RESNAIS ALAIN (1922-2014)
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Alain Resnais est, parmi les créateurs de formes cinématographiques, l'un des plus grands. Ses premiers longs-métrages, Hiroshima mon amour, L'Année dernière à Marienbad et Muriel, constituent des jalons essentiels de la modernité cinématographique des années 1960. Ils ont donné l'exemple d'expérimentations, sur le son ou sur la « déstructuration » du récit, montré d'autres manières de construire un personnage dans un film, proposé des images du temps inédites. Mais l'œuvre de Resnais ne s'est pas arrêtée à Muriel. Considérée dans son ensemble, elle fait de lui un cinéaste capable de tout remettre en question à chaque film : L'Amour à mort, Mélo, Smoking / No Smoking, Pas sur la bouche ou Vous n’avez encore rien vu sont venus prouver qu'il n'a nullement renoncé à tenter des expériences limites au sein des structures commerciales de l'industrie cinématographique. On pourrait dire de lui ce que Vladimir Jankélévitch écrit de Maurice Ravel : « On vérifie, en écoutant la musique de Ravel, que la France n'est pas toujours le pays de la modération, mais plus souvent celui de l'extrémisme passionné et du paradoxe aigu. Il s'agit d'éprouver tout ce que peut l'esprit dans une direction donnée, de tirer sans faiblir toutes les conséquences de certaines attitudes. »
Hiroshima mon amour , d'A. Resnais, 1959 : E. Riva et Eiji Okada
Emmanuelle Riva et Eiji Okada dans Hiroshima mon amour (1959), d'Alain Resnais.
Crédits : Istituto Geografico De Agostini
Alain Resnais
Alain Resnais à la Mostra de Venise, en 2006. Il y présentait Cœurs, avec Sabine Azéma, Pierre Arditi et Lambert Wilson, ses acteurs fétiches, dans les principaux rôles.
Crédits : A. Benedetti/ Corbis
Smoking/No Smoking, A. Resnais
Smoking/No Smoking (1994), d'Alain Resnais. Exercice de style ou discours sur le peu de réalité? Sabine Azéma (ici sur la photo) et Pierre Arditi sont les seuls interprètes des neuf personnages du diptyque formé par Smoking/No Smoking.
Crédits : Istituto Geografico De Agostini
Le temps à l'œuvre
Alain Resnais est né le 3 juin 1922 à Vannes, dans le Morbihan. Très tôt, il se prend de passion pour le cinéma. Il filme, avec une caméra 8 mm achetée en 1935 dans une boutique du passage Pommeraye de Nantes, un Fantômas dont ses camarades sont les interprètes. Cette passion ne se démentira pas. La vidéothèque « idéale » qu'il compose soixante ans après pour la revue Vogue comporte des raretés connues des seuls amoureux fous du septième art. Son œuvre publique se déploie à partir du début des années 1950. Ses courts-métrages, dont Nuit et Brouillard, Toute la mémoire du monde et Le Chant du styrène (commentaire de Raymond Queneau), et ses premiers longs-métrages, Hiroshima mon amour, L'Année dernière à Marienbad, Muriel, ou le Temps d'un retour, dessinent [...]
