Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PERSONNALITÉ

Évaluation de la personnalité

La personnalité d’un individu peut être évaluée par diverses méthodes telles que l’observation clinique et l’observation systématique en situation, mais la plus courante consiste à utiliser des questionnaires ou inventaires de la personnalité. Ces inventaires demandent à l’individu soit de se décrire à l’aide d’adjectifs soit de décrire ses comportements habituels. Il en existe un grand nombre, souvent composés de plus de cent questions, permettant d’obtenir une description différenciée et fidèle de l’individu. Si les inventaires utilisés dans le domaine de la recherche en psychologie de la personnalité sont validés scientifiquement, il n’en va généralement pas de même pour les questionnaires que l’on peut trouver dans certains magazines ou sites Internet. Pour qu’un inventaire de personnalité soit utilisable dans le cadre d’une pratique psychologique ou pour une recherche, il faut à la fois que ce questionnaire soit valide et que des normes soient à disposition, c’est-à-dire que l’on connaisse la distribution de la population sur les dimensions mesurées par l’instrument en question, de manière à pouvoir situer l’individu évalué par rapport à la population générale. Les inventaires validés scientifiquement disponibles en français et fréquemment utilisés sont par exemple le NEO Personality Inventory révisé (NEO PI-R) ou l’inventaire de personnalité au travail (PfPI). Ces tests sont généralement diffusés par des éditeurs et uniquement destinés aux professionnels.

Les méthodes projectives sont utilisées depuis de nombreuses années en psychologie clinique. Il s’agit de proposer un matériel ambigu ou non explicite à un individu et de lui demander d’en faire sens. Par exemple, le thematic apperception test (TAT) demande aux individus d’élaborer une histoire sur la base d’une photo dont la scène est ambiguë, comme celle d’un garçon regardant un violon avec tristesse ou passion. Le test de Rorschach demande d’interpréter une série de taches d’encres symétriques. Ces histoires ou interprétations sont ensuite évaluées par le psychologue en utilisant une méthode clinique intuitive ou une méthode systématique. Ces tests projectifs sont appréciés des psychologues cliniciens car ils permettent d’obtenir des données riches sur la manière dont les individus comprennent et structurent ce qu’ils perçoivent. À l’exception du test de Rorschach, qui utilise une méthode systématique, la validité prédictive, différentielle et diagnostique de ces instruments semble modeste. Enfin, il existe différents entretiens structurés permettant d’évaluer la personnalité normale, la personnalité pathologique ou les troubles de la personnalité. La plupart des entretiens évaluant les troubles de la personnalité passent généralement en revue les différents critères diagnostiques et en évaluent la présence ou absence, ainsi que la gêne induite par l’éventuelle présence du critère ou symptôme. Ces entretiens jouissent souvent d’une bonne validité clinique et scientifique.

Il existe divers inventaires évaluant le tempérament ou la personnalité de jeunes enfants, qui demandent généralement aux parents de décrire le comportement habituel de leur enfant. Pour les enfants de six ans et plus, on peut citer par exemple l’inventaire hiérarchique de la personnalité de l’enfant (HiPIC). Un grand nombre de tests demandent également aux enfants de se positionner par rapport à des situations qui leur sont présentées sous la forme d’une image et de texte, comme le test de Rosenzweig. Une situation de ce test présente un piéton éclaboussé par un véhicule ; on demande alors à l’enfant de décrire sa réaction. Le test de Patte-Noire, quant à lui, est un test projectif à l’image du TAT, mais avec des scènes dont le héros est un petit cochon ou un mouton. Les tests projectifs[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur en psychologie, professeur, université de Lausanne (Suisse)

Classification

Pour citer cet article

Jérôme ROSSIER. PERSONNALITÉ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ADAPTATION - Adaptation sociale

    • Écrit par Raymond BOUDON
    • 2 256 mots
    • 1 média
    La première est représentée par exemple par les travaux de T. W. Adorno et de ses collaborateurs sur la Personnalité autoritaire : certaines attitudes sont enracinées au plus profond de la personnalité, elles en composent d'une certaine manière la structure ou sont les symptômes d'un certain syndrome...
  • AGRESSION (psychologie sociale)

    • Écrit par Laurent BÈGUE
    • 902 mots

    L’agression est définie comme un comportement qui vise à blesser intentionnellement un individu motivé à se soustraire à ce traitement. Les recherches conduites sur les formes et fonctions du comportement agressif ont mobilisé des méthodologies extrêmement variées (statistiques publiques judiciaires...

  • ALEXITHYMIE

    • Écrit par Olivier LUMINET
    • 520 mots

    L’alexithymie est un trait de personnalité stable qui se caractérise par une difficulté à identifier et à distinguer les états émotionnels, une difficulté à les verbaliser, une vie imaginaire réduite, et un mode de pensée tourné vers les aspects concrets de l’existence au détriment de...

  • ANALYSE TRANSACTIONNELLE

    • Écrit par Olivier JUILLIARD
    • 1 083 mots

    Théorie de la personnalité et pratique thérapeutique permettant de rendre compte et de modifier les relations inter-individuelles, l'analyse transactionnelle (A.T.) fut développée par le psychiatre et psychanalyste américain Eric Berne (1910-1970), qui fut l'élève de Paul Federn et d'Erik Erikson....

  • Afficher les 46 références

Voir aussi