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SIKKIM

Situé dans la partie orientale de l'arc formé par l'Himalaya, le Sikkim est un des plus petits États de l'Inde, puisqu'il ne s'étend que sur 7 096 kilomètres carrés et ne comptait que 540 850 habitants lors du recensement de 2001, dont une trentaine de milliers résidaient dans la capitale, Gangtoko Le pays est encadré par deux projections montagneuses issues du plateau tibétain : à l'ouest, le Sangalila, dominé par le Kanchenjunga ou Kangchendronga, forme la frontière avec le Népal et, à l'est, la chaîne du Chola sépare le Sikkim de la vallée du Chumbi et du Bhoutan. Au nord, la ligne de partage des eaux entre les affluents de la Tista et ceux du Mo-chu trace une démarcation avec le Tibet. Le Sikkim descend au sud vers les plaines du Bengale occidental.

Le pays se déploie comme un amphithéâtre d'une beauté grandiose composé de vallées orientées nord-sud au fond desquelles coulent la Tista, la Rangit et leurs affluents. Il offre un riche fonds archéologique et artistique.

Le milieu naturel

Son unité physique est nette et sa constitution simple. Le haut bassin de la Tista, qui en forme l'essentiel, est vigoureusement circonscrit par des montagnes élevées. Au nord, il est limité par la haute chaîne du Grand Himalaya, ici mince et dépassant 6 000 mètres. À l'est et à l'ouest, il en part deux grands éperons nord-sud, qui forment des cloisons remarquables. À l'ouest, la chaîne des Singalila est très élevée et très continue. Elle se raccorde à la haute chaîne par le massif du Kanchenjunga (8 586 mètres d'altitude), qui est le troisième plus haut sommet de l'Himalaya et du monde. À l'est, la chaîne de Donkhya est moins élevée, et comporte plusieurs cols aisément franchissables, menant vers la vallée de la Chambi. Celle-ci, orientée du nord au sud, forme à l'est du Sikkim un saillant de la province chinoise du Xiziang (Tibet) le séparant du Bhoutan. Les cols offraient des voies de passage vers les centres les plus importants du Tibet, et notamment vers Lhasa. Le plus connu est celui de Tong La, situé à 4 600 mètres d'altitude, mais largement ouvert et assez facilement franchissable. La largeur du bassin de la Tista, la profondeur de la vallée aussi s'expliquent par l'humidité du climat, liée aux abondantes pluies de mousson qui s'abattent pendant l'été, et par la prépondérance de roches résistant mal à l'érosion (schistes plus ou moins métamorphiques essentiellement). La pyramide du Kanchenjunga, en revanche, est due à l'affleurement d'une masse cristalline au cœur d'un gigantesque anticlinal.

Malgré la simplicité des grandes lignes du relief, le Sikkim est varié en raison de l'étagement des zones climatiques, et donc de la végétation et de l'agriculture, et aussi à cause de la diversité ethnique, linguistique et culturelle des populations.

Les plus hautes régions du Sikkim sont à plus de 8 000 mètres d'altitude, mais les plus basses, très restreintes il est vrai, sont aux environs de 200 mètres. L'organisation de l'espace est donc essentiellement fonction de l'étagement.

Au sud, quelques vallées appartiennent à la zone tropicale, avec une forêt de feuillus de climat chaud et des cultures de riz. La partie la plus vivante du pays s'étend entre 1 200 et 2 200 mètres environ, avec un climat de type déjà tempéré, une forêt de feuillus semblables à ceux de l'Europe occidentale. La culture dominante est celle du maïs, associée à celle de l'orge, de l'avoine, des cardamomes. L'élevage repose sur l'utilisation des yacks, mais aussi d'un hybride yack-vache, le zomo. Les fonds de vallée, très étroits à cette altitude, où l'empreinte glaciaire est faible, sont assez peu occupés. Les hommes sont installés sur des versants, soigneusement aménagés en terrasses, sur lesquels les habitations se dispersent.[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot
  • : chargée de mission au musée Guimet
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

François DURAND-DASTÈS, Universalis et Chantal MASSONAUD. SIKKIM [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Sikkim : monastères et routes principales - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sikkim : monastères et routes principales

Autres références

  • LEPCHA ou RONG

    • Écrit par Yvan BARBÉ
    • 451 mots

    Population habitant le Népal oriental, le Bhoutan occidental, l'État indien du Sikkim et le district de Darjeeling (Inde). Leur nombre est évalué à environ 76 000. Il semble que les Lepcha, qui s'appellent eux-mêmes Rong (« ravins »), soient les plus anciens habitants du Sikkim, car ils...

  • TIBET (XIZIANG)

    • Écrit par Universalis, Chantal MASSONAUD, Luciano PETECH, David SNELLGROVE, Pierre TROLLIET
    • 26 820 mots
    • 12 médias
    ...russes en Asie centrale, le Tibet était le glacis de la forteresse indienne et ils croyaient ne pouvoir s'en désintéresser. En 1861, ils imposèrent au Sikkim leur protectorat, que la Chine reconnut en 1890 après quelques escarmouches de frontière. Un accord commercial conclu en 1893 resta lettre morte,...

Voir aussi