Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

STOCHASTIQUES PROCESSUS ou PROCESSUS ALÉATOIRES

Processus ponctuels

Un processus ponctuel concerne les instants où se réalisent des événements instantanés d'une classe particulière : par exemple, les débuts de pannes d'un ensemble de machines, les instants d'arrivée d'un mobile à un système de contrôle, les instants de naissance d'une particule ou d'un individu d'une population. Une réalisation d'un tel processus est décrite par la donnée d'une suite croissante d'instants t1, t2 ..., (ceux où se réalise le phénomène) ou par une suite de points P1, P2,... sur l'échelle des temps, avec OPn = tn, d'où la dénomination de processus ponctuel.

On peut associer à un tel processus un processus numérique Xt, où X représente le nombre d'événements obtenus sur [0, t ]. La fonction aléatoire Xt est un cas particulier de processus numérique : elle croît par sauts de une unité en des instants aléatoires (discontinuités mobiles). Toutefois, l'origine particulière de ce type de processus conduit à le définir de manière mieux adaptée aux besoins.

Définition par nombres d'événements sur un ensemble d'intervalles disjoints. Soit k intervalles disjoints ]ti, ti], avec i = 1, 2, ..., k, et soit Ni le nombre d'événements obtenus sur ]ti, ti], c'est-à-dire Ni = Xti − Xti. On donne, pour tout k et pour tout ensemble {ti, ti}i, la loi jointe de {N1, N2, ..., Nk}.

Définition par intervalles successifs. Posons U1 = t1 et Un = tn − tn−1 = Pn−1Pn. On donne la suite des lois conditionnelles des Un connaissant U1, U2, ..., Un−1 pour tout n entier positif.

Il convient, à propos des processus ponctuels, de reprendre les remarques sur le caractère trop général de ce modèle. En vue des applications, on doit tout d'abord considérer une famille convenable de processus ponctuels, puis estimer le ou les paramètres du modèle retenu pour le ou les appliquer à un exemple particulier.

Le processus ponctuel de Poisson est le cas le plus simple et le plus important. On l'obtient en posant les axiomes suivants.

Axiome d'indépendance : Pour tout k, quels que soient t1, t1, ..., tk, tk, les variables aléatoires N1, N2, ..., Nk sont indépendantes dans leur ensemble.

Axiome d'uniformité : La loi du nombre d'événements obtenus sur ]t, t + h]est indépendante de t. On suppose, de plus, que la probabilité d'obtenir plusieurs événements au même instant est nulle et, enfin, que la probabilité p(h) de n'obtenir aucun événement sur ]t, t + h]est strictement positive et strictement inférieure à 1 pour tout h > 0.

Dans ces conditions, les nombres Ni (indépendants) obéissent à des lois de Poisson : le paramètre est c(ti − ti) pour Ni ; de plus, les intervalles successifs {Ui}i sont indépendants en probabilité et obéissent tous à la même loi dite γ1, ou exponentielle, d'expression élémentaire :

c est la densité du processus.

Ce modèle peut être obtenu à partir d'un processus ponctuel discret. Supposons qu'un événement puisse se produire en chacun des instants 0,1/n, 2/n, ..., éléments de l'ensemble N(1/n), avec la même probabilité p = c/n, et que les résultats (réalisation ou non de l'événement à un instant) soient indépendants en probabilité. On obtient un processus ponctuel discret qui obéit aux axiomes précédents, mais avec ici t ∈ N(1/n). Si n tend vers l'infini, on obtient à la limite un processus ponctuel permanent : c'est le processus de Poisson de densité c.

En raison de l'axiome d'indépendance, le processus de Poisson a des propriétés très simples fort appréciées des utilisateurs. Ce modèle représente remarquablement la radioactivité naturelle (suite des enregistrements d'un compteur de Geiger-Müller) et certains phénomènes analogues d'émissions[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Maurice GIRAULT. STOCHASTIQUES PROCESSUS ou PROCESSUS ALÉATOIRES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • HASARD

    • Écrit par Bertrand SAINT-SERNIN
    • 6 817 mots
    • 2 médias
    ...difficultés considérables que soulève l'imitation du hasard par des procédures mathématiques : si, en effet, on pouvait, par un procédé arithmétique, construire une suite de nombres aléatoires, celle-ci satisferait à un certain nombre de tests statistiques et mériterait à cet égard d'être appelée suite aléatoire...
  • HYDROLOGIE

    • Écrit par Pierre HUBERT, Gaston RÉMÉNIÉRAS
    • 9 853 mots
    • 13 médias
    ...des processus physiques à l'œuvre dans la production du phénomène étudié. On se contente d'établir une relation entre variables explicatives et variables expliquées. C'est, par exemple, le cas des modèles (stochastiques) autorégressifs d'ordre p, souvent utilisés pour modéliser les débits :
  • ITŌ KIYOSHI (1915-2008)

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 793 mots

    Né à Hokusei (aujourd'hui Inabe) dans une région rurale à l'ouest de Nagoya le 7 septembre 1915, le mathématicien Itō Kiyoshi est décédé à Kyōto le 10 novembre 2008. Reconnu comme le fondateur du calcul stochastique, il a profondément renouvelé l'étude mathématique...

  • KOLMOGOROV ANDREÏ NIKOLAÏEVITCH (1903-1987)

    • Écrit par Jean-Luc VERLEY
    • 1 421 mots
    • 1 média
    ... siècle fut l'étude des processus. Les premiers résultats sont dus à Markov sous des conditions fortes d'indépendance et de stationnarité. Dans un mémoire fondamental de 1931, Kolmogorov pose les premières bases de la théorie générale des processus stochastiques (continus). Toute l'étude analytique...
  • Afficher les 10 références

Voir aussi