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AMARNA TELL EL-

La ville

Il faut rappeler qu'Amarna n'est encore que partiellement connu du fait de son étendue et de la présence de gros villages ou de cultures dans l'ancienne zone urbaine proprement dite (le long du fleuve), et parce que les fouilles n'ont porté que sur une partie du site. Certes, après le passage rapide des grandes expéditions et des voyageurs du xixe siècle (J. G. Wilkinson en particulier), puis les brefs séjours de plusieurs égyptologues (W. F. Petrie, U. Bouriant), vint le temps des grandes prospections, des relevés systématiques de tombes et des fouilles proprement dites (grandes expéditions britanniques puis allemandes jusqu'en 1914, grandes campagnes de l'Egypt Exploration Society de Londres entre 1921 et 1936). Mais il reste encore des zones entières à explorer, et cela selon une démarche plus lente, plus méticuleuse – comme le veut l'archéologie actuelle – qui est d'ailleurs celle des chercheurs britanniques qui ont repris les recherches sur ce site depuis les années 1980.

La ville au sens strict du terme (en dehors des nécropoles et des territoires agricoles ou semi-désertiques) est en fait constituée de tout un vaste ensemble plus ou moins discontinu, avec son centre, ses quartiers suburbains, voire ses dépendances parfois éloignées ; le tout s'étale du reste sur toute la longueur du site. Du nord au sud les principaux quartiers ou ensembles étaient les suivants. 1. La ville du nord, avec ses maisons et son palais (qui aurait été la résidence royale principale). 2. Une sorte de rampe ou de plate-forme qui enjambait la voie royale (laquelle traversait tout le site longitudinalement). 3. Le palais du nord, construit peut-être à l'origine pour la reine Néfertiti, avec ses dépendances. Des peintures montrant entre autres la vie dans les marais couvraient certains murs. 4. Le faubourg nord qui pourrait avoir été une extension postérieure et inachevée de la ville centrale. 5. Cette dernière est en un sens la mieux connue ; du fait de son importance elle a en effet été particulièrement étudiée, mais les inconnues demeurent nombreuses, les bâtiments n'ayant conservé que leurs arasements. Une bonne partie de cette ville centrale est constituée par des constructions cultuelles et officielles séparées par des rues, le tout suivant un plan général en quadrillage. Parmi un certain nombre de sanctuaires consacrés au dieu solaire se trouvait là le grand temple d'Aton ; appelé « Maison d'Aton dans Akhetaton », c'était un vaste ensemble de cours et de portiques avec des autels à ciel ouvert, différent en cela du temple égyptien classique. La principale construction officielle était le grand palais, ensemble également considérable comprenant divers bâtiments et cours à destination publique ou privée. La résidence royale proprement dite, située de l'autre côté de la voie royale, était reliée au palais par un pont. Près de là se trouvait aussi le bureau des archives où étaient conservées les dépêches diplomatiques et la correspondance officielle en rapport avec les affaires du Proche-Orient. Parmi les nombreuses maisons privées enfin, il faut mentionner celle du grand-prêtre d'Aton, Panehesy. 6. Plus au sud se trouve un autre quartier où l'on a retrouvé la maison et l'atelier d'un sculpteur de tout premier plan, Thoutmes. 7. Une structure mal identifiée a également été repérée près du Nil ; elle est connue sous le nom de « temple du fleuve ». À la même hauteur, mais beaucoup plus à l'est, ont été découvertes les traces d'une occupation d'époque romaine, avec en particulier un camp. 8. Plus au sud encore se trouvait le Marou-Aton, sorte de résidence annexe comprenant des bâtiments divers, des sanctuaires, des jardins et même un lac de plaisance.

Princesse amarnienne - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Princesse amarnienne

Tête inachevée de reine amarnienne - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Tête inachevée de reine amarnienne

Toutes les parties d'Akhetaton énumérées ci-dessus[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., chef de la mission archéologique française du Bubasteion (Saqqarah)

Classification

Pour citer cet article

Alain-Pierre ZIVIE. AMARNA TELL EL- [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Égypte : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Égypte : carte administrative

Le pharaon Aménophis IV-Akhenaton, Nefertiti et trois de leurs filles - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Le pharaon Aménophis IV-Akhenaton, Nefertiti et trois de leurs filles

Amarna : plan général - crédits : Encyclopædia Universalis France

Amarna : plan général

Autres références

  • FONDATION D'AMARNA PAR AMÉNOPHIS IV-AKHENATON

    • Écrit par Annie FORGEAU
    • 214 mots
    • 1 média

    Commencé à Thèbes, le règne d'Aménophis IV se poursuit et s'achève à Amarna. Défi à la puissance du clergé d'Amon, la politique religieuse du souverain, consistant à faire du disque Aton le dieu exclusif de la royauté, nécessite la construction en Moyenne Égypte d'une nouvelle...

  • AKHENATON ou AMÉNOPHIS IV (XIVe s. av. J.-C.)

    • Écrit par Christiane DESROCHES-NOBLECOURT
    • 1 705 mots
    • 4 médias
    Bientôt, il abandonne Thèbes et, avec l'assentiment du roi son père, fonde à 375 kilomètres au nord du domaine d'Amon une cité nouvelle, qui se développe rapidement. Il y vit désormais en compagnie de son épouse, de ses courtisans, de ses hauts fonctionnaires et des six filles que Nofretiti a mises...
  • AMARNIEN STYLE

    • Écrit par Jean LECLANT
    • 476 mots
    • 4 médias

    Après l'épanouissement de l'art égyptien le plus classique sous Aménophis III, l'Égypte connaît soudain, vers ~ 1370, une révolution en tous domaines. Le fils d'Aménophis III, le pharaon hérétique Aménophis IV, prend le nom d'Akhénaton (Celui-qui-est-agréable-à-Aton)....

  • AMÉNOPHIS IV-AKHENATON - (repères chronologiques)

    • Écrit par Annie FORGEAU
    • 209 mots

    Vers — 1352 Aménophis IV, fils d'Aménophis III et de la reine Tiy, succède à son père sur le trône d'Égypte. Il poursuit la politique architecturale de son père tant à Karnak qu'à Soleb, en Nubie.

    Vers — 1350 Premières traces du culte d'Aton à Karnak.

    Vers...

  • ÉGYPTE ANTIQUE (Histoire) - L'Égypte pharaonique

    • Écrit par François DAUMAS
    • 12 278 mots
    • 17 médias
    ...construire une nouvelle capitale approximativement au milieu d'une ligne allant de la quatrième cataracte à l'Euphrate, au nombril de l'Empire. Au Soudan et en Asie, il fonda deux villes dédiées aussi à Aton, et une vie brillante commença à Akhetaton, « l'Horizon du disque », l'actuelTell el-Amarna.
  • Afficher les 8 références

Voir aussi