Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

AMARNA TELL EL-

Sous le nom d'Amarna ou Tell el-Amarna, on désigne le site de Moyenne Égypte où le pharaon de la XVIIIe dynastie (xive s. av. J.-C.) Aménophis IV-Akhénaton choisit d'édifier sa nouvelle capitale pour prendre ses distances avec Thèbes et pour fournir un cadre approprié au culte, plus ou moins exclusif, du dieu solaire Aton qu'il tenta d'imposer au pays. Par extension le terme «  amarnien » peut également s'appliquer à tout ce qui touche à ce règne peu banal dans l'histoire égyptienne et en particulier à l'art et aux idées nouvelles en vigueur à cette époque.

Égypte : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Égypte : carte administrative

Le pharaon Aménophis IV-Akhenaton, Nefertiti et trois de leurs filles - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Le pharaon Aménophis IV-Akhenaton, Nefertiti et trois de leurs filles

La ville d'Amarna, bien que très ruinée, constitue un cas exceptionnel dans l' archéologie égyptienne, tant par son caractère éphémère que par son importance historique et la richesse des informations de toute sorte qu'elle peut apporter. À côté des tombes et des temples, on trouve aussi là une ville proprement dite avec des palais, des résidences de notables, des maisons plus modestes, un quartier ouvrier, des rues, tout un vaste ensemble dont la fouille progressive permet de mieux appréhender l'urbanisme pharaonique dont les trop rares témoignages n'ont encore intéressé que peu de spécialistes. Des recherches archéologiques de plus ou moins grande envergure ont en effet lieu depuis plus d'un siècle sur ce site ; si elles ont d'abord permis de mettre en valeur les aspects exceptionnels de ce qu'il est convenu d'appeler « l'aventure amarnienne », elles donnent lieu également, désormais, à d'autres approches, tout aussi stimulantes et fécondes, sans verser pour autant dans le sensationnel, voire le romanesque, que suscite trop souvent cette période.

Le site d'Amarna

Amarna est situé en face de la ville antique d'Hermopolis magna, non loin de la ville moderne de Mellawī. Le nom erroné, mais entré dans l'usage, de Tell el-Amarna est le fruit de la déformation des noms d'un village actuel, el-Till, et d'une tribu arabe installée là anciennement, les Beni Amran. Localisé sur la rive est du Nil, le site est remarquable et d'une grande beauté. Il consiste en une vaste étendue (10 km × 5 km) limitée à l'ouest par le Nil et à l'est par la chaîne arabique qui forme à cet endroit comme un cirque. C'est dans ce paysage presque clos et somme toute vierge qu'Akhénaton, accompagné de la reine Néfertiti, décida de bâtir la nouvelle capitale dédiée au dieu Aton et baptisée Akhetaton (« Horizon d'Aton »), le territoire symétrique situé sur la rive gauche constituant une sorte d'arrière-pays pour la nouvelle cité. La décision et sa mise en application datent de l'an 4 ou 5 du règne ; la construction de la ville dut se faire très rapidement, mais en un sens elle ne fut jamais complètement terminée et il faut imaginer qu'Amarna resta plus ou moins un chantier permanent.

Amarna : plan général - crédits : Encyclopædia Universalis France

Amarna : plan général

Le pharaon Aménophis IV-Akhenaton et la reine Nefertiti - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Le pharaon Aménophis IV-Akhenaton et la reine Nefertiti

Les limites de la ville et de son territoire, ainsi que les circonstances de la fondation, sont fixées par des stèles-frontière de grande taille, accompagnées de statues, qui furent taillées à même le rocher. Elles sont au nombre de trois sur la rive gauche et de onze du côté d'Amarna proprement dit. Elles se dégradent mais certaines sont encore assez bien conservées et leurs représentations (la famille royale adorant Aton) et leurs textes constituent des témoignages précieux ; les inscriptions surtout, du fait que leur langue comme leur phraséologie sont caractéristiques de cette période et des bouleversements qu'elle suscita.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., chef de la mission archéologique française du Bubasteion (Saqqarah)

Classification

Pour citer cet article

Alain-Pierre ZIVIE. AMARNA TELL EL- [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Égypte : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Égypte : carte administrative

Le pharaon Aménophis IV-Akhenaton, Nefertiti et trois de leurs filles - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Le pharaon Aménophis IV-Akhenaton, Nefertiti et trois de leurs filles

Amarna : plan général - crédits : Encyclopædia Universalis France

Amarna : plan général

Autres références

  • FONDATION D'AMARNA PAR AMÉNOPHIS IV-AKHENATON

    • Écrit par Annie FORGEAU
    • 214 mots
    • 1 média

    Commencé à Thèbes, le règne d'Aménophis IV se poursuit et s'achève à Amarna. Défi à la puissance du clergé d'Amon, la politique religieuse du souverain, consistant à faire du disque Aton le dieu exclusif de la royauté, nécessite la construction en Moyenne Égypte d'une nouvelle...

  • AKHENATON ou AMÉNOPHIS IV (XIVe s. av. J.-C.)

    • Écrit par Christiane DESROCHES-NOBLECOURT
    • 1 705 mots
    • 4 médias
    Bientôt, il abandonne Thèbes et, avec l'assentiment du roi son père, fonde à 375 kilomètres au nord du domaine d'Amon une cité nouvelle, qui se développe rapidement. Il y vit désormais en compagnie de son épouse, de ses courtisans, de ses hauts fonctionnaires et des six filles que Nofretiti a mises...
  • AMARNIEN STYLE

    • Écrit par Jean LECLANT
    • 476 mots
    • 4 médias

    Après l'épanouissement de l'art égyptien le plus classique sous Aménophis III, l'Égypte connaît soudain, vers ~ 1370, une révolution en tous domaines. Le fils d'Aménophis III, le pharaon hérétique Aménophis IV, prend le nom d'Akhénaton (Celui-qui-est-agréable-à-Aton)....

  • AMÉNOPHIS IV-AKHENATON - (repères chronologiques)

    • Écrit par Annie FORGEAU
    • 209 mots

    Vers — 1352 Aménophis IV, fils d'Aménophis III et de la reine Tiy, succède à son père sur le trône d'Égypte. Il poursuit la politique architecturale de son père tant à Karnak qu'à Soleb, en Nubie.

    Vers — 1350 Premières traces du culte d'Aton à Karnak.

    Vers...

  • ÉGYPTE ANTIQUE (Histoire) - L'Égypte pharaonique

    • Écrit par François DAUMAS
    • 12 278 mots
    • 17 médias
    ...construire une nouvelle capitale approximativement au milieu d'une ligne allant de la quatrième cataracte à l'Euphrate, au nombril de l'Empire. Au Soudan et en Asie, il fonda deux villes dédiées aussi à Aton, et une vie brillante commença à Akhetaton, « l'Horizon du disque », l'actuelTell el-Amarna.
  • Afficher les 8 références

Voir aussi