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AMARNA TELL EL-

La tombe royale et les sépultures des notables

On n'a retrouvé à Amarna qu'un nombre insignifiant de tombeaux quand on songe à la population qui habita cette ville et y mourut. C'est que, comme très souvent en Égypte, on ne s'est intéressé surtout qu'aux sépultures les plus importantes. Or, du fait qu'Akhetaton a été assez rapidement abandonné par ses habitants, et en premier lieu par ses notables qui n'avaient pas coupé tous les liens avec Thèbes, ces derniers n'avaient pas toujours eu le temps (ni la volonté ?) de se faire construire un tombeau dans la nouvelle capitale. Du reste, les grands hypogées d'Amarna sont pour certains inachevés et semblent n'avoir pas été utilisés (à moins que les défunts et leur équipement funéraire n'aient été déménagés lors de l'abandon de la ville ?).

Vers le nord-est s'ouvre dans la falaise l'entrée d'un long vallon, le Darb el-Malek. Il mène, quelques kilomètres plus loin, à ce qui devait être le cimetière royal. Mais des quelques sépultures présentes, une seule a été décorée et sans doute utilisée : celle d'Akhénaton. Très profond et d'un plan assez proche de ceux qu'on connaît à la vallée des Rois, à Thèbes, le tombeau du roi comporte comme deux prolongations latérales. Sans doute a-t-il été agrandi pour recevoir la reine et en tout cas la princesse Maketaton, morte prématurément. Bien que très dégradés, les reliefs qui ornent l'hypogée témoignent encore du renouvellement de la thématique et du savoir-faire de ceux qui conçurent et exécutèrent sa décoration.

Les sépultures des grands dignitaires étaient quant à elles creusées dans la falaise qui entoure le site. On en compte six, regroupées au nord, et dix-neuf, concentrées au sud, qui sont particulièrement notables. Quoique assez proches des tombes thébaines de la seconde moitié de la XVIIIe dynastie, elles présentent parfois certaines différences entre elles, tant dans leur plan que dans leur décor. Là encore, l'état de conservation est malheureusement des plus médiocres. C'est regrettable car on avait affaire à des reliefs et à des textes du plus haut intérêt documentaire et artistique : famille royale, culte rendu à Aton dans son temple, hommage d'étrangers, vie quotidienne à Akhetaton, hymnes plus ou moins développés... Cela d'autant plus que ces tombes rupestres appartenaient aux plus hauts dignitaires, ceux qui contrôlaient la marche même de la ville et du pays : vizir, haut clergé d'Aton, chefs du trésor, chancelier, chambellan, chef de la police, généraux, maire, directeur des travaux... Il faut tout particulièrement signaler la tombe du père divin Ay qui, après le retour à l'« orthodoxie », finira par succéder à Toutânkhamon et par monter sur le trône.

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., chef de la mission archéologique française du Bubasteion (Saqqarah)

Classification

Pour citer cet article

Alain-Pierre ZIVIE. AMARNA TELL EL- [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Égypte : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Égypte : carte administrative

Le pharaon Aménophis IV-Akhenaton, Nefertiti et trois de leurs filles - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Le pharaon Aménophis IV-Akhenaton, Nefertiti et trois de leurs filles

Amarna : plan général - crédits : Encyclopædia Universalis France

Amarna : plan général

Autres références

  • FONDATION D'AMARNA PAR AMÉNOPHIS IV-AKHENATON

    • Écrit par Annie FORGEAU
    • 214 mots
    • 1 média

    Commencé à Thèbes, le règne d'Aménophis IV se poursuit et s'achève à Amarna. Défi à la puissance du clergé d'Amon, la politique religieuse du souverain, consistant à faire du disque Aton le dieu exclusif de la royauté, nécessite la construction en Moyenne Égypte d'une nouvelle...

  • AKHENATON ou AMÉNOPHIS IV (XIVe s. av. J.-C.)

    • Écrit par Christiane DESROCHES-NOBLECOURT
    • 1 705 mots
    • 4 médias
    Bientôt, il abandonne Thèbes et, avec l'assentiment du roi son père, fonde à 375 kilomètres au nord du domaine d'Amon une cité nouvelle, qui se développe rapidement. Il y vit désormais en compagnie de son épouse, de ses courtisans, de ses hauts fonctionnaires et des six filles que Nofretiti a mises...
  • AMARNIEN STYLE

    • Écrit par Jean LECLANT
    • 476 mots
    • 4 médias

    Après l'épanouissement de l'art égyptien le plus classique sous Aménophis III, l'Égypte connaît soudain, vers ~ 1370, une révolution en tous domaines. Le fils d'Aménophis III, le pharaon hérétique Aménophis IV, prend le nom d'Akhénaton (Celui-qui-est-agréable-à-Aton)....

  • AMÉNOPHIS IV-AKHENATON - (repères chronologiques)

    • Écrit par Annie FORGEAU
    • 209 mots

    Vers — 1352 Aménophis IV, fils d'Aménophis III et de la reine Tiy, succède à son père sur le trône d'Égypte. Il poursuit la politique architecturale de son père tant à Karnak qu'à Soleb, en Nubie.

    Vers — 1350 Premières traces du culte d'Aton à Karnak.

    Vers...

  • ÉGYPTE ANTIQUE (Histoire) - L'Égypte pharaonique

    • Écrit par François DAUMAS
    • 12 278 mots
    • 17 médias
    ...construire une nouvelle capitale approximativement au milieu d'une ligne allant de la quatrième cataracte à l'Euphrate, au nombril de l'Empire. Au Soudan et en Asie, il fonda deux villes dédiées aussi à Aton, et une vie brillante commença à Akhetaton, « l'Horizon du disque », l'actuelTell el-Amarna.
  • Afficher les 8 références

Voir aussi