PNEUMONIE

Des pneumonies dues à des virus émergents

Récemment, des pneumonies graves liées à des virus émergents (c’est-à-dire inconnus auparavant) ont mis en alerte les institutions sanitaires internationales. Fin 2002, un nouveau syndrome extrêmement contagieux et grave apparaît en Chine, avant de se répandre dans 30 pays : le SRAS, pour syndrome respiratoire aigu sévère (SARS en anglais) a été à l’origine de 8 000 cas identifiés et 800 morts. En France, 437 cas possibles de SRAS ont été signalés entre mars et juillet 2003. Pour sept personnes, dont l’une est décédée, le SRAS a été estimé probable. Le virus responsable de ce syndrome (SARS-CoV) a été identifié en quelques mois. Il appartient à la famille des coronavirus et a pour réservoir naturel une chauve-souris. Depuis 2004, aucun nouveau cas de SRAS n’a été signalé dans le monde. En revanche, en septembre 2012, un nouveau coronavirus, proche de celui responsable du SRAS, a été identifié en Arabie Saoudite. Ce virus atteint des personnes de tout âge et entraîne le plus souvent une atteinte respiratoire grave, conduisant à la mort de 30 à 40 p. 100 des malades. L’épidémie semble avoir émergé en Jordanie, avant de s’étendre aux pays voisins. Ce syndrome a été dénommé syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Middle East respiratory syndrome ou MERS en anglais) et le virus responsable MERS-CoV. Depuis mai 2015, une épidémie sévit en Corée du Sud. L’O.M.S. y a recensé 185 cas confirmés et un en Chine, conduisant à 37 décès. En Arabie Saoudite, une recrudescence des cas a été observée en août de la même année, liée en grande partie à la diffusion de l’infection dans un établissement hospitalier de Riyād. Au total, depuis 2012, le virus MERS-CoV a été responsable de 1 517 cas de MERS et d’au moins 539 décès dans le monde (données O.M.S. du 8 septembre 2015).

Des dispositifs de veille sanitaire ont été mis en place dans le monde, qui jouent un rôle essentiel pour détecter rapidement ces nouvelles infections et appliquer des mesures susceptibles d’en limiter la propagation. Un autre sujet de préoccupation est le développement, depuis de nombreuses années déjà, de résistances du pneumocoque aux antibiotiques, pénicilline en particulier. Des efforts ont été faits depuis une quinzaine d’années pour un usage plus raisonnable des antibiotiques. Ceux-ci ont porté leurs fruits puisque la proportion de souches de pneumocoques résistants aux antibiotiques a diminué au cours des années 2000. Mais la vigilance doit être constante, tant pour la surveillance de ces résistances que pour la prescription des antibiotiques, dont la consommation est repartie à la hausse au cours des dernières années.