CANADAEspace et société
Carte mentale
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Capitale | Ottawa |
Langues officielles | anglais, français |
Unité monétaire | dollar canadien (CAD) |
Population | 38 148 000 (estim. 2021) |
Superficie (km2) | 9 984 670 |
Quiconque parcourt le Canada, ne serait-ce qu’en observant une carte, prend conscience de l’immensité du pays. Plus de 5 514 kilomètres séparent sa façade orientale, sur l’Atlantique, de sa côte occidentale, sur le Pacifique. En outre, le peuplement y est loin d’être continu, même sur sa frange sud, où vivent plus des deux tiers de la population, à moins de 100 kilomètres de la frontière avec les États-Unis. Le pays s’étire sur 4 634 kilomètres depuis les États-Unis au sud jusqu’à son point situé le plus au nord, sur le front arctique. Il couvre 9 984 670 kilomètres carrés, ce qui en fait le deuxième pays du monde par sa superficie. La population, qui dépassait à peine 37,5 millions d’habitants au 1er juillet 2019, et les activités n’occupent qu’une petite partie du territoire, qui ailleurs, reste sauvage.
Sa très grande diversité apparaît comme un autre trait majeur de la géographie du Canada. Se juxtaposent sur le territoire des milieux très contrastés : forêts criblées de lacs, plateaux montagneux, vastes étendues de roches et de glaces, plaines agricoles, villes plus ou moins populeuses, métropoles aux banlieues interminables. Inégalement dotés par la nature et le climat, ces divers milieux renvoient aussi à des moments différents de l’histoire du pays, antérieurs même à l’établissement européen sur le continent. Le territoire du Canada, tel qu’il existe aujourd’hui, a été créé par l’Acte de l’Amérique du Nord britannique en 1867, mais il a été façonné auparavant par 250 ans d’histoire.
Carte administrative du Canada.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Quatre processus ont contribué à modeler la géographie du pays. Chaque lieu, chaque région résulte de la combinaison de ces processus, qui ont chacun laissé leur empreinte sur le territoire. Un premier, qui a jeté les bases des formes élémentaires de l’écoumène, correspond à l’occupation progressive du pays et aux ressources qui l’ont motivée. Le deuxième se rapporte à la densification du territoire résultant de son industrialisation, puis à son passage à une économie de services, qui a contribué à l’expansion du réseau urbain et de ses métropoles. Le troisième concerne ses fondements culturels et la distinction entre les espaces autochtone, francophone, anglophone et pluriculturel du pays, édifiés à différentes époques et transformés au gré des tensions qui ont marqué leur histoire. Enfin, le quatrième résulte du découpage administratif du Canada. Les dix provinces et les trois territoires ont chacun leur personnalité. Des affinités entre voisins ont fait naître de grands ensembles régionaux qui, bien qu’ils n’aient aucune existence légale, apparaissent comme des éléments marquants de la carte mentale des Canadiens. Leurs paysages particuliers révèlent les sociétés qui les ont fait naître et sont autant de fenêtres sur ce qui fait l’originalité du pays.
Les formes élémentaires de l’écoumène
Ce n’est pas le continent lui-même qui attire les premiers Européens sur le territoire canadien, mais plutôt la recherche d’un passage vers l’Orient. Leurs multiples voyages leur font prendre conscience toutefois de l’immense potentiel de ses matières premières, si bien que Français et Anglais décident de s’y établir de façon permanente dès le début du xviie siècle, à des fins tant économiques que politiques. Le Canada se serait développé, dès lors, au rythme de l’exploitation de multiples ressources, dans un système d’abord centré sur l’Europe, puis sur les États-Unis. Les géographes Jean-Bernard Racine et Paul Villeneuve en ont fort bien décrit les effets sur le territoire dans leur contribution à la Géographie universelle (1992).
La morue : la naissance d’un chapelet de petites localités côtières
L’intérêt pour le Canada est d’abord suscité par la morue, source de protéines bon marché, facile à stocker et à transporter. Elle abonde sur la côte atlantique du continent, vers laquelle affluent des centaines de navires et des milliers de pêcheurs européens – français, portugais, basques d’abord, puis anglais –, pendant tout le xvie siècle. Au gré d’un commerce de mieux en mieux structuré, des gardiens sont progressivement laissés sur place l’hiver pour entretenir les installations de séchage et de salage. Mais on ne recense que quelque 1 000 hivernants, parmi lesquels une quarantaine de familles, dans les établissements français de la côte sud de Terre-Neuve en 1687, alors que la trentaine de havres et petits ports anglais de la côte est de l’île n’en compt [...]
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Écrit par :
- Anne GILBERT : professeure émérite, département de géographie, université d'Ottawa, Ontario (Canada)
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Voir aussi
- LANGUE ANGLAISE
- AUTOCHTONE ESPÈCE ou ESPÈCE INDIGÈNE
- EMPIRE BRITANNIQUE Amérique
- CANADA droit et institutions
- CANADA histoire jusqu'en 1968
- COMPTOIRS
- FOURRURES
- LANGUE FRANÇAISE
- GASPÉSIE ou PÉNINSULE DE GASPÉ
- GÉOGRAPHIE URBAINE
- HALIFAX
- HYDROÉLECTRICITÉ
- IMMIGRATION
- INFRASTRUCTURE DE TRANSPORT
- INUIT
- PROVINCES MARITIMES Canada
- MÉTISSAGE
- MINES & CARRIÈRES
- MORUE
- NUNAVIK
Pour citer l’article
Anne GILBERT, « CANADA - Espace et société », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 05 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/canada-espace-et-societe/