Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PÉTAIN PHILIPPE (1856-1951)

Philippe Pétain - crédits : Encyclopaedia Britannica, Inc.

Philippe Pétain

Il est peu de personnages de l'histoire de France qui auront connu à un tel degré la gloire, puis le discrédit. Et celui-ci, loin de s'atténuer avec le temps, s'est renforcé au fur et à mesure que disparaissaient les générations qui, l'ayant connu triomphant, lui gardaient de l'indulgence. L'image du maréchal Pétain est, aujourd'hui, tout à fait ternie, sauf dans quelques milieux d'extrême droite. Cette évolution, liée à celle de la mémoire collective sur les années « noires », tend à recouvrir une vie aux étapes contrastées.

L'anonymat

Pendant plus d'un demi-siècle, celle-ci est sans relief, même si la carrière militaire de Philippe Pétain témoigne de la réussite sociale d'un fils de paysans assez aisés de l'Artois. Né le 24 avril 1856 à Cauchy-la-Tour (Pas-de-Calais), formé par l'enseignement catholique, d'abord chez les Jésuites de Saint-Omer, puis chez les Dominicains d'Arcueil, il est admis de justesse à Saint-Cyr en 1876. Sorti 229e sur 386, il suit un parcours entièrement métropolitain, loin de l'aventure coloniale. Élève à l'École de guerre entre 1888 et 1890, il y enseigne la tactique d'infanterie entre 1901 et 1911. Il a l'âge de la retraite en 1914 et il n'est que colonel. Sa promotion a été entravée par ses critiques à l'égard de la doctrine dominante (l'offensive à outrance). C'est la seule audace d'un officier par ailleurs conformiste. Lorsque la guerre éclate, face à l'invasion, ses dispositions en faveur de la défensive et ses qualités d'organisateur le font sortir de la médiocrité. Général de brigade le 30 août 1914, général de division le 14 septembre, il commande un corps d'armée en octobre, puis la IIe armée en juin 1915.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean-Marie GUILLON. PÉTAIN PHILIPPE (1856-1951) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Philippe Pétain - crédits : Encyclopaedia Britannica, Inc.

Philippe Pétain

Procès de Pétain, 1945 - crédits : Keystone/ Getty Images

Procès de Pétain, 1945

Autres références

  • VICHY RÉGIME DE

    • Écrit par Jean-Pierre AZÉMA
    • 6 943 mots
    • 2 médias

    Entre juillet 1940 et août 1944, les Français eurent à supporter à la fois la sujétion de l'occupant allemand et les contraintes de plus en plus lourdes, au fil des ans, du régime le plus autoritaire et le plus répressif que la France ait connu au xxe siècle. Si la grande majorité des...

  • ARMISTICE DE 1940

    • Écrit par Guy ROSSI-LANDI
    • 935 mots
    • 1 média

    L'armistice franco-allemand signé à Rethondes le 22 juin 1940 par le général Huntziger et le général Keitel reste l'un des sujets les plus controversés de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. La « drôle de guerre » a pris fin le 10 mai 1940 avec l'invasion de...

  • ART SOUS L'OCCUPATION

    • Écrit par Laurence BERTRAND DORLÉAC
    • 7 408 mots
    • 2 médias
    ... ou la collaboration) au profit de l'image rassurante d'une France mythique, éternelle, agraire, unie autour de sa Terre, de sa Famille, de sa Jeunesse.Unie autour de son Maréchal, figure centrale et véritable icône pour le pays, qui ne souffrait aucun partage, sinon avec Jeanne d'Arc.
  • AUPHAN GABRIEL (1894-1982)

    • Écrit par Charles-Louis FOULON
    • 993 mots

    Né à Alès (Gard), le 4 novembre 1894, élève à l'École navale, Gabriel Auphan est capitaine de vaisseau en 1936 et commande la Jeanne d'Arc, croiseur-école de la Marine nationale. Sous-chef d'état-major en 1939, après avoir appartenu aux cabinets des ministres de la Marine Georges...

  • BERGERY GASTON (1892-1974)

    • Écrit par Paul MORELLE
    • 651 mots

    Né à Paris, Gaston Bergery fait des études de droit avant d'entrer dans le monde de la politique en 1918, comme secrétaire de la commission des Réparations. Il garde de ce premier poste un vif attrait pour les affaires extérieures qui resteront, sa vie durant, au centre de ses préoccupations politiques....

  • Afficher les 17 références

Voir aussi