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SAINT-LAURENT

Rôle économique du fleuve

Au milieu du xixe siècle, le trafic outremer de l’axe laurentien est moindre que le trafic interne au Saint-Laurent. La région est caractérisée par une économie rurale de production et de consommation familiale, qui n’est encore que faiblement intégrée au circuit des échanges commerciaux. Les courants de trafic d’importation sont marqués par des produits transformés, des tissus, du sucre et du thé. Cependant, le fleuve permet le transport, surtout vers le Royaume-Uni, de produits forestiers, notamment du bois pour les chantiers navals, des planches et madriers pour la construction et des douves et cercles pour la fabrication de tonneaux.

L’industrialisation du système Saint-Laurent est lente jusqu’au début du xxe siècle, lorsque s’implantent la métallurgie, l’industrie chimique, la production d’aluminium et la production électrique. Il faut attendre la poussée d’urbanisation vers 1930 pour voir apparaître l’esquisse de bassins industriels, surtout à Montréal et à Québec. Hors de ces centres de production, le fleuve n’est encore parcouru que par des courants d’échanges diffus, dispersés autour de petits centres de négoce ou de régions d’extraction minière.

Les modes de transport préindustriel (préexistant au chemin de fer) ne pouvaient faire face à tous les besoins d’échange maritime de l’axe laurentien ni permettre la détermination d’arrière-pays en tant qu’aires d’attraction et de desserte des ports du Saint-Laurent. Le besoin de communication entre les ports, portes du commerce avec le reste du monde, et les foyers de population a stimulé la construction d’infrastructures de transport terrestre et maritime nécessaires à l’émergence de pôles d’attraction capables de structurer les échanges commerciaux du Saint-Laurent.

Le Saint-Laurent - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Le Saint-Laurent

L’arrivée du chemin de fer, notamment le Grand Tronc du Canada (Grand Trunk Railway Company of Canada) durant la seconde moitié du xixe siècle permit de transporter des produits jusqu’aux terminaux portuaires. Les besoins d’échanges commerciaux nouveaux et puissants avec l’arrière-pays continental ont entraîné de profondes modifications dans les conditions nautiques du fleuve. On en vint ainsi, au milieu du xxe siècle, au creusement de la voie maritime du Saint-Laurent unissant le fleuve aux Grands Lacs. Ce système composé d’écluses et de canaux, inauguré en 1959 et administré conjointement par le Canada et les États-Unis, permet de contourner rapides et barrages. Cette dynamique n’a fait qu’accroître le rôle économique du littoral laurentien dont un des traits distinctifs est d’associer les influences des milieux d’expansion maritime et terrestre.

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Écrit par

  • : professeur titulaire, université de Montréal, Québec (Canada)

Classification

Pour citer cet article

Claude COMTOIS. SAINT-LAURENT [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Les glaces du Saint-Laurent, Canada - crédits : Aluma Images/ Getty Images

Les glaces du Saint-Laurent, Canada

Le Saint-Laurent - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Le Saint-Laurent

Autres références

  • BACK FRÉDÉRIC (1924-2013)

    • Écrit par Bernard GÉNIN
    • 806 mots

    Cinéaste d’animation, Frédéric Back est né le 8 avril 1924 à Sankt Arnual, près de Sarrebruck (Sarre). Après avoir étudié à Strasbourg, il intègre l’école régionale des beaux-arts de Rennes et commence une carrière de peintre. Il s’installe à Montréal en 1948, où il enseignera...

  • CANADA - Cadre naturel

    • Écrit par Pierre DANSEREAU, Henri ROUGIER
    • 5 723 mots
    • 10 médias
    ...Les basses terres laurentiennes et les « Maritimes » constituent le quatrième ensemble du relief du Canada. Se juxtaposent l'ample corridor du Saint-Laurent, d'orientation sud-ouest-nord-est où le remblaiement alluvial et le développement de terrasses fluvio-glaciaires garantissent de bons sols...
  • CANADA - Histoire et politique

    • Écrit par Michel BRUNET, Universalis, Alain NOËL
    • 19 402 mots
    • 12 médias
    Par son deuxième voyage (1535-1536), Cartier mérite le titre de découvreur du fleuve Saint-Laurent, route d'accès vers le cœur du continent, axe de développement du Canada depuis l'époque de l'empire français jusqu'à celle de la voie maritime du Saint-Laurent. Il a également fait connaissance avec...
  • CANADA - Espace et société

    • Écrit par Anne GILBERT
    • 12 678 mots
    • 5 médias
    ...choisit de s’établir au Canada à partir de 1604. Elle implante des colonies de peuplement à Terre-Neuve, dans la baie de Fundy (Acadie) et sur les bords du Saint-Laurent au début du xviie siècle. Il faut toutefois attendre la formation de la Compagnie des Cent-Associés en 1627 et le retour à la France de...
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Voir aussi