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SAINT-LAURENT

Fondements historiques

L’activité humaine autour du Saint-Laurent est ancienne. Des fouilles archéologiques témoignent de la présence des peuples algonquiens et iroquoiens en bordure du fleuve dès le Néolithique. Ces peuples ont découvert des gisements de minéraux exploitables et développé leurs propres traditions culturelles. Ils ont mis au point un ensemble d’outils techniques en vue d’exploiter de façon durable les ressources des écosystèmes locaux dont ils avaient acquis une connaissance détaillée, notamment le quartzite, l’ardoise et le cuivre. L’économie de chasse, de pêche et de cueillette s’est progressivement orientée vers une économie plus diversifiée comportant la domestication de certaines plantes comestibles et la culture du maïs, des haricots et des courges. Cette évolution a conduit à la maîtrise des techniques de conservation d’aliments permettant l’établissement de villages semi-permanents pour l’entreposage des récoltes. Avant l’arrivée des Européens, la vallée du Saint-Laurent possédait un large éventail de traditions technologiques tirant parti de la diversité des ressources de l’axe laurentien et du rôle du fleuve dans la création d’établissements plus sédentaires et l’intégration des populations au sein d’un réseau complexe d’échanges commerciaux entre la vallée du Saint-Laurent, la région des Grands Lacs et les vallées de l’Ohio et du Mississippi.

Les traces matérielles retrouvées à l’Anse aux Meadows et sur la péninsule de Pointe Rosée sur l’île de Terre-Neuve, où les eaux du golfe du Saint-Laurent rencontrent celles de l’Atlantique Nord, indiquent que ces sites ont permis aux colons vikings d’explorer les terres situées autour du golfe du Saint-Laurent vers l’an 1000. Dès le xve siècle, nombre de pêcheurs européens naviguaient dans les eaux du golfe, y avaient établi quelques avant-postes de pêche et s’engageaient progressivement dans la traite des fourrures. À la recherche d’un passage vers l’Asie, des empires se sont ensuite appuyés sur les eaux du fleuve pour fonder des colonies le long des berges. Regardant vers des mondes plus lointains, le royaume de France a conçu le long de l’axe laurentien une part de ses ambitions, et connu quelques-unes de ses déceptions. Ses échecs ont facilité la construction de l’empire britannique qui a inclus la vallée du Saint-Laurent dans son domaine colonial en 1763 avec le traité de Paris. Les points de regroupement des liaisons maritimes et foyers de peuplement en lien avec la colonisation qui, au xvie siècle, étaient apparus sur les côtes atlantiques, se déplacent peu à peu, dès le siècle suivant et pour longtemps, en amont du fleuve avec la fondation de Québec en 1608, Trois-Rivières en 1634 et Montréal en 1642. Le Saint-Laurent a ainsi servi d’axe de pénétration pour l’exploration de l’intérieur du continent. Avec la formation du Canada en 1867, la vallée du Saint-Laurent entre dans une ère nouvelle.

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Écrit par

  • : professeur titulaire, université de Montréal, Québec (Canada)

Classification

Pour citer cet article

Claude COMTOIS. SAINT-LAURENT [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Les glaces du Saint-Laurent, Canada - crédits : Aluma Images/ Getty Images

Les glaces du Saint-Laurent, Canada

Le Saint-Laurent - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Le Saint-Laurent

Autres références

  • BACK FRÉDÉRIC (1924-2013)

    • Écrit par Bernard GÉNIN
    • 806 mots

    Cinéaste d’animation, Frédéric Back est né le 8 avril 1924 à Sankt Arnual, près de Sarrebruck (Sarre). Après avoir étudié à Strasbourg, il intègre l’école régionale des beaux-arts de Rennes et commence une carrière de peintre. Il s’installe à Montréal en 1948, où il enseignera...

  • CANADA - Cadre naturel

    • Écrit par Pierre DANSEREAU, Henri ROUGIER
    • 5 723 mots
    • 10 médias
    ...Les basses terres laurentiennes et les « Maritimes » constituent le quatrième ensemble du relief du Canada. Se juxtaposent l'ample corridor du Saint-Laurent, d'orientation sud-ouest-nord-est où le remblaiement alluvial et le développement de terrasses fluvio-glaciaires garantissent de bons sols...
  • CANADA - Histoire et politique

    • Écrit par Michel BRUNET, Universalis, Alain NOËL
    • 19 402 mots
    • 12 médias
    Par son deuxième voyage (1535-1536), Cartier mérite le titre de découvreur du fleuve Saint-Laurent, route d'accès vers le cœur du continent, axe de développement du Canada depuis l'époque de l'empire français jusqu'à celle de la voie maritime du Saint-Laurent. Il a également fait connaissance avec...
  • CANADA - Espace et société

    • Écrit par Anne GILBERT
    • 12 678 mots
    • 5 médias
    ...choisit de s’établir au Canada à partir de 1604. Elle implante des colonies de peuplement à Terre-Neuve, dans la baie de Fundy (Acadie) et sur les bords du Saint-Laurent au début du xviie siècle. Il faut toutefois attendre la formation de la Compagnie des Cent-Associés en 1627 et le retour à la France de...
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Voir aussi