongata en nomenclature internationale (n. i.), ou moelle allongée des anciens auteurs, prolonge sans limites nettes la moelle épinière vers le haut. Il constitue la portion la plus basse (inférieure ou caudale) du tronc cérébral. Sa limite inférieure coïncide très sensiblement avec le bord inférieur...
  • CERVEAU HUMAIN

    • Écrit par André BOURGUIGNON, Cyrille KOUPERNIK, Pierre-Marie LLEDO, Bernard MAZOYER, Jean-Didier VINCENT
    • 12 782 mots
    • 9 médias
    Le cerveau, avec ses deux hémisphères, repose sur une région nommée tronc cérébral, constituée, d'avant en arrière, par le mésencéphale, le pont et le bulbe rachidien. Ce dernier rejoint, en passant par le trou occipital, le canal rachidien et se prolonge par la moelle épinière. Celle-ci...
  • CERVELET

    • Écrit par Jean MASSION
    • 7 767 mots
    • 13 médias
    ...développement des noyaux cérébelleux. Ceux-ci contiennent les cellules nerveuses qui vont servir d'intermédiaire entre les cellules caractéristiques du cortex cérébelleux, les cellules de Purkinje, groupées désormais dans l'écorce cérébelleuse d'une part, et les noyaux moteurs du tronc cérébral d'autre part.
  • Afficher les 17 références

Voir aussi