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Écrit par :
- Jean-Louis LEUTRAT : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
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AIMER, BOIRE ET CHANTER (A. Resnais)
Si, jusqu’à Mélo (1986, d’après Henry Bernstein), Alain Resnais n’avait jamais réalisé d’adaptations littéraires (d’Hiroshimamon amour à L’Amour à mort, dix longs-métrages en vingt-six ans), la seconde partie de sa filmographie (neuf longs-métrages en vingt-huit ans) ne comporte plus que deux scénarios […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/aimer-boire-et-chanter/#i_11821
ALAIN RESNAIS, LIAISONS SECRÈTES, ACCORDS VAGABONDS (S. Liandrat-Guigues et J.-L. Leutrat)
Parmi tous les réalisateurs français qui ont débuté dans le long-métrage à la fin des années 1950, Alain Resnais est assurément le moins prolifique : d'Hiroshima mon amour (1959) à Cœurs (2006), il n'a signé que dix-huit titres (dix-neuf si l'on compte pour deux le diptyque Smoking/No Smoking). Bien peu […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/alain-resnais/#i_11821
HIROSHIMA MON AMOUR, film de Alain Resnais
Lorsque Alain Resnais est pressenti pour réaliser un film sur le thème de la bombe atomique d'Hiroshima et des dangers du nucléaire, il est déjà un auteur de courts-métrages jouissant d'une notoriété internationale incontestable, en particulier grâce à Nuit et Brouillard (1955). Il a débuté sa carrière […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/hiroshima-mon-amour/#i_11821
NUIT ET BROUILLARD (A. Resnais)
Nuit et brouillard, court-métrage d'Alain Resnais, est le premier film français à aborder de front les camps d'extermination et la « solution finale » de la question « juive », mise en œuvre par le régime nazi et symbolisée par Auschwitz. Il le fait en écartant […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/nuit-et-brouillard/#i_11821
ARDITI PIERRE (1944- )
Né en 1944, Pierre Arditi est, à partir de la fin des années 1960, partout à la fois, au théâtre, à la télévision et au cinéma. Lui-même revendique cette boulimie et le plaisir de figurer dans quatre à cinq films par an pourvu qu'il s'y montre à chaque fois différent. Pari audacieux pour ce comédien au physique de Monsieur Tout-le-Monde, à la dict […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/pierre-arditi/#i_11821
AZÉMA SABINE (1949- )
Née en 1949, ancienne élève d'Antoine Vitez au Conservatoire, Sabine Azéma commence sa carrière au théâtre de Boulevard. Remarquée à la Comédie des Champs-Élysées face à Louis de Funès dans La Valse des toréadors (Jean Anouilh), elle devient une actrice comique à succès à la fin des années 1970 et interprète des pièces de Claude Rich, Françoise Do […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/sabine-azema/#i_11821
CAYROL JEAN (1911-2005)
Écrivain français. Jean Cayrol est né à Bordeaux le 6 juin 1911. Après des études de droit et de lettres, il occupe un emploi de bibliothécaire. La poésie le requiert très tôt. Même si c'est la lecture des surréalistes qui le révèle à lui-même, il compose, à l'écart des esthétiques du temps, des poèmes qui, avec fièvre, interrogent l'unité d'un « j […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/jean-cayrol/#i_11821
CENSURE
Dans le chapitre « La survivance d'une censure politique » : […] Le statut juridique du cinéma et de la télévision a par ailleurs favorisé la perpétuation d'une forme de censure gouvernementale animée par des considérations politiques. Dans la France d'après 1945 par exemple, on interdit Les statues meurent aussi d'Alain Resnais et Chris Marker, sur l'art d'Afrique noire et le colonialisme, en 1955, Le Rendez- […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/censure/#i_11821
CINÉMA (Aspects généraux) - Histoire
Dans le chapitre « Le cinéma français » : […] Dans l'espace occidental, il est le seul concurrent sérieux de son homologue américain. Le soutien étatique et le dynamisme de la production fondée sur la relation privilégiée avec la chaîne de télévision Canal Plus (qui s'est imposée comme le grand argentier du cinéma français) n'expliquent cependant pas tout. Si dans d'autres domaines la France […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/cinema-aspects-generaux-histoire/#i_11821
CINÉMA (Réalisation d'un film) - Montage
Dans le chapitre « L'évolution du montage » : […] Contrairement à ce que l'on pouvait attendre, le montage ne disparut pas avec la nouvelle vague, fille de Bazin et de Rossellini. Orson Welles, dans son film manifeste, Citizen Kane (1941) , utilisait déjà aussi bien le plan-séquence et la profondeur de champ mais aussi toutes les ressources anciennes et nouvelles du montage. Depuis la guerre, et […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/cinema-realisation-d-un-film-montage/#i_11821
DUSSOLLIER ANDRÉ (1946- )
André Dussollier est né le 17 février 1946 à Annecy. Après des études en lettres modernes, sanctionnées par deux licences et une maîtrise, il monte, âgé de vingt-trois ans, à Paris pour y étudier l'art dramatique. Sorti diplômé du conservatoire, il devient, en 1972, pensionnaire de La Comédie-Française. Il commence alors une activité théâtrale qui […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/andre-dussolier/#i_11821
ÉROTISME
Dans le chapitre « Érôs et Thanatos » : […] « Tu me tues, tu me fais du bien. » Les huit monosyllabes de ce leitmotiv harcelant d' Hiroshima mon amour , agressivement contradictoires, deviennent, dans la mémoire, chant profond, recomposent idéalement, au bénéfice de la simplicité, un film surchargé d'intentions. Par-delà la rhétorique des dialogues et du montage, par-delà les symboliques plu […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/erotisme/#i_11821
FLASH-BACK, cinéma
Figure narrative permettant, dans le cours d'un récit cinématographique, de traduire le retour en arrière ou le rappel d'un événement passé. Le terme français maintenant recommandé est « retour en arrière ». Les moyens utilisés dans ce but sont assez variés. Le cinéma muet se contentait d'un intertitre indiquant, par exemple, « Six mois avant » ; l […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/flash-back-cinema/#i_11821
GRUAULT JEAN (1924-2015)
Acteur, metteur en scène de théâtre, auteur dramatique, romancier, librettiste d’opéra, Jean Gruault a marqué l’histoire du cinéma par son travail de scénariste. S’il avait écrit pour des réalisateurs tels que Robert Enrico ou Gavin Millar, il était surtout de la famille de la nouvelle vague (via Rossellini, Rivette, Truffaut) et, plus globalement […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/jean-gruault/#i_11821
NOUVELLE VAGUE, cinéma
En 1959, lors du 12 e Festival international de Cannes, sont présentés simultanément Hiroshima, mon amour d’Alain Resnais et Les 400 Coups de François Truffaut, qui obtient le prix de la mise en scène . En février et mars étaient sortis avec succès les deux premiers films de Claude Chabrol, Le Beau Serge et Les Cousins . Deux ans plus tôt, E […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/nouvelle-vague-cinema/#i_11821
PARLANT (CINÉMA) - (repères chronologiques)
1899 États-Unis. Th e Astor Tramp , « picture song » de Thomas Edison. Bande filmée destinée à être accompagnée d'une chanson chantée en salle (derrière l'écran) par des artistes invités. 1900 France. Présentation par Clément Maurice du Phono-Cinéma-Théâtre à l’'Exposition universelle. Au programme, une scène d' Ham l et interprétée par Sarah B […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/parlant-cinema-reperes-chronologiques/#i_11821
ROMAN - Roman et cinéma
Dans le chapitre « Le cas Resnais » : […] Une rencontre particulièrement heureuse entre le roman et le cinéma s'effectue dans les années 1960. La plupart des cinéastes français importants de la fin des années 1950 entretiennent des relations avec la littérature. C'est l'époque où Louis Aragon publie La Semaine sainte et Raymond Queneau Zazie dans le métro , tandis que de nouveaux romancie […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/roman-roman-et-cinema/#i_11821
SEYRIG DELPHINE (1932-1990)
Fille du directeur du Service des antiquités au Liban, Delphine Seyrig est née à Beyrouth le 10 avril 1932. Très vite séduite par le théâtre, elle étudie sous les directions successives de Pierre Bertin, Roger Blin et Tania Balachova. Le Centre dramatique de l'Est l'accueille et l'affiche dans La Première Surprise de l'amour de Marivaux. Pour L'A […] Lire la suite☛ http://www.universalis.fr/encyclopedie/delphine-seyrig/#i_11821
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Pour citer l’article
Jean-Louis LEUTRAT,
« RESNAIS ALAIN -