PSYCHANALYSE & CONCEPT D'OPPOSITION
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Principe de contraste et représentation indirecte
Le « principe de contraste » (1900), où Freud voit la clef d'une organisation binaire des contenus mentaux et où trouvent appui les mécanismes du traitement des contraires dans le rêve, s'exprime déjà sous une forme particulière dans les textes de 1892-1896. Freud utilise alors la notion de « représentation de contraste » (Kontrastvorstellung) dans la description de processus relevant aussi bien du normal que du pathologique. Dans les processus normaux, les « projets » et les « attentes » comportent un certain degré d'incertitude subjective, une « contre-attente », qui se formule dans un ensemble, précisément, de « représentations de contraste ». Or le domaine des processus pathologiques se caractériserait par le fait d'un renforcement de ces représentations de contraste. Ainsi en serait-il, mais avec des effets différents, dans la neurasthénie et l'hystérie. Dans la neurasthénie, la représentation de contraste pénible est reliée « en un seul acte » à la conscience – par où s'expliquent la faiblesse de volonté, le pessimisme, la folie du doute, les phobies. En revanche, dans l'hystérie, en raison de la tendance au clivage et à la dissociation de la conscience, la représentation de contraste, ou encore « contre-représentation » (Gegenvorstellung), subit un refoulement et, dans la lutte contre l'intention consciente, s'objective comme « contre-volonté » (Gegenwille) sous la forme d'un symptôme moteur, d'une innervation corporelle. D'une manière différente encore, dans la névrose obsessionnelle, la contre-représentation demeure présente dans le conscient sous la forme d'un contre-symptôme de scrupulosité (Gegensymptom). Cette notion représente la première description produite par Freud du mécanisme de la formation réactionnelle, typique de la névrose obsessionnelle. Il y verra ultérieurement une forme de « transformation du contenu » de la pulsion refoulée, en rapport avec un renforcement de l'attitude consciente opposée (1892-1893, 1893 [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 21 pages
Écrit par :
- Émile JALLEY : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur de psychologie et d'épistémologie à l'université de Paris-Nord
Classification
Autres références
« PSYCHANALYSE & CONCEPT D'OPPOSITION » est également traité dans :
INCONSCIENT
Dans le chapitre « La logique de l'inconscient » : […] Caractériser les processus inconscients par la condensation et le déplacement, c'est, au regard de la pensée consciente, les assimiler à l'arbitraire et à l'incohérence. Freud dit en effet que les pulsions, c'est-à-dire les motions de désir constitutives de l'inconscient, ne connaissent pas la contradiction et donc la négation , mais qu'elles persistent les unes à côté des autres sans s'influencer […] Lire la suite
LIBIDO
Dans le chapitre « Le sexe de la libido à la lumière de la castration » : […] La notion platonicienne de l'Éros repose sur le mythe de l'unité de l'androgyne primordial. De même est-ce d'un mythe que Jacques Lacan partait au congrès de Bonneval de 1960, marquant sa conception de la libido de cette touche de fantaisie que Freud tenait pour indispensable à tout progrès de sa métapsychologie : mythe de l'œuf « qui peut-être s'indique comme refoulé à la suite de Platon dans la […] Lire la suite
LINGUISTIQUE ET PSYCHANALYSE
Dans le chapitre « La psychanalyse et la forme des langues » : […] Il arrive que telle ou telle donnée de langue permette de proposer une analogie structurale éclairant le fonctionnement des processus inconscients. Ainsi, dans L' Interprétation des rêves , le terme « interprétation » ( Deutung ) relève de la philologie. Cela ne veut pas dire qu'aux yeux de Freud le rêve soit à proprement parler une langue, mais que son fonctionnement est analogue par certains t […] Lire la suite
OPPOSITION CONCEPT D'
Dans le chapitre « Schelling » : […] Schelling reprend à Fichte l'idée cardinale selon laquelle l'affirmation ne s'établit que sur la négation, que la source de toute activité réside dans une opposition, que rien ne se pose que par une lutte et une victoire sur son opposé. Cependant, intéressé par les travaux de son époque, en particulier dans les sciences de la nature, Schelling applique l'arsenal des concepts fichtéens à la constru […] Lire la suite
PRIVATION
Confondre manque et privation revient à occulter la distinction soulignée par Kant dans l' Essai pour introduire en philosophie le concept de grandeur négative entre opposition logique et opposition réelle. La connexion logique n'a guère de conséquence réelle : elle comporte une négation sans position, le « manque » consistant en un simple « défaut » d'être. Ainsi un corps en repos n'est point en […] Lire la suite
SEXUALITÉ, psychanalyse
Dans le chapitre « Des pulsions partielles au concept de castration » : […] De fait, la théorie psychanalytique ne pouvait éviter d'interroger de plus près le rapport de difficile voisinage du sexuel et du psychique ; et c'est ce qu'aborde Freud avec la théorie des pulsions. Ce qu'il faut retenir de l'expérience sur ce point, c'est que la sexualité n'est représentée dans le psychisme, n'y a son accès et son efficacité que sous la forme de « pulsions partielles », c'est-à […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Émile JALLEY, « PSYCHANALYSE & CONCEPT D'OPPOSITION », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 13 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/psychanalyse-et-concept-d-opposition/