Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SANG Coagulation

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par , et

Événements plasmatiques

La coagulation proprement dite consiste en une modification, en principe locale, des propriétés physiques du sang, avec formation, à partir de ce liquide, d'une masse solide appelée caillot sanguin.

La responsabilité de ce changement d'état incombe à une protéine d'origine hépatique, le fibrinogène. Celle-ci se trouve à l'état dissous dans le plasma sanguin mais, sous l'action d'une enzyme, la thrombine, ce fibrinogène devient solide sous la forme de filaments de fibrine.

Coagulation du sang - crédits : Encyclopædia Universalis France

Coagulation du sang

Le nom de cette enzyme au rôle spécifique dans la coagulation du sang a été choisi pour rappeler son rôle thrombogène de catalyseur de la formation d'un caillot (en latin, thrombus, du grec thrombos). Cette fonction de la thrombine est à double tranchant, pour ainsi dire : utile pour la réparation d'une lésion vasculaire, elle est nuisible quand il y a production d'un caillot intempestivement mis en circulation dans le système vasculaire. Aussi est-elle contrecarrée par un facteur anticoagulant, l'héparine, également d'origine hépatique, en équilibre physiologique, dans des conditions normales, avec le système plaquettes-fibrinogène. Pour rompre cet équilibre, il faut que l'activité thrombogénique soit à la fois à l'œuvre au niveau des plaquettes et initiée dans le plasma afin de déterminer la formation de la thrombine. La figure 1 montre qu'une chaîne de réactions d'activations catalytiques est nécessaire pour mettre en action la prothrombine – précurseur inactif plasmatique de la thrombine – de telle sorte que la présence de celle-ci sera, de ce fait, circonstancielle. La plupart des facteurs qui concourent à l'activation de la prothrombine sont des enzymes, à l'exception de facteurs favorisants (entre parenthèses dans la fig. 1).

En multipliant les verrouillages dans le système d'activation dit intrinsèque – système constitutif et non accidentel comme le shunt d'activation extrinsèque –, le processus de la coagulation sanguine chez les vertébrés et donc chez l'homme n'est pas à l'abri de graves dysfonctionnements.

Ces derniers caractérisent des situations pathologiques brutales accidentelles (brûlures étendues, septicémie à Clostridium perfringens, méningococcie, complications obstétricales graves) ou provoquées par des interventions chirurgicales. Un fléchissement important du taux de fibrinogène circulant est observé dans de telles situations, soit par destruction de ce constituant du sang (fibrinogénolyse), soit par son utilisation intempestive dans le réseau circulatoire (coagulation intra-vasculaire disséminée, dite C.I.V.D.).

On traite les C.I.V.D., de même que les pathologies thrombo-emboliques (cf. thromboses) en programmant l'alimentation du sang en héparine « standard », (extraite de tissus animaux, ou en héparine de bas poids moléculaire (sous réserve qu'elle soit de qualité très sûre), qui agit sur les facteurs IIa et Xa (cf. fig. 1). En revanche, le sang transfusé est indispensable pour lutter contre la fibrigénolyse, conjointement au traitement causal de celle-ci.

Dans les pathologies thrombo-emboliques moins dramatiques, affectant les fonctions circulatoires, il est usuel d'utiliser des moyens thérapeutiques moins lourds. On fait alors appel aux antiagrégants plaquettaires. L'acide acétylsalicylique (aspirine) est parmi ces derniers le plus ancien et le moins sûr, à cause d'effets secondaires souvent fâcheux, mais la pharmacopée est bien pourvue en médicaments efficaces (dipyridamole, par exemple).

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-VII, chef de service à l'hôpital Lariboisière, Paris
  • : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
  • : professeur d'hématologie, U.E.R. d'hématologie, hôpital Saint-Louis, université de Paris-VII

Classification

Pour citer cet article

Jacques CAEN, Encyclopædia Universalis et Gérard TOBELEM. SANG - Coagulation [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/03/2009

Médias

Coagulation du sang - crédits : Encyclopædia Universalis France

Coagulation du sang

Plaquettes sanguines : fonction et pathologie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Plaquettes sanguines : fonction et pathologie

Autres références

  • ACIDO-BASIQUE ÉQUILIBRE

    • Écrit par
    • 2 955 mots
    • 1 média

    C'est en 1922 que Van Slyke pose les premiers principes de l'équilibre acido-basique, en reprenant la définition du pH fournie en 1909 par Sœrensen (logarithme de l'inverse de la concentration en ions hydrogène). Il montre la constance de ce pH dans le milieu intérieur. Seules...

  • AÉRO-EMBOLISME

    • Écrit par
    • 82 mots

    Formation dans le sang de bulles gazeuses qui provoquent des troubles circulatoires aux conséquences variées, parfois très graves (coma irréversible). Ce phénomène est dû au brusque passage à l'état gazeux des gaz dissous dans le sang (azote surtout) ; il se produit à l'occasion de décompressions...

  • ANÉMIES

    • Écrit par
    • 3 091 mots
    • 5 médias

    L' anémie est souvent identifiée à la pâleur. Cette notion populaire correspond à une donnée physiologique : les globules rouges contiennent un pigment de coloration rouge, l' hémoglobine. Ce pigment, rouge comme la couleur du sang qui s'écoule d'une blessure, participe à la coloration...

  • AZOTÉMIE

    • Écrit par
    • 424 mots

    L'élévation dans le sang du taux de l'urée et des autres produits d'excrétion azotée est communément décrite en clinique sous le nom d'azotémie ou d'urémie. Elle représente le stade terminal de l'insuffisance rénale progressive et résulte de l'impossibilité d'excréter les...

  • Afficher les 53 références