CANADACadre naturel
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Capitale | Ottawa |
Langues officielles | anglais, français |
Unité monétaire | dollar canadien (CAD) |
Population | 38 148 000 (estim. 2021) |
Superficie (km2) | 9 984 670 |
Sans aucun doute, la première image que l'on a, lorsqu'on évoque le milieu canadien, est celle d'un climat rude : ce pays n'a-t-il pas été comparé à l'empire du froid ? Cependant, la rudesse bien connue des hivers longs aux températures si basses ne saurait faire oublier la légendaire douceur de l'indian summer ni l'agréable tiédeur des confins du Puget Sound. En outre, le relief est loin d'être un élément secondaire, même si c'est à grande échelle qu'il faut l'appréhender.
Carte physique du Canada.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Quatre ensembles du relief bien distincts
À première vue, le relief canadien semble d'une étonnante simplicité ; on en arrive même à imaginer qu'il n'est que le prolongement nordique du triptyque étatsunien associant Appalaches, plaines centrales et montagnes de l'Ouest. La réalité est différente, à deux titres : d'une part, si l'on retrouve bien les trois subdivisions précitées, force est de constater que leur présence au Canada est passablement modifiée ; d'autre part s'ajoute un quatrième élément qui singularise tout à fait le Canada par rapport à son voisin : le bouclier.
À l'ouest, le système cordilléran est beaucoup plus resserré qu'aux États-Unis. Les montagnes Rocheuses, qui, contrairement à ce que l'on entend souvent, ne sont que l'axe des hauts sommets le plus à l'est, surgissent brutalement au-dessus des collines de piedmont (Foothills) et culminent à 3 954 mètres au mont Robson. Formées par une succession d'écailles développées dans des sédiments secondaires alternativement durs et tendres, ces montagnes se prêtent à une morphologie structurale exemplaire autant qu'élémentaire tant la nature et la disposition des couches sont faciles à percevoir dans le paysage : aux alentours du lac Spray, le profil transversal rappelle à s'y méprendre le toit à sheds d'une usine du xixe siècle. Sur 1 700 mètres de hauteur, le millefeuille stratigraphique du mont Robson n'a d'égal que la paroi nord de l'Eiger. Et, à quelques kilomètres de Banff, la pyramide calcaire du mont Assiniboine vaut à ce dernier le surnom de Matterhorn of the Rockies tant on pourrait s'imaginer au pied du célébrissime Cervin !
Paysage du Banff National Park, au pied des montagnes Rocheuses, au Canada.
Crédits : Cosmo Condina/ The Image Bank/ Getty Images
Vers l'ouest, les montagnes Rocheuses s'interrompent tout aussi nettement qu'elles apparaissent au-dessus des Prairies : un long et profond sillon (Rocky Mountain Trench), au deuxième rang mondial après le rift est-africain pour la longueur et la continuité, sépare sans transition le bourrelet montagneux des hauts plateaux intérieurs. Ceux-là, moins élevés et un peu plus monotones, doivent l'aération de leur relief aux langues glaciaires dévalant des Rocheuses à l'ère quaternaire, qui ont achevé d'établir le réseau hydrographique du Fraser, contribuant ainsi à la mise en place des axes de communication contemporains. Plus à l'ouest, un nouveau bourrelet de hautes montagnes correspond au système des chaînes pacifiques. À lui les plus hautes altitudes puisque, dans l'angle sud-ouest du territoire du Yukon, aux confins de l'Alaska, le mont Logan (5 959 m) est le point culminant de tout le Canada. À lui également les paysages littoraux les plus spectaculaires qui voient la montagne dégringoler dans le Pacifique et l'océan pousser ses tentacules par des fjords aux parois vertigineuses (Squamish). Les ultimes chaînons côtiers, continus aux États-Unis, ne se manifestent plus que fragmentés, représentés par des îles (Vancouver) ou un archipel (Reine-Charlotte).
Tant dans les Rocheuses que dans les chaînes pacifiques, la parure des glaciers illumine encore fortement la montagne, bien qu'elle ne soit qu'un pâle reflet des grandes glaciations du Quaternaire. Le glacier de Columbia dans les Rocheuses, avec ses sept langues s'écoulant à partir de la calotte centrale, illustre en miniature les vastes inlandsis qui ont enseveli à quatre reprises la quasi-totalité du sol canadien.
Les Prairies, inscrites géologiquement entre le bouclier et le système montagneux occidental, sont assimilées aux plaines de l'intérieur. Immense corridor s'ouvrant vers l'océan Arctique grâce au bassin hydrographique du Mackenzie, ce monde de croupes et d'incommensurables étendues horizontales n'est interrompu dans sa monotonie que tout au sud par les Cypress Hills. Contrairement à ce que l'on i [...]
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Écrit par :
- Pierre DANSEREAU : professeur émérite à l'université du Québec, Montréal
- Henri ROUGIER : agrégé de géographie, docteur d'État, professeur des Universités
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Voir aussi
- RÉGION ARCTIQUE
- BAFFIN ÎLE ou TERRE DE
- BASSIN VERSANT ou BASSIN HYDROGRAPHIQUE
- BOUCLIER CANADIEN
- CHAÎNES DE MONTAGNES géologie
- CLIMAT CONTINENTAL
- CLIMAT OCÉANIQUE
- CLIMATS
- COAST RANGES ou CHAÎNES CÔTIÈRES
- COURANTS MARINS
- FORÊT DÉCIDUE
- CLIMATS FROIDS
- BAIE DE FUNDY
- GRAND LAC DES ESCLAVES
- GRAND NORD CANADIEN
- BAIE D' HUDSON
- LABRADOR Canada
- COURANT DU LABRADOR
- MONT LOGAN
- PROVINCES MARITIMES Canada
Pour citer l’article
Pierre DANSEREAU, Henri ROUGIER, « CANADA - Cadre naturel », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 09 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/canada-cadre-naturel/