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TŌKYŌ

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Tōkyō concentre

Centre du pouvoir, Tōkyō est le lieu où il faut être présent pour réussir. Entreprises et collectivités locales de province y ont au moins un bureau pour se faire représenter et négocier avec les autorités économiques ou politiques. Se rendre à Tōkyō dans ces conditions est souvent assimilé à la tyrannie des Tokugawa, lorsque les seigneurs de province et leur famille devaient alternativement résider à Edo auprès du shōgun (système dit du sankin kôtai).

L'abondance d'une main-d'œuvre, qualifiée ou non, la multiplicité d'infrastructures et la logique propre du capital à sa concentration contribuent à faire de Tōkyō une capitale économique. La sphère capitulaire assure plus du quart de la production industrielle du Japon.

Le département de Tōkyō s'est relativement désindustrialisé et beaucoup tertiarisé. En 2014, 1,327 million de personnes travaillaient dans le secteur secondaire, contre près de deux millions en 1965 (le pic), alors que 5,8 millions de personnes travaillaient dans le secteur tertiaire (2,6 en 1965). Certaines branches à haute valeur ajoutée se concentrent dans les quartiers sud, dans la ville voisine de Kawasaki (plasturgie) ou dans les banlieues plus lointaines (informatique, électronique). Les constructeurs automobiles essaiment dans tout le pourtour de la mégapole.

Tōkyō est consacré « ville globale » dès la fin des années 1980 à la suite de la dérégulation financière japonaise, de la Bulle financière, foncière et spéculative et du « big bang japonais » financier (1999). Le Kabuto-chō (la Bourse tōkyōte) constitue le troisième marché boursier mondial en capitalisation. Avec 10 p. 100 de la population du pays, Tōkyō-to représentait, en 2015, 20 p. 100 du PIB japonais et 35,7 p. 100 du commerce de détail.

Tōkyō : évolution démographique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Tōkyō : évolution démographique

Depuis le début du xxe siècle, Tōkyō et ses départements voisins ne cessent de gagner de la population. Ce processus culmine à la fin des années 1960 pour la métropole, tandis que les départements voisins et le reste du département de Tōkyō poursuivent leur croissance démographique. Le tiers des nouveaux arrivants provient du Tōhoku (le « Nord-Est » du Japon), les autres du centre du pays et du nord de la plaine du Kantō. En 1965, pas moins de 700 000 personnes viennent habiter le département de Tōkyō. Le solde naturel croît jusqu'en 1972 dans celui-ci, et jusqu'en 1974 dans la sphère capitulaire.

Les migrations provenant d'autres régions alimentent ensuite l'expansion démographique et spatiale de la mégapole. Après avoir décliné entre le milieu des années 1970 et le milieu des années 1990, le nombre d'arrivants qui s'installent à Tōkyō (département, sphères métropolitaine et capitulaire) augmente à nouveau au cours des années 2000.

C'est désormais la région d'Ōsaka qui fournit les plus gros contingents de nouveaux Tōkyōtes, dès la fin des années 1980, suivi de la région de Nagoya. Tōkyō confirme donc sa suprématie urbaine dans un Japon reconcentré avec des citadins émigrant vers d'autres villes.

Après une stagnation à un peu plus de 11 millions d'habitants depuis le milieu des années 1970, le nombre d'habitants du département de Tōkyō augmente à nouveau depuis la fin des années 1990, atteignant 13,5 millions d'habitants en 2015. Cette croissance se combine avec une restructuration interne de la mégapole à partir de 1995.

Les banlieues tōkyōtes cessent de croître. La population des trois départements voisins de Tōkyō-to (Kanagawa, Chiba, Saitama) stagne au cours de la période 2010-2015, et celle des départements périphériques (Ibaraki, Gunma, Yamanashi) diminue. Les deux départements de Kanagawa (Yokohama) et de Chiba ont des soldes migratoires négatifs. Tōkyō conserve un solde migratoire positif, qui concerne deux tranches d’âges principalement, les 18-25 ans (attraction[...]

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Pour citer cet article

Philippe PELLETIER. TŌKYŌ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le

Médias

Japon : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Japon : carte administrative

Tōkyō : définitions géographiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Tōkyō : définitions géographiques

<it>Vues célèbres d'Edo</it> - crédits :  Bridgeman Images

Vues célèbres d'Edo

Autres références

  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Espaces et sociétés

    • Écrit par
    • 23 142 mots
    • 4 médias
    ...d’habitants, la mégapole de Séoul concentre plus d'un cinquième de la population sud-coréenne. Un quart de la population japonaise est regroupée dans la mégapole tokyote, 38 % si l'on ajoute la mégapole d'Ōsaka. La mégalopole japonaise, qui s'étend désormais sur 1 300 kilomètres, de Kumamoto au sud-ouest à ...
  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

    • Écrit par , , , et
    • 24 799 mots
    • 10 médias
    ...85 % dans les communes urbaines) et au Japon (86,3 % dans les communes urbaines, 44,6 % dans les trois mégapoles du Tōkaidō : Tōkyō, Nagoya et Ōsaka). La mégalopole japonaise, qui s'étend désormais jusqu'à Kumamoto, au sud-ouest de l'archipel, et à Sendai au nord-est, rassemble 90...
  • JAPON (Le territoire et les hommes) - Géographie

    • Écrit par
    • 13 280 mots
    • 7 médias
    ...tant que telle. Il ne s'agit pas non plus d'un « chaos urbain » ou d'une simple coalescence de villes. C'est un réseau articulé autour de trois mégapoles (Tōkyō, Ōsaka, Nagoya), de plusieurs métropoles qui comprennent au moins un million d'habitants et d'une multitude hiérarchisée de cités. Il est structuré...
  • JAPON (Le territoire et les hommes) - Histoire

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    • 52 médias
    Le nouveau gouvernement, qui fut transféré à Edo – appelé à cette occasionTōkyō (« capitale orientale ») –, confisqua les territoires conquis par ses armées et les divisa en départements. Cependant, les fiefs qui firent acte d'allégeance à l'égard du nouveau régime furent laissés à leurs ...
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