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KOERING RENÉ (1940- )

Né à Andlau (Bas-Rhin) le 27 mai 1940, le compositeur français René Koering étudie le piano et le hautbois à Strasbourg. Très tôt, son intérêt se porte sur la théorie et l'écriture musicales. Dès l'âge de quinze ans, il se penche sur les conceptions dodécaphoniques et sérielles d'Arnold Schönberg. Bien qu'influencé par Béla Bartók et Igor Stravinski, il commence à composer dans un style sériel. En 1960, sur les conseils de Pierre Boulez, René Koering assiste aux cours d'été de Darmstadt, où il fait plus ample connaissance avec le groupe de compositeurs qui les anime. Il prend alors des cours de composition auprès de Bruno Maderna. C'est le début d'une longue amitié entre René Koering et son professeur. Il suit également les cours de Karlheinz Stockhausen, de Boulez et de György Ligeti. En 1961, Heinrich Strobel lui demande d'écrire pour le festival de Donaueschingen : Combat T.3N, pour piano et orchestre, y est créé par Hans Rosbaud en novembre 1962. De cette époque date également la Suite intemporelle, pour récitant et huit instruments (1961). En 1965, le festival de Strasbourg lui commande une œuvre sortant du cadre ordinaire : Triple et trajectoires, pour piano solo et deux orchestres, est créé par le pianiste Claude Helffer ; les deux orchestres sont dirigés par Charles Bruck et le compositeur lui-même.

De 1961 à 1969, René Koering se consacre exclusivement à la composition. Il est encouragé par des marques de confiance, notamment celles de Darius Milhaud, qui voit en lui « un des compositeurs les plus doués de sa génération ». Il obtient en 1967 le prix de la Vocation de la fondation Bleustein-Blanchet et le grand prix de la fondation Maeght. En 1962, il avait trouvé à Berlin un éditeur, Ahn und Simrock, qui va publier ses premières œuvres. Mais, confronté à des problèmes matériels, il donne des leçons ainsi que des conférences, et effectue des travaux de copiste. Il continue néanmoins plus que jamais à écrire. À partir de 1969, il s'installe à Paris.

En 1972, il rencontre Michel Butor. Commence alors une collaboration artistique qui se révélera très fructueuse. La nuit écoute (1972), pour bande magnétique et sextuor à cordes, est créé au festival de Royan en 1973, par I Solisti Veneti sous la direction de Claudio Scimone. La bande utilise des fréquences, des informations et des parasites recueillis sur ondes courtes, des textes enregistrés par Michel Butor et Thalie Frugès ainsi que des fragments d'une partition antérieure intitulée Image du couloir (pour violon et orchestre, 1969). Tous ces éléments sont manipulés et transformés par des moyens électroacoustiques (modulateurs, filtres...). À cela s'ajoutent épisodiquement une clarinette et une voix.

À partir du début des années 1970, René Koering va écrire pour toutes les formations : un Premier Quatuor à cordes, très remarqué par la critique en 1974, lors de sa création au festival de Royan par le Quatuor Parrenin, 34 Mesures pour un portrait de T..., pour 21 instruments (1976), Konzert, pour alto et clarinette (1977). Cette dernière œuvre réunit quatre parties dont l'organisation instrumentale forme, comme toujours chez le compositeur, un agencement original : K1, pour orchestre seul, développe essentiellement l'idée d'isorythmie ; K2 est un mouvement lent, une sorte d'adagio pour alto solo et une partie de l'orchestre ; K3 est un autre adagio, pour clarinette cette fois, et une autre partie de l'orchestre ; K4, enfin, réunit les deux solistes et joue sur les antagonismes des deux parties de l'orchestre. Comme toujours chez René Koering, l'originalité de l'œuvre se traduit dans la disposition de l'orchestre, qui se divise ici en trois groupes distincts, tant rythmiquement qu'harmoniquement (premier groupe : cuivre et cordes ; deuxième groupe : piano à quatre mains, percussions[...]

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Écrit par

  • : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)

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Pour citer cet article

Juliette GARRIGUES. KOERING RENÉ (1940- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